Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

PORTRAIT / TEMOIGNAGE

Chroniques infirmières : c’est vraiment comme ça que ça se passe ! - 2/3

Publié le 15/11/2010

Deuxième épisode de la correspondance de Sophie, IDE, avec une collègue pendant la période de fusion de leur service hospitalier avec un autre. Elle reprend le travail. Nous sommes fin septembre, six semaines après le déménagement.

Note de la rédaction : Pour des raisons évidentes de confidentialité, tous les noms propres ont été changés, y compris celui de l’infirmière qui nous a adressé ce texte. Celui-ci paraîtra en trois fois (une par semaine).

Lire aussi : Chroniques infirmières : c’est vraiment comme ça que ça se passe ! - 1/3
Chroniques infirmières : c’est vraiment comme ça que ça se passe ! - 3/3

 

Bonjour Dominique,

Tes mails d'information étaient très soft, tu étais en dessous de la réalité !

Donc, hier j'ai repris le boulot. Pour l'anecdote, j'avais demandé à reprendre plus tard (en prenant des récup) car je passe une IRM vendredi, ma cheville n’étant pas vaillante, la réponse a été non ; j'ai donc répondu que je notais... J'ai aussi demandé à ne pas travailler le ve 05 et sa 06 octobre (Pour des raisons de recherche, fin de mon mémoire et an prochain). Point de réponse.

Donc, j'ai repris le boulot. J'y allais assez sereine me disant que tout de même c'était de nouveaux locaux et puis que les choses avaient dû se décanter un peu... Je suis naïve de nature, il faut dire ! Pour commencer, pas de vestiaire1 alors je me suis permis de déposer mes affaires dans le tien !

Ensuite, personnel stressé, démoralisé, inquiet, anxieux et crevé... elles ont toutes des têtes de déterrées. Le jour comme la nuit.
Alors, la réunion d'hier, si j'ai bien compris, il y aurait deux IDE en soins intensifs, 1 en vasculaire, 2 en médecine et les 2 AS du 1er iraient au 2ème et au 3ème, on croit rêver... Mouvement de grève en perspective me semble t'il2.

On sent qu'il y a un mépris total du personnel, pas de siège correct dans le bureau, pas assez de sièges, les offices n'en parlons pas, pas d'étagère dans les réserves etc...
Quand je vois que les lavabos pour le lavage des mains n'ont pas de robinet à pédale, j'hallucine... rien pour se laver les mains dans les chambres et comme les infirmeries sont en bout de service… En revanche, nous avons de magnifiques réserves centrales.

Quant au patient, pas de table dans les chambres. Super pour l'autonomie. Les couettes c'est bien mais plus de drap c'est débile etc...etc... plus d’alèze, super...

Et ce que je trouve le mieux du mieux, c’est ça : fauteuil relax dans les chambres seules et fauteuil droit ne s’inclinant pas dans les chambres à deux lits. Ça en dit long...
Et les couloirs... et les balcons inaccessibles, je ne comprends pas tout.
Ne t'inquiète pas, je ferai les nuits que je te dois avant de partir.

Bises et à bientôt

Sophie
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Salut ma Super Collègue,

Plein de choses à échanger n'est ce pas? Ce n'est pas piqué des vers ce qui se passe à l'Entente cordiale ...
Je vais essayer de répondre  au fur et à mesure de tes infos, je ne pense pas que mes mails aient été soft mais je pense surtout que nous étions à subir les événements avant le syndrome d'épuisement, et je crois que tu es arrivée APRES la formulation générale de la souffrance collective, que le personnel de nuit de notre équipe à part quelques nouveaux intervenants est relativement soudé, ou du moins l'était... Je pense aussi que j'essaie de penser que le genre humain collectivement est irrécupérable mais individuellement on peut tout espérer, ce que je me suis appliquée à faire sans être démago uniquement parce que j'aime mon boulot et mes collègues.

En effet, ce fut ou cela devient difficile parce que je ne sais plus trop comment me situer. Exemple: notre service n'étant pas encore ouvert entièrement je trouve tout à fait normal (mais peut être plus légitime?) de finir mon tour rapidement, d'enfouir le téléphone dans ma poche, donner un coup de main sur notre plateau puis proposer mes services aux autres étages...

