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Des allergies cutanées émergentes à l'hôpital

Publié le 07/10/2011

Des allergies cutanées émergent chez le personnel soignant à l'hôpital, notamment avec l'utilisation de gants dans des matières différentes du latex, substance très allergisante, selon plusieurs cas rapportés en Belgique et présentés au congrès du Groupe d'étude et de recherche en dermato-allergologie (Gerda), fin septembre 2011 à Montpellier.

Dans une communication orale, le Dr Bénédicte Cawet et ses collègues des Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles décrivent quatre cas d'eczéma des mains parmi le personnel soignant dans un hôpital ayant reçu un label "sans latex" en décembre 2010, c'est-à-dire que tout le matériel médical contenant du latex a été remplacé par du matériel sans latex.

Les gants stériles en latex Triflex* (Medline International) ont été remplacés par les gants stériles en caoutchouc synthétique Esteem* micro (Medline International) mais entre décembre 2010 et février 2011, quatre membres du personnel soignant ont consulté pour un eczéma des mains associé au port de gants stériles sans latex, indiquent-ils dans le résumé de leur communication.

 

Des urticaires de contact

Des tests épicutanés ont été réalisés, donnant des résultats positifs aux gants (notamment Esteem* micro) ainsi qu'à différents accélérateurs de vulcanisation, un processus chimique qui intervient dans la fabrication des gants en caoutchouc synthétique.

Ceux-ci sont composés d'un polymère de substitution aux propriétés élastiques presque similaires au caoutchouc naturel: les agents utilisés pour la vulcanisation (thiurames, dithiocarbamates, thiazoles, thiourées, diphénylguanidine et cyclohexylthiophtalimide) ainsi que les différents additifs (anti-oxydants, anti-ozonants, IPPD, amidon de maïs), agents de lubrification (chlorure de cétylpyridinium), de stérilisation et de coloration peuvent tous être responsables de réactions allergiques.
La combinaison de facteurs irritants et la présence de concentrations plus importantes en agents de vulcanisation pourraient contribuer aux réactions allergiques plus fréquentes aux gants en caoutchouc synthétique, concluent-ils.

Dans une autre étude belge, les Drs Lieve Constandt, dermatologue à Waregem, et Carlos Pauwels de la St Jozefskliniek à Izegem décrivent le cas d'une infirmière en chirurgie de 22 ans qui a développé un urticaire de contact avec des gants en polychlorure de vinyle (PVC).

La patiente consulte pour une éruption fugace et prurigineuse des mains et du visage, probablement d'origine professionnelle. Les tests cutanés au latex sont tous négatifs mais il lui est quand même conseillé d'éviter les gants en latex et ne porter que des gants en vinyle, indiquent-ils dans le résumé de leur communication orale.
La réaction cutanée persistant, les médecins ont réalisé des différents tests, les scratch-tests se montrant positifs pour les gants en PVC et pour le phtalate de diéthylhexyle ou phtalate de dioctyle, présent notamment à 2% dans la vaseline. L'examen histologique d'une lésion urticarienne des mains a mis en évidence un infiltrat interstitiel, partiellement éosinophilique avec oedème dermique en absence de spongiose.

Devant ces éléments cliniques, allergologiques et anatomopathologiques, le diagnostic d'urticaire de contact immunologique et professionnelle au phtalate de diéthylhexyle a été retenu. Ce plastifiant, largement utilisé comme additif du PVC, est mentionné sur l'emballage des gants en PVC mais pas sur ceux en latex de Peha-soft powdered*. L'éviction des gants en PVC a permis la guérison complète, rapportent les médecins.

Une allergie au caoutchouc de stéthoscope

La troisième étude belge décrit le cas d'une dermatite de contact au stéthoscope : il s'agit d'une femme de 23 ans qui présente depuis plusieurs mois un eczéma de la nuque s'étendant au thorax, à l'avant-bras et à la main gauche (en particulier, pouce et index), avec des symptômes rythmés par le travail, avec régression lors des périodes de congé.
Dans le résumé de leur poster, le Dr Audrey Bulinckx et ses collègues des Cliniques universitaires Saint-Luc précisent que deux mois avant l'apparition des symptômes, elle a été embauchée comme infirmière de salle à l'hôpital et utilise un stéthoscope, qu'elle porte autour du cou et dont les tubulures sont en caoutchouc de couleur noire, ainsi qu'un tensiomètre dont la poire est aussi en caoutchouc de couleur noire et qu'elle manipule régulièrement, toujours de la main gauche.
Les patch-tests réalisés sont positifs notamment au caoutchouc des deux instruments et au nickel. Le test au diméthylglyoxime (nickel spot test) également réalisé au niveau des branches du stéthoscope confirme la présence de nickel.

L'éviction des agents incriminés ainsi qu'un traitement par dermocorticoïdes ont permis une rapide amélioration des symptômes.
Selon les médecins, il s'agit du premier cas décrit d'allergie de contact, dans un contexte professionnel, au caoutchouc noir du stéthoscope et du tensiomètre. Seuls deux cas de dermatite de contact au stéthoscope ont été rapportés dans la littérature mais dont l'unique agent étiologique était le nickel.


Source : infirmiers.com