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SURMORTALITE AUX URGENCES

«Comment tolérer l'inacceptable ?», les urgentistes se révoltent

Publié le 07/02/2023

43. C'est le nombre de décès inattendus aux urgences ou en préhospitalier aux mois de décembre et janvier derniers remontés à Samu-Urgences de France. Des remontées basées sur le volontariat (et donc «non-exhaustives») qui disent «la maltraitance inégalée» qui règne dans les hôpitaux en crise et même «la dangerosité» de la situation. 

Le syndicat SAMU-Urgences de France veut recenser le nombre de décès inattendus aux urgences.

Ce sont des phrases qui font froid dans le dos : «Patient de 31 ans retrouvé en ACR dans box au SAU. Retard de prise en charge lié aux délais d'attente importants» ; «Patient retrouvé décédé dans le couloir des urgences, admis il y a 36 heures...» Au total, en deux mois entre le 1er décembre 2022 et le 31 janvier 2023, l'opération de recueil no dead initiée par Samu-Urgences de France (SUDF) a répertorié quarante-trois décès inattendus de patients. Trente-quatre d'entre-eux sont survenus au sein des urgences (79%) et neuf en préhospitalier pour défaut de structure mobile d'urgence et de réanimation (Smur, 21%). Ces déclarations concernent neuf régions et vingt-deux départements, stipule le communiqué de Samu-Urgences de France.

«La stagnation incessante de nos patients dans nos couloirs liée à l’insuffisance de fluidité d’aval des urgences reste la 1ère cause de pénibilité pour les professionnels des urgences», notent les urgentistes qui appellent à une prise de conscience. «Elle devient également une source de mortalité inadmissible car curable et surtout évitable». Ce chiffre de décès inattendus reposant par ailleurs sur les déclarations volontaires des soignants, le syndicat a choisi de l’extrapoler pour donner une estimation sur la France entière, décomptant ainsi  « plus de 150 morts inattendues » au cours de ce mois de décembre.

    Une surmortalité au «paroxysme»

    Pour étayer leurs statistiques, les urgentistes s'appuient également sur les chiffres de la mortalité générale, qui ont atteint un «paroxysme» fin décembre. Un pic à 2 515 décès journaliers a en effet été enregistré, soit un taux «36% supérieur à la moyenne journalière de mortalité en 2022», note leur communiqué.

    SAMU-Urgences de France demande ainsi «que soient prises des mesures immédiates» : «la mise en œuvre dans tous les établissements de santé d'un pilotage du processus de l’hospitalisation, afin de préserver une place équilibrée aux activités programmées et non-programmées ; la mise en place une remonté nationale du nombre de patient brancard quotidien dans chaque service (et diffuser cet indicateur au public, au même titre que l’était le nombre de décès durant les pic épidémique COVID) et le déploiement dans les mesures du 1er semestre 2023 d'un plan de fluidification de l’aval des hospitalisations de médecine et de chirurgie, seule solution pour donner une nouvelle marge de manœuvre aux établissements de santé et restituer une capacité de soins pour nos citoyens».

    Par ailleurs, le syndicat des professionnels de médecine d'urgence appelle au recensement «systématique» par les chefs de services auprès de leur ARS de «tout décès sur brancard survenant dans ses couloirs comme tous les événements graves liés au soin dont ils auraient connaissance».

    La Rédaction Infirmiers.com

    Source : infirmiers.com