Je crains que cette attitude ne renforce le point de vue de quelques individus au mauvais esprit qui pense que vraiment « il n'y a rien à faire au 3° ex 4° ». Il y a de plus en plus de tension entre les filles qui accusent telle ou telle autre de ne pas comprendre les problèmes collectifs de ceux de la copine un étage plus bas... à la limite de ce que je jugerais comme de la fausse solidarité.
Et puis j'ai constaté un beau syndrome de Stockholm3 - et oui ! tu m'arrêteras si je délire - chez Claire IDE nuit de la médecine.

Elle souffre des attitudes négrières de ses consœurs de jour mais ne sait que faire pour leur être agréable sous prétexte de risquer de perdre son emploi... et paradoxalement alors que j'ai essayé de lui faire comprendre que je suis en empathie professionnelle avec elle tout en réservant mon avis sur ses exploits de trop bien faire : elle a refait un pansement post-op compressif qui saignait alors qu’il était prescrit de ne le refaire sous aucun prétexte même s’il saignait mais de prévenir le chirurgien, ce qu’elle n’a pas fait.

Forcément, elle s’est pris une soufflante… Et bien elle me tire une tête longue comme un jour sans pain, ce qui est d'autant plus stupide pour elle et quand même confortable pour moi car cela me fait des vacances et je ne me sens plus obligée de faire des efforts...

Quant à Claudine, IDE/AS, elle lui a carrément fait comprendre qu'elle devrait aller travailler ailleurs... Chaude l'ambiance. La dernière nuit elle était (Claire) avec une intérimaire et cela crevait les yeux qu'elle essayait de se rallier cette nouvelle collègue. Là encore, chouette ambiance, chacune de son côté... et les langues se délient, les unes et les autres se sentant obligées de prendre partie pour un camp ou l'autre.... Et vive l'autonomiste de naissance que je suis et cultive. J'ai horreur de devoir choisir un camp tant que je n'ai pas eu tous les éléments en main et encore j'aime bien être mon juge ET arbitre. Que les autres se gardent leurs histoires surtout au boulot déjà qu'on ne peut pas choisir ceux avec lesquels on voudrait travailler...

Pas question d'en rajouter.
Pour ce qui est des locaux j'avais le même état d'esprit que toi : un départ dans du neuf il y a des plâtres à essuyer mais c'est quand même chouette de participer à un renouveau, tout le monde est a égalité. Y compris les vieilles AS indécrottables pour ce qui était de changer les sacro saintes habitudes de faire dans ce sens et pas un autre même s'il était prouvé que ça ne se faisait plus !!! Donc, du neuf, et puis chacun donnant son avis on pouvait mixer au mieux de tous, ainsi que l'apport de sang neuf avec les copines de D. dont je connais quelques éléments très sympathiques...

Un fiasco partout, comme je te le disais : des foyers de rancune sont entretenus par les mêmes éléments en ce qui concerne le fait qu'il y a eu des licenciements à D. alors que tous les acteurs de St B. ont été repris. J'ai eu beau expliquer que nous n'étions pas au courant et que dans tous les cas n'avions pas à être tenus pour responsables...

C'est reparti lors de la réunion du personnel mercredi soir.

Pour le vestiaire, je suis bien contente de persévérer à ne pas mettre de cadenas : ainsi ma copine a pu s'héberger... continue (si tu restes à l’Entente cordiale!!!) et je te ferai de la place (en se serrant encore on devrait y arriver!), une honte n'est ce pas ??? Et la cerise sur le gâteau c'est que je n'ai toujours pas de passe pour entrer....

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De Sophie à Dominique
Fri, 28 Sep 2007 15:21:59 +0200

Coucou Dominique,

Si ce n'était pas aussi triste, cela en serait risible mais en tout cas c'est surréaliste. Il faut lire la plaquette de l'Entente cordiale, ça détend tellement c'est incroyable ! particulièrement la politique salariale et de fidélisation du personnel (ils parlent de cercle vertueux) !

A la fin de ma deuxième nuit, je retrouve Agnès en pleurs dans les vestiaires, une collègue de jour lui ayant dit que quand même la nuit on exagérait. J'ai dit à Agnès et aux autres que la direction4 était en train d'arriver à ses fins en laissant les relations humaines se dégrader et qu'il serait temps que tout le monde en prenne conscience afin d'œuvrer dans le même sens, c'est-à-dire la prise en charge efficiente et efficace du patient et si possible dans une ambiance de travail agréable mais le patient, le patient…
Quant à Claire avec qui j'ai discuté et je l'ai un peu secouée.  Elle pleurait me disant qu'elle n'avait tout de même pas mérité ça et que Claudine colportait des rumeurs à son sujet. Je lui ai répondu que cela n'avait rien à voir avec « j'ai mérité ou pas » à moins qu'elle ne se pose en victime parce que c'était plus confortable pour elle et que dans ce cas là il fallait qu'elle y réfléchisse sérieusement.
Quant au problème de Claudine, je lui ai dit qu'elle n'avait pas d'autres solutions que de le régler avec elle directement avant d'aller plus haut, etc...

