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Diabète de type 2 : mieux vaut être du groupe sanguin O

Publié le 02/01/2015
test glycémie doigt

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Le risque de diabète de type 2 serait plus faible pour les personnes de groupe sanguin O, selon une analyse faite à partir de la cohorte E3N publiée dans Diabetologia.

Diabète de type 2 : le développement diffère selon le groupe sanguin

Dans cette étude, 82 104 femmes françaises de la cohorte E3N ont été suivies pendant 18 ans, entre 1990 et 2008. Nous montrons, pour la première fois dans une si grande population, que les femmes ayant le groupe sanguin O -environ 43% des Français sont de ce groupe aujourd'hui- ont un risque moindre de développer un diabète de type 2, indique le Dr Guy Fagherazzi, épidémiologiste à l'Inserm (U1018) à Gustave-Roussy (Villejuif, Val-de-Marne), dans un communiqué de l'organisme de recherche. Les femmes avec d'autres groupes sanguins avaient un risque accru de développer un diabète, allant de 10% pour le groupe A, 17% pour le groupe AB (non significatif pour AB) et 21% pour le groupe B, par rapport au groupe O, selon les données qu'il publie avec le Dr Françoise Clavel-Chapelon (Inserm U1018). Lorsque le rhésus de la personne était pris en compte, les chercheurs notent que les femmes ayant un groupe sanguin O- (seuls 6% de la population en France) avaient un risque de diabète plus faible que les autres. L'ajustement pour la glycémie et la lipidémie à jeun n'a pas altéré ces associations.

Peu de mécanismes biologiques permettent aujourd'hui de relier le groupe sanguin et le risque de diabète de type 2, mais certaines hypothèses déjà identifiées permettraient d'expliquer en partie l'association observée, indiquent les chercheurs. Il semblerait que certains marqueurs endothéliaux et marqueurs d'inflammation soient présents en plus grande quantité chez les personnes qui ne sont pas du groupe O. Or ces marqueurs sont associés à un risque accru de diabète de type 2.

Par ailleurs, le groupe sanguin ABO a déjà été identifié comme étant un des facteurs génétiquement déterminés qui module la composition du microbiote intestinal, qui à son tour joue un rôle dans le métabolisme du glucose, la balance énergétique ainsi que l'inflammation chronique.

Malgré la robustesse de nos données, il est nécessaire de répliquer cette étude dans d'autres grandes populations, en particulier avec d'autres patrimoines génétiques, chez les hommes, même si les mécanismes proposés ne sont pas dépendants du sexe, souligne le Dr Fagherazzi.

Si ces observations sont confirmées, le groupe sanguin pourrait être une information pertinente à recueillir dans la pratique courante, dans les futures études portant sur le diabète de type 2 et dans le cadre du suivi de personnes à risque. Les chercheurs devront déterminer pourquoi les individus du groupe O ont un risque plus faible de développer un diabète de type 2.

(Diabetologia, publication en ligne du 19 décembre)


Source : infirmiers.com