«Des arguments d'un autre temps». C'est ainsi que les 50 organisations infirmières* signataires de ce texte commun qualifient la violente levée de bouclier des médecins contre le projet de loi sur l’accès aux soins de la députée Stéphanie Rist. Pour les infirmiers, «les arguments des médecins vont à l'opposé des préoccupations et des besoins des usagers de santé».
Gestion des plaies
«Nous soutenons la permanence des soins assurée par les infirmiers qui doit permettre d’offrir un accès de qualité à la santé pour la population française à tout moment et sur tout le territoire», écrivent les signataires. «Nous croyons en l'accès direct pour les 700 000 infirmiers, particulièrement en ce qui concerne la gestion des plaies. Cet accès permettra de réduire les pertes de chance et de fluidifier le parcours patient car les 140 000 IDEL sont les principaux professionnels de santé qui se rendent quotidiennement au domicile des Français, ils sont d’ores et déjà infirmier référent et réalisent des consultations au quotidien».
Reconnaissance
«Nous demandons la reconnaissance du statut d’auxiliaire médical en pratique avancée pour les spécialités infirmières dont l'exercice autonome correspond aux critères internationaux et demandons le retrait immédiat du projet concernant les mesures transitoires des infirmiers de bloc opératoire», poursuivent les infirmiers dans ce texte.
Ceux-ci affirment également soutenir «l’accès direct notamment en communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et la primo-prescription des IPA, qui permettra de dispenser des soins de qualité en réduisant le délai de prise en soins des patients».
Corporatisme versus besoins des patients
«Les professionnels de santé sont tous les maillons d’une même chaîne de soins», rappellent enfin les professionnels dans leur texte, «mais c’est le besoin et l’intérêt du patient qui en est l’élément central et qui doit être le centre de l’union ; sa santé doit être la seule priorité de tous».
Dénonçant «les postures d’un corporatisme médical séculaire et autoritaire», les infirmiers, qui estiment avoir «un rôle déterminant dans ce contexte de pénurie médicale et d'accès aux soins» disent enfin être prêts «à travailler en bonne intelligence avec les organisations médicales à partir du moment où les préoccupations restent véritablement centrées sur les besoins populationnels en santé».
* Notamment : l'Académie des Sciences Infirmières, l'Association Française des directeurs des soins, l'association française des infirmiers de cancérologie, l'association nationale des infirmiers en pratique avancée, l'association nationale des infirmiers de sapeurs-pompiers...
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