Elle : Mais, je ne veux pas lui attirer d'ennuis à Claudine
Moi : ça n’a rien à voir. Elle te fait peur ?
Elle : non mais de toute façon elle est protégée.
Moi dans ma tête : c'est peut-être vrai et Claire a la trouille.
Moi : et ben si tu ne veux rien faire, tu ne dis rien et tu gères
Elle : Mais ça ne peut pas continuer
Moi : eh ! ben, il faut aller au conflit car il y a des fois où il n'y a pas d'autres solutions mais il serait quand même intelligent que vous en discutiez que toutes les deux
Elle : Mais tu crois que ça peut changer quelque chose ?
Moi : tu fais ton boulot ?
Elle : oui
Moi : Et Claudine
Elle : ben non
Moi dans ma tête : ça c'est sûr. Pour avoir bossé avec, je sais qu’elle est un peu couleuvre...
Moi : et ben alors, moi, je ne peux pas régler ça à ta place et il faut que je retourne bosser...
Ouh là là...

Pour Claire, elle s’est prise en otage toute seule ou elle s’est laissée prendre en otage ! Je te dis ça par rapport à ta suggestion de syndrome de Stockholm

Sincèrement et d'une façon générale, ce qui se passe en ce moment à la clinique s'apparente à de la maltraitance et je pèse mes mots. Et je refuse de me faire maltraiter et je le fais savoir et je le ferai savoir en haut lieu. D'ailleurs, que la direction soit, toute seule, au 4ème et dernier étage est tout à fait significatif et symbolique. Surtout quand le restaurant du personnel est au deuxième sous-sol ! (j'ai étudié ça en anthropologie et sociologie urbaine et de l'espace).
Bon week end.

Je suis contente car nous venons (ma collègue sociologue et moi-même) de nous faire féliciter pour la qualité de notre travail (de recherche sur les représentations de la maladie concernant les hépatites B et C) par le directeur du labo de recherche alors la clinique pouf pouf pouf !

Bises

Sophie
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De Dominique à Sophie
Friday, September 28, 2007 9:02 PM


Super de te lire. Il faudra que l'on écrive un livre sur le sujet.
Bref, merci pour Claire. Puisse t'elle prendre conscience qu'elle peut être l'acteur et non plus une bête menée à l'abattoir et puis quelle importance que Claudine soit soutenue ou pas ; elle ne va pas la manger de toutes les façons. Et comme l’Entente cordiale est dans le collimateur de pas mal de gens qui ont pris des avocats une histoire de plus ou de moins cela fera les choux gras de ceux qui œuvrent pour casser l'ambiance malsaine.

Je suis bien rassurée que tu invites les filles à se serrer les coudes plutôt que de délatter sur les copines... mais c'est un système vieux comme le monde et les gens quand ils sont HS, ils foncent tête baissée dans le panneau.
Je reviens de chez l'ostéopathe qui m’a sorti : « Vous êtes à subir un fort mécontentement ». Hihihi, tu m'étonnes Hilton. Il s'appelle Stéphan le Hilton perspicace.
J'ai aussi pris un exemplaire de la plaquette de l'Entente cordiale : un pur bonheur de lecture « langue de bois » et « tête de bois ».

J'adhère exactement à tes propos : il y a maltraitance morale du personnel entretenu par l'administration qui divise avec efficacité pour mieux régner, et ils auraient bien tort de s'en priver quand on voit que les gens concernés foncent la tête dans le guidon.
Pour les heures sup., je t'explique : je ne rouspète pas quand il n'y a personne pour reprendre la relève. Donc quand il n'y a pas de relève (et ça arrive très souvent à différents étages et services...), je téléphone à l'administrateur de garde,  lui demande si c'est normal ??? Et lui propose de me trouver quelqu'un ; et je commence le décompte des heures sup  + la 1/2 heure de mieux pour retard de transmission et envoie un double du décompte à la comptabilité...

Quand ils auront marre de payer des heures sup, ils s'organiseront et je surveille mes bulletins de paye… D'ailleurs j'avais un bulletin perdu pendant le déménagement et j'ai demandé une copie qui m’a été adressée sous 48 heures, donc ils savent très bien que c'est le chantier...

