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GRANDS DOSSIERS

Données prometteuses pour deux systèmes de désinfection hospitalière

Publié le 31/07/2011

Des chercheurs britanniques et irlandais ont publié dans le Journal of Hospital Infection 1 de juillet des données prometteuses pour deux systèmes de désinfection à destination des établissements de santé.

Le premier (Inov8*, société britannique Inov8) est un système de désinfection de l'air basé sur le pouvoir oxydant de radicaux hydroxyles, issus de la réaction entre l'ozone et la vapeur d'eau, la réaction étant catalysée par un hydrocarbure insaturé. Les avantages mis en avant sont la possibilité d'utilisation du système dans des chambres occupées par les patients, son fonctionnement silencieux et sa petite taille par rapport à d'autres dispositifs.

Le second procédé (Radica*, société irlandaise Arann Healthcare) repose sur la technologie déjà connue du gaz plasma. Cette technologie soumet un gaz à une tension électrique élevée pour générer un plasma gazeux à pression atmosphérique. Le plasma est un mélange d'espèces chimiques réactives et chargées et de rayonnement ultraviolet (UV) qui ont un pouvoir oxydant à basse température (moins de 50°C). Les avantages mis en avant sont de préserver l'intégrité de matériaux à base de polymère qui ne peuvent passer à l'autoclave et d'offrir une innocuité supérieure à celle de l'oxyde d'éthylène.
Les nouveautés de Radica* résident dans la séparation entre la fabrication du plasma en amont et l'enceinte de désinfection comprenant les radicaux oxydants, ainsi que dans la flexibilité de cette enceinte dont la forme et la taille peuvent être adaptées à n'importe quel objet.

Tim Boswell (qui est devenu membre du conseil scientifique d'Inov8 après la fin de l'étude financée par la Society for General Microbiology) et ses collègues du Queen's medical Centre à Nottingham (Royaume-Uni), ont testé pendant six mois le procédé Inov8* dans un bureau d'abord non utilisé puis avec activité humaine définie mais non clinique, et dans une chambre individuelle occupée par un patient en unité de soins intensifs.

Fonctionnement dans les chambres occupées par des patients

Leurs résultats suggèrent que ce type d'appareil de désinfection de l'air "pourrait avoir un rôle pour améliorer la qualité de l'air et réduire la contamination environnementale dans les chambres d'isolement clinique".
Ils ont montré une réduction statistiquement significative du nombre total de micro-organismes aérobiques, qui étaient, respectivement en moyenne dans les trois types de pièces, de 26%, 39% et 55% sur les échantillons d'air et de 35%, 62% et 54% sur les milieux de culture.
Les milieux de culture représentent le taux de contamination bactérienne de surface et une mesure de la contamination environnementale plus fiable que les échantillons d'air, soulignent les auteurs.
Cependant, ils reconnaissent que l'effet obtenu était moindre que ce qui était attendu. Les radicaux hydroxyles pourraient être moins efficaces pour tuer les microcolonies sur les squames de la peau qu'un aérosol généré artificiellement, commentent-ils.
Ils estiment que des études sont nécessaires pour évaluer si une réduction de 50% aboutira à une réduction significative de la contamination environnementale globale et du risque de contamination croisée, pour évaluer l'impact du système de désinfection contre des pathogènes spécifiques comme les staphylocoques dorés résistants à la méticilline (Sarm), Clostridium difficile, aspergillus et norovirus, et enfin pour évaluer les effets à long terme des radicaux hydroxyles sur la santé humaine.

Le plasma efficace contre les biofilms

Eoin Casey, de l'université de Dublin, et ses collègues, ont montré pour leur part que le gaz plasma, et en particulier le procédé Radica*, était "une méthode efficace pour la désinfection de biofilms même quand la chambre de désinfection est éloignée de la source de plasma".
Les chercheurs soulignent que de précédentes études sur des systèmes de désinfection reposant sur la technologie plasma ont généralement testé des cellules planctoniques, plus sensibles aux traitements antimicrobiens que les biofilms qu'ils ont évalués dans une étude financée par Arann Healthcare.
Les biofilms utilisés contenaient des quantités élevées au départ de Sarm et de Staphylococcus epidermidis, de l'ordre de 9 log unités formant colonies (UFC) par cm2.

Le procédé plasma a permis, en une heure, de diminuer de 4 log pour les Sarm et de 4,5 log pour S. epidermidis la charge bactérienne, et de 5,5 log en 90 minutes pour les Sarm. Ces baisses étaient similaires lorsque les biofilms étaient placés dans des emballages d'appareils médicaux.

Note

  1. The Journal of Hospital Infection, juillet, vol.78, n°3, p194-199 et p204-207

Source : infirmiers.com