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e-santé : entre inquiétude et émerveillement

Publié le 27/08/2014
e-santé informatique technologie

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La e-santé est un secteur en plein développement mais les Français restent méfiants à son égard. Explications.

e-santé : un intérêt grandissant, mais une méfiance persistante

L'université d'été de la e-santé , qui s'est déroulée à Castres du 2 au 4 juillet 2014, l'a prouvé : la santé connectée, tantôt intrigante, tantôt effrayante, est au cœur des débats. Ainsi, selon l'enquête « Parler de santé sur le web, quelle(s) conséquence(s) ? »1, 39 % des malades communiquant des données de santé sur la toile craignent qu'elles ne soient utilisées à leur encontre par un assureur, 36 % par un employeur et 27 % par l'Assurance maladie. De plus, 43 % des personnes interrogées pensent que leurs informations sont analysées en permanence par des logiciels. Autre chiffre révélateur : 70 % des sondés souhaitent que leurs données soient totalement anonymisées. Uwe Diegel, président de iHealth, souligne qu' aux États-Unis, la technologie est mieux acceptée qu'en France, les patients sont plus réceptifs et même demandeurs de solutions permettant de connaître, transmettre et analyser les données relatives à leur corps et à leur santé. En France, il y a une méfiance instinctive sur qui a accès aux données, ce qu'on va en faire... Il faut dépasser ce frein et comprendre que l'impact des objets connectés sur la santé publique est colossal !.

Malgré ces inquiétudes, 76 % des Français estiment qu'il est intéressant d'utiliser ces données pour la recherche médicale. Pour 78 % des personnes interrogées, l'utilisation des informations de santé permet d'améliorer la tolérance des médicaments, pour 84 % la qualité des soins, pour 62 % la sécurité sanitaire et pour 79 % elle offre également la possibilité de mieux comprendre les comportements en santé. Geoff Appelboom, neurochirurgien au Centre médical de l'université Columbia à New York et co-fondateur de la plateforme de suivi patients FolUp abonde dans ce sens et explique notamment que les objets connectés permettent à chacun de devenir acteur de sa santé. Ils ont également un grand intérêt pour les études à grande échelle et pour la recherche en épidémiologie.

Télémédecine : la délicate question de la téléobservance

L'e-santé, et plus particulièrement la télémédecine, tend à se développer et gagne peu à peu les foyers français. Concrètement, ceci se traduit notamment par l'introduction de la téléobservance de l'apnée du sommeil. Ainsi en France, sur les 3 à 4 millions de personnes atteintes de cette pathologie, 500 000 sont appareillées avec un système PPC (ventilation en Pression Positive Continue). L'appareillage a fait ses preuves à condition qu'il soit correctement utilisé, mais il représente un coût conséquent pour la Sécurité sociale d'environ 400 millions d'euros. L'appareil, lorsqu'il est connecté, permet de mesurer le niveau d'utilisation. En 2013, un décret soumettant le remboursement de l'appareillage par l'Assurance maladie à l'observance des patients a été pris. Cependant, il a été suspendu quatre mois plus tard par le Conseil d'État saisi par des associations de patients et des fournisseurs de matériel. Pour le moment, des discussions sont en cours pour trouver une solution satisfaisante. André Tanti, vice-président du Comité Économique des Produits de Santé, se veut rassurant, soulignant que la téléobservance permet d'avoir un meilleur suivi du patient, et d'instaurer un dialogue avec lui s'il s'avère qu'il n'utilise pas son appareillage. L'Assurance maladie est un système d'assurance, et doit pouvoir à ce titre, comme tout assureur, mettre en place certaines conditions pour une prise en charge financière. Bref, entre téléobservance et télésanction 2, il n'y a qu'un pas, et il ne sera pas aisé de dissiper cette impression de surveillance permanente...

Notes

  1. Enquête co-initiée par la Chaire Réseaux Sociaux de l’Institut Mines Telecom, Doctissimo, LauMa communication, Patients & Web, Renaloo, Vivre Sans Thyroïde. Étude réalisée en ligne du 17 avril au 6 juin 2014, 2 735 participants dont 848 répondants retenus pour l’analyse.
  2. Terme employé par Claude Rembaud, Présidente du Collectif interassociatif sur la santé (CISS)

Aurélie TRENTESSE Rédactrice Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com


Source : infirmiers.com