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Édito - Ordre infirmier : une péripétie mineure ?

Publié le 01/04/2011

Comme le rappelait le Conseiller d’État Didier Tabuteau au dernier congrès de l’ARSI (Association de recherche en soins infirmiers), le ministère de la santé a une existence fluctuante et incertaine, autonome ou accolé à d’autres, aussi variés que la Jeunesse et les Sports ou le Travail.

Pour l’heure, il s’agit d’un Secrétariat d’État, occupé par Madame Nora Berra. Le gros morceau de la loi HPST a été voté et les autres réformes structurelles du système de santé restent largement à concevoir, avant même de songer à les mettre en œuvre par le vote de lois, bien incertaines avant l’échéance présidentielle. On en reste donc aux tractations habituelles entre partenaires sociaux. Seule exception éventuelle : la réforme de la médecine du travail, toujours repoussée, mais de plus en plus urgente. Ça tombe bien ! les deux attributions ministérielles sont liées …

Pendant que Xavier Bertrand s’occupe des gros problèmes, Nora Berra coupe des rubans d’inauguration, porte la bonne parole gouvernementale et gère les questions « mineures ». Par exemple, le sort des infirmières.

Madame Bachelot a réglé la délicate question du passage en catégorie A : depuis hier, si les infirmières de la Fonction publique hospitalière n’ont pas choisi, les textes l’ont fait pour elles. L’opposition au « droit d’option » n’a pas réussi à y changer grand chose, d’autant que d’autres infirmières dans d’autres secteurs d’activité le réclament : la mobilisation des infirmières scolaires est un succès. Comme le sera peut-être, celle de la manifestation de demain pour « la défense de l’hôpital public ». Comme bien souvent en France, l’union se fait sur la protestation.

Pour les promoteurs du Conseil de l’Ordre infirmier, cette union pouvait se faire sur la proposition par l’ensemble de la profession de mesures et lignes d’action en sa faveur comme à celle du système de santé. L’Ordre devait être l’outil de l’union. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est raté.

Madame Norra en a pris acte et met en avant le Haut conseil aux professions paramédicales, « qui a déjà su devenir un interlocuteur tout à fait privilégié », mais discret …, et les Unions régionales des professions de santé, où les infirmières libérales sont désormais représentées. Certes, mais par des syndicats, alors que la vocation de l’Ordre était d’en être complémentaire, et avec des taux de participation aux élections qui n’incitent pas plus à l’enthousiasme que les autres élections professionnelles ou le taux d’adhésion à l’Ordre.

C’est une vieille leçon : en politique, ce qui compte, c’est le rapport de forces. Si une profession n’est pas unie et mobilisée, elle ne pèse pas lourd. Les infirmiers scolaires en ont fait la preuve a contrario cette semaine, comme les IADE l’année dernière.

Les débats sur la catégorie A, la réforme LMD, l’Ordre, la place des syndicats, etc, sont liés sur ce point stratégique : la profession est elle une ? si non, peut elle l’être ? si oui, peut elle le devenir grâce à un outil organisationnel ou celui-ci doit il attendre l’unité avant de pouvoir avoir une existence légitime ? à supposer qu'il soit souhaitable, quelle devrait en être la nature ?

Serge CANNASSE
Rédacteur en chef IZEOS
serge.cannasse@izeos.com


Source : infirmiers.com