Cela suffira-t-il à rassurer les anti-ARN messager ? Un nouveau vaccin contre le Covid va arriver en France et un autre faire son retour en grâce : avec Novavax et Janssen, basés sur des technologies plus classiques, les autorités sanitaires espèrent convaincre ceux à qui les vaccins ARNm font peur.
Les vaccins ARNm inquiètent une partie de la population. Pour tenter de convaincre les plus réticents de se faire vacciner, la Haute Autorité de Santé (HAS) a donné vendredi 14 janvier, dans un communiqué, son feu vert au vaccin du laboratoire américain Novavax, désormais le cinquième* à être disponible en France, en primo-vaccination et publié de nouvelles recommandations sur le vaccin Janssen, déjà disponible pour les plus de 55 ans (mais qui, dans les faits, n'est quasiment plus utilisé), en primo-vaccination ou en rappel.
"Alternative utile" pour les réticents
Ces deux vaccins, estime la HAS dans son avis, peuvent dans certains cas représenter une alternative utile
pour les gens réticents à se faire injecter les vaccins à ARN messager de Pfizer et Moderna. Car même si quatre vaccins étaient jusque-là autorisés en France, ce sont en réalité ceux de Pfizer et de Moderna, basés sur une technologie inédite, l'ARN messager, qui sont quasi-exclusivement utilisés. Les deux autres, ceux d'AstraZeneca et Janssen, sont redirigés vers les pays pauvres via le programme international Covax.
Des technologies plus classiques
privilégierles vaccins à ARNm pour les premières injections comme pour le rappel, en raison de leur efficacité élevée, la HAS juge que Novavax et Janssen
représentent une option supplémentairepour les personnes qui
ne souhaitent ou ne peuvent recevoir de vaccinsARNm. Il s'agit des
personnes réticentes face aux vaccins à ARNmou de
celles qui ont connu un évènement indésirable grave après une première injection.
Vendu sous le nom de Nuvaxovid, le Novavax est un vaccin dit sous-unitaire
: il contient une composante du virus (et non le virus entier comme les vaccins les plus classiques), introduite dans l'organisme pour déclencher une réponse immunitaire. Cette technologie a fait la preuve de son efficacité et de sa sécurité dans la production d’autres vaccins utilisés de longue date
, précise la HAS, citant notamment : les vaccins contre la coqueluche, la méningite à méningocoque et l'hépatite B, qui se basent sur cette technologie. Celui de Janssen, lui, emploie la technique du vecteur viral
(un autre virus, de la famille des adénovirus, est utilisé comme plateforme).
Conditions d'administration
Dans son avis, la HAS définit les conditions d'utilisation de Novavax et Janssen. Pour les deux premières doses, les personnes concernées peuvent être vaccinées soit avec Janssen (deux mois entre les doses) soit avec Novavax (trois semaines entre les doses), à condition qu'elles aient 55 ans et plus. Si elles ont moins de 55 ans, elles peuvent être vaccinées avec Novavax. S'il est indisponible, Janssen peut "exceptionnellement" être utilisé. Pour le rappel, la HAS estime que Janssen peut être utilisé chez les 55 ans et plus, même s'ils ont eu deux doses de vaccin ARNm auparavant. En revanche, Novavax ne doit jamais être utilisé en rappel, faute d'essais cliniques, précise-t-elle. Ces derniers mois, le vaccin Janssen avait été cantonné aux plus de 55 ans en raison d'un risque accru d'effets secondaires chez les plus jeunes. Initialement, il était censé s'administrer en une seule dose, mais des études ont montré que cela ne suffisait pas.
Les premières livraisons de Novavax devraient avoir lieu début février , a indiqué cette semaine le ministère de la Santé. La France doit recevoir 3,2 millions de doses de Novavax au premier trimestre, dont un million lors des premières livraisons.
* Jusque-là, la France disposait de deux vaccins à ARNm, Comirnaty® de Pfizer/BioNTech et Spikevax® de Moderna, et de deux vaccins à vecteur viral, Vaxzevria® d’AstraZeneca et le vaccin Covid-19 de Janssen dont l’usage est restreint aux 55 ans et plus.
Susie BOURQUIN avec AFPJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin
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