Cancer : des progrès... et des défis

A l'occasion de la Journée Mondiale contre le Cancer qui se tient ce mardi 4 février 2014 et de l'annonce associée du troisième Plan cancer par François Hollande, président