Quant aux IDE référents5 jour comme nuit, ils n'ont pas été forcés pour prendre les postes donc je les sollicite pour avoir renseignements ou carte passe, etc... Même la pauvre Bernadette6 que j'ai secouée un matin de retard de collègue : je lui ai proposé avec un gentil sourire de prendre le service en charge. Et je lui ai expliqué que je n'en avais rien à cirer de ce que ce n'était plus son boulot, qu’elle était encore infirmière, en activité aux soins intensifs, il y a peu et qu’elle n’avait sûrement pas tout oublié en six semaines, elle n'avait pas à traîner à une heure où sa collègue aurait du prendre les trans (6h30) et comme elle se trouvait là, c'est elle qui devait donner l'exemple...

Pauvres IDE référentes, je crois que je vais souvent maintenant partir à l’heure, je me trouve une référente dès le retard de l'une des collègues, signale mon départ devant témoin (quand même par sécurité et coup de fil complémentaire à l'administrateur de garde et hop ! pour le référent avec notes de transmissions à l'appui).

BIZZZZZZZZZZ

Dominique
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De Sophie à Dominique
Date: Fri, 28 Sep 2007 21:52:43 +0200


Oui t'as raison, je suis bien nouille de ne pas demander le paiement de mes heures sup. Une des collègues qui me relaye le matin doit traverser la ville et est systématiquement en retard. Mais c'est une "pauvre petite" de D. et là je ne suis pas sarcastique car je pense que c'est encore plus violent pour le personnel de D. que pour celui de St B. Et quand tu comptes, 10 mn pour faire les trans de 30 patients, 20 secondes par patient. Une fois que tu as dit le nom, la pathologie et la chambre, tu as fait les trans ! Mais, c’est toujours pareil, j’ai parlé de ces fichus temps de transmission aux hautes autorités de l’Entente cordiale : il faut que je sois plus synthétique… Si ce n’est pas de la mauvaise foi ça.

Quant à  Bernadette ! Je ne comprends pas et j’en ai discuté avec elle, elle a un DU de lutte contre la douleur. Je ne comprends pas qu’elle puisse être aussi bornée. Je lui ai dit que j’étais prête à appliquer tous les protocoles sans problème mais que je voulais comprendre pourquoi celui-ci pour ci et celui-là pour là.

Réponse : il n’y a rien à comprendre, il n’y a qu’à appliquer, c’est comme ça. Alors là, il n’en est pas question. Deuxième tentative, je lui explique que l’EVA soit ! c’est bien, mais ce qui serait encore mieux c’est que tout le monde fasse son boulot, l’anesthésiste en consult, l’infirmière de jour à l’arrivée du patient dans le service, l’infirmière de nuit avec le patient qui sera opéré le lendemain, etc…

Bien, je te le dis au cas où tu ne le saurais pas, les anesthésistes n’ont pas que ça à faire ! Et je termine en tentant vainement de lui expliquer que réveiller un patient à 3H du matin, lui allumer la lumière et pleins feux les mirettes pour lui demander d’utiliser l’EVA, je trouve ça stupide.

Et que de toute façon, comme les antalgiques sont prescrits en systématique pour les 24 premières heures, je les fais. Et pour la morphine, EVA > 4, dans ce cas, le patient ne dort pas tout tranquillement et là, ok pour l’EVA. Réponse argumentée de Bernadette !!! : Si tu continues à faire ta mauvaise tête, on sera obligé, à cause de toi, de faire une note de service pour l’utilisation OBLIGATOIRE de l’EVA le jour et la nuit. Alors ça, c’est de la réponse ou  je ne m’y connais pas. Et que quand même la nuit on a le temps d’utiliser les réglettes (et rebelote avec la nuit qui n’en fiche pas une…).

Je lui ai dit pour finir que je me mettais à la place du patient et que ce n’était pas une question de glandage et que j’étais tout à fait disposée à travailler 15 jours de jour pendant qu’elle prendrait mon poste de nuit et qu’ensuite nous pourrions rediscuter de tout cela tranquillement.  Réponse : ça n’est pas le problème et si je veux un poste de jour, je n’ai qu’à demander, il y en a de disponible… Là, j’ai abandonné mais c’est vrai que c’était le matin, que je n’étais pas bien réveillée de ma nuit où je n’avais rien eu à faire et ma réponse finale n’a pas été fine ! J’ai du lui dire de rester dans sa connerie puisqu’elle avait l’air de s’y trouver aussi bien, un truc comme ça. Je sais, ce n’est pas une attitude constructive ni professionnelle.  Mais si j’étais parfaite ça se saurait.

