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ENQUÊTE MNH-ODOXA

Comment les conditions de travail affectent la santé des hospitalières  

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Publié le 09/03/2023

Les infirmières et aides-soignantes sont deux fois plus nombreuses que la population générale à être affectées par des problèmes de santé. C’est ce que révèle, entre autres chiffres éloquents, l’enquête exclusive du cabinet Odoxa pour la Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH).

Souffrance des hospitalières

Les hospitaliers se sentent en moins bonne santé que l’ensemble des Français, 26% déclarent être en mauvaise ou médiocre santé contre 14% dans l’ensemble de la population. Sachant que globalement les femmes se trouvent en moins bonne santé que les hommes, relève l’enquête MNH-Odoxa sur l’état de santé des soignantes en milieu hospitalier.8O% des femmes employées à l’hôpital déclarent  ainsi que leur travail génère un stress très important et 73% d’entre elles qu’il implique une grande pénibilité physique. L’étude montre plus largement que leurs conditions de travail ont un impact négatif sur leur santé (74%).
Une hospitalière sur 2 n’est pas satisfaite de son travail, quand plus 3/4 des Français et Françaises le sont. 59% d’entre elles envisagent même de quitter leur emploi à cause de ses conséquences pour leur santé (contre 40% des femmes actives et 33% des hommes actifs).

Stress et pénibilité au travail

 

Un travail stressant, pénible et pénalisant

-  8 hospitalières sur 10 déclarent que leur travail génère un stress très important (soit près de 30 points supérieurs à l’ensemble des actifs en emploi (48%) 
- 73% des hospitalières déclarent que leur travail implique une pénibilité physique importante (soit 30 points de plus que l’ensemble des actifs en emploi)
- 65% des hospitalières travaillent le week-end ou la nuit (soit 5 points de plus que les hospitaliers et 31 points de plus que les actifs en emploi)
-  3 hospitalières sur 10  travaillent souvent plus de 12 heures d’affilée (soit 10 points de plus que l’ensemble des femmes actives en emploi). 
- Pour 72% des soignantes (et 51% des Françaises) être enceinte au travail pénaliserait leur évolution de carrière

Premières cibles des violences physiques et verbales

L’étude révèle que les soignantes sont 2 fois plus nombreuses que l’ensemble de la population active à subir des incivilités et des violences physiques ou verbales au travail (82% pour les soignantes contre 41% pour les femmes actives en emploi).
L’étude montre l’ampleur du phénomène auquel sont exposées les professionnelles de santé à l’hôpital : 74% des hospitalières déclarent avoir subi des violences de la part de leurs patients dont 37% souvent.

Violences physiques et verbales

 

Une charge mentale particulièrement élevée

Enfin, aux difficiles conditions de travail s’ajoutent une charge mentale plus forte. 
A savoir par exemple :les femmes s’occupent 10 fois plus des tâches ménagères que les hommes et les hospitalières 20 fois plus ! Or, une charge mentale trop importante peut avoir des conséquences sur la santé et induire des troubles du sommeil et de l’attention, et dans les cas les plus graves, un épuisement ou un burn out. 

Grossesse et travail

 

14% des Françaises ont été vaccinées contre les Papillomavirus (HPV) et seulement 1% des hospitalières

Manque de prévention et d’accompagnement

En matière de prévention, les soignantes se trouvent loin derrière le reste de la population.
L’étude MNH-Odoxa soulève le problème du recours au vaccin contre les Papillomavirus (HPV) qui est encore largement ignoré : 14% des Françaises ont été vaccinées et seulement 1% des hospitalières.  L’avenir semble plus favorable car 45% des Français et 66% des hospitaliers comptent bien faire vacciner leurs filles âgées de 11 à 18 ans. Alors que le taux de vaccination des garçons est en baisse par rapport aux filles de 23 points chez les Français et 26 points chez les hospitaliers.
Plus globalement, la question du cancer dans le milieu de l’entreprise reste un tabou de société et c’est le cas aussi pour les professionnels de l’hôpital. Manque d’accompagnement des employés malades ou peur de perdre son poste, les pistes d’actions pour agir au sein de l’entreprise sont nombreuses. Alors que 6 femmes sur 10 et 7 soignantes sur 10 pensent que la santé des femmes est le parent pauvre des politiques de santé publique.

L’enquête
L’enquête a été réalisée par Odoxa pour la MNH avec la Chaire Santé de Sciences Po, les 16 et 17 février 2023 auprès d’un échantillon de 1 004 individus représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et d’un échantillon de 927 professionnels de santé exerçant en milieu hospitalier.
 

Pour en savoir plus : Baromètre Odoxa/MNH "Où en est la santé des femmes et la santé des hospitalières

Betty Mamane, Directrice de la rédaction

Source : infirmiers.com