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SEMAINE DE LA DÉNUTRITION

Dénutrition : une maladie silencieuse et encore trop méconnue

Publié le 06/11/2023

A l'occasion de la semaine de la dénutrition du 7 au 14 novembre,  le Collectif de lutte contre la dénutrition rappelle que cette maladie touche plus de 2 millions de personnes aujourd'hui en France. Aidants et  professionnels doivent être mieux informés pour pouvoir apporter les réponses les plus adaptées. 

soignante repas

80% des Français ne considèrent toujours pas la dénutrition comme une maladie et un français sur deux pense qu’il est normal de maigrir en vieillissant, relève un sondage IFOP réalisé en juin 2023 par le Collectif de lutte contre la dénutrition. Cependant, le constat est là : plus de la moitié des personnes âgées hospitalisées sont dénutries et pratiquement de même pour les seniors bénéficiant d’une aide à domicile.

Or, les risques sont bien réels : une fois la maladie présente, cette dernière va entraîner de nombreuses complications : maladies cardio-vasculaires, troubles gastro-intestinaux, troubles de la déglutition, troubles cognitifs, problèmes dentaires, difficultés pour s’alimenter... Sans une prise en charge rapide et une prévention adéquate, les complications peuvent aller jusqu’à l'hospitalisation et un point de non-retour.

Les principales causes 

Plusieurs causes peuvent entraîner une personne en bonne santé vers la dénutrition, notamment :

  • L'isolement social : Lorsqu'elles vivent seules ou sont socialement isolées, les personnes âgées peuvent être moins motivées pour préparer des repas équilibrés et peuvent manquer de soutien pour maintenir une alimentation adéquate.
  • Les difficultés d'accès à une alimentation saine liées à des problèmes de motricité ou de mobilité, tels que se rendre au supermarché ou porter des sacs de courses et cuisiner.
  • La prise de certains médicaments qui peuvent réduire l'appétit, altérer le goût des aliments ou affecter la capacité d'absorption des nutriments.
  • Le pouvoir d'achat : dans notre contexte inflationniste, l'accès à une alimentation complète et saine peut devenir plus difficile, ce qui peut pousser les personnes à choisir des aliments moins coûteux mais moins nutritifs ou dans une quantité moindre.
  • Le manque d'autonomie.
  • Des problèmes psychologiques, tels que la perte d'envie, l'anxiété, la démence ou la dépression.

Dès l'apparition des premiers signes, il est donc important d'informer le médecin pour bénéficier d'une meilleure prise en charge, rappelle le Collectif qui donne un curseur à l'entourage des personnes à risque : «En général, il est important de s'inquiéter lorsque la personne a involontairement perdu un poids significatif, égal ou supérieur à 5 % de son poids initial en un mois, ou égal ou supérieur à 10 % en six mois. C'est souvent un signe précoce de dénutrition chez les personnes âgées».

Prévention et traitements 

La dénutrition peut être prévenue et traitée à temps, c'est pourquoi, aidants et les professionnels de la santé doivent impérativement être formés et informés sur le sujet. «Une fois repérée, une prise en charge adaptée peut être mise en place, avec le suivi du poids par un médecin traitant ou un aidant, et éventuellement grâce à des outils d'auto-évaluation tels que l'échelle PARA-D, le disque Saveurs et Vie ou la courbe de poids. Le suivi par un diététicien peut également être très bénéfique».

Pour prévenir, accompagner et soigner les patients, plusieurs réponses adaptées existent comme :

  • Une évaluation et un suivi nutritionnel réalisés par un professionnel pour détecter ou identifier les carences.
  • La mise en place d'un rééquilibrage alimentaire.
  • L'adaptation de l'alimentation de la personne concernée. Si la personne âgée rencontre des difficultés de mastication ou de déglutition, il peut être nécessaire d'adapter la texture des aliments en utilisant des purées, des aliments hachés ou d'autres alternatives pour faciliter leur consommation. Fractionnement des repas si nécessaire et ajout de collations.
  • La recommandation de compléments nutritionnels appropriés.

«Une approche des facteurs psychologiques liés aux repas, notamment en favorisant le soutien social pour lutter contre l'isolement, en améliorant l'accès aux repas en facilitant les courses ou en recourant à des services de portage de repas si nécessaire, et en encourageant le plaisir de manger».

Toutes les informations sont à retrouver sur le site Luttecontreladenutrition.fr  

La Rédaction Infirmiers.com

Source : infirmiers.com