Bye et bisous
Sophie
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Thursday, October 04, 2007 10:00 PM
De D. à S.

Chère Collègue,

Bon, très bon courage pour les nuits à venir.

J'avoue, je plaide coupable : J'ai craqué mercredi matin, j'ai explosé devant et contre cette pauvre (que je ne plains pas c'est l'expression qui veut cela c'est tout) Bernadette. A propos, la dernière de Bernadette : un blâme si elle voit les filles manger les « restes » des plateaux... mais où sommes nous ?

Bon je vais sur Paris cette semaine à venir et je vais décompresser.
Bonne garde
Dominique.

PS : je pense que je vais demander un congé sans solde le temps de réfléchir. Donc si le budget tient : «  bye bye l'Entente cordiale »
Dominique
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Coucou mon binôme !

Moi, c'est avec Mme DSSI que j'ai eu une petite explication. Pas de réponse à ma demande de récup, je l’appelle et elle me dit : « Mais enfin Sophie vous savez bien que ce n’est pas possible ». Et je le sais comment puisque je n’ai pas de réponse ? J'ai été froide et extrêmement polie... Je lui ai dit que la direction faisait preuve d'incorrection à mon égard et que l'inverse n'était pas vrai et que si la clinique avait emménagé trop tôt parce que la direction n'avait pas réussi à organiser correctement le transfert, ce n'était sûrement pas au personnel d'en payer les pots cassés et qu'il était hors de question que je me laisse maltraiter de quelque façon que ce soit et qu'en aucun cas la clinique ne faisait partie de mes priorités, etc...

J'ai eu un blanc au téléphone et gain de cause, j'ai la nuit que j'avais demandée... et je vais voir le médecin samedi car j'ai passé mon IRM et verdict : importante tendinite.
Là, c'est en raccourci. J'essaye de te téléphoner samedi.

Bises

Sophie
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Coucou Dominique,

A l'Entente cordiale (ça me fait toujours rire quand j'écris ça ! l'entente cordiale !!!), il se passe des choses surprenantes. Que si je ne voyais pas de mes propres yeux j'aurais du mal à croire !!!
On met des brancards lit d'hospi de jour dans une chambre du service pas nettoyée. Un patient dans le brancard lit, bien sûr... et le patient, il voit qu'il est dans une chambre sale parce que le lit de la chambre n'est même pas refait.

Une petite grand-mère sous préviscan et lovenox 0,6 X 2. Le chirurgien et l'anesthésiste n'ont pas communiqué... Pourtant, Amélie les avait alertés sur le double AC7. Elle pisse le sang (la grand-mère pas Amélie) par ses cicatrices mais ça va passer, dit le chir... Quant au TP, INR, personne ne semblait préoccupé et quand j'ai suggéré d'en faire un, on m'a dit que ce n’était pas une mauvaise idée !!!

Autrement, il y a une AS qui arrive, Pauline, jeune, mignonnette, des choses à cadrer, je pense... Tu me diras ce que tu en penses mais une nana assez dégourdie je pense, prête à apprendre, pleine de bonne volonté et gentille avec les patients.
Elle était surprise que je fasse un tour complet des chambres le matin, que j'aille voir même ceux à qui on ne fait rien ? Tu ne fais pas comme ça toi ? Je lui ai expliqué que s'ils dormaient, je les laissais dormir mais que oui, j'ouvrais toutes les chambres.

Autrement, j'ai plein de trucs qui se mettent en place, c'est bien.
Bisous

Sophie

Notes

1 Cela faisait 4 ans que je travaillais dans l’établissement.
2 Parce qu’aucune embauche ; juste un redéploiement du personnel.
3 Syndrome de Stockholm : du nom de la ville où s’est déroulé un événement qui a donné lieu à la description de ce syndrome, qui désigne un phénomène d’empathie (qui peut être réciproque) et de compréhension mutuelle entre victime et agresseur (note de la rédaction d’Infirmiers.com)
4 PDG, directrice et certains chir : réellement très méprisants et mal intentionnés à l’égard du personnel soignant
6 Infirmière de St B.,  « promue » référente à l’Entente cordiale et utilisant ce qu’elle croit être du pouvoir à très mauvais escient.
7 AC : anticoagulant (note de la rédaction d’Infirmiers.com)


Source : infirmiers.com