L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte sur la progression du nombre d'hospitalisations pour intoxication pédiatrique au cannabis qui s'élève à 615 sur la période 2010-14 en France chez les enfants de moins de 2 ans, selon un point d'information diffusé le 19 octobre 2015.
Le phénomène a été identifié par des urgentistes qui ont signalé des cas graves. Une analyse des notifications reçues par les centres régionaux de pharmacovigilance entre 2010 et 2014 a mis en évidence 140 notifications d'intoxications pédiatriques au cannabis entre 2010 et 2014, dont 59 pour la seule année 2014. La "grande majorité" concernait des enfants de moins de 2 ans, note l'agence sans préciser la proportion.
Le tableau clinique associe des troubles de la conscience, cardiaques (bradycardie, tachycardie), ventilatoires (bradypnée, apnée) et des convulsions. L'agence décrit aux professionnels et au grand public une somnolence avec des phases d'agitation, des vomissements, des tremblements, des convulsions, une détresse respiratoire voire un coma. Dans plus de 85% des cas, les enfants ont été hospitalisés 24 heures ou plus. L'ANSM a dénombré neuf cas graves pour lesquels le pronostic vital était engagé ayant nécessité une admission en réanimation ou en soins continus. L'évolution a été favorable et aucun décès n'a été décrit à ce jour en France.
Par ailleurs, une requête dans le Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) pour rechercher les admissions "en relation avec le cannabis chez les enfants de moins de 10 ans" fait également ressortir une "augmentation constante" de ce phénomène. Entre 2010 et 2014, Martin Garret et Charlotte Pion de l'ANSM ont identifié 615 hospitalisations en relation avec l'ingestion de cannabis chez des enfants de moins de 2 ans, la plupart survenues en 2013 (151 cas) et 2014 (247 cas). En 2014, la région la plus touchée était l'Ile-de-France avec 49 cas, suivie de Provence Alpes-Côtes-d'Azur (Paca, 39 cas), Rhône-Alpes (29 cas), Languedoc-Roussillon (26 cas) et Midi-Pyrénées (15 cas).
Les ingestions se produisent le plus souvent dans un cadre familial. La hausse des intoxications pédiatriques reflète l'augmentation de la consommation de cannabis dans la population générale et, "sans doute également", l'élévation de la teneur en tétrahydrocannabinol (THC) du cannabis, commente l'ANSM. Les moyennes des teneurs en THC ont été multipliées par trois environ en 15 ans.
L'agence recommande aux professionnels de santé de faire réaliser une analyse toxicologique pour rechercher la présence de cannabis devant des troubles neurologiques ou respiratoires inexpliqués chez un enfant ou un nourrisson.
Point d'information : Augmentation des signalements d'intoxications pédiatriques au cannabis par ingestion accidentelle
PRENDRE SOIN DES SOIGNANTS
La santé et la qualité de vie au travail, une priorité au CHU de Nice
AFFAIRE JUDICIAIRE
Strasbourg : une infirmière mise en examen pour meurtre sur deux patients
SECRÉTARIAT INTERNATIONAL DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS DE L'ESPACE FRANCOPHONE
Rendez-vous au 9e Congrès mondial des infirmiers francophones
DÉBAT VIDÉO
Infirmier en psychiatrie : un métier motivant au-delà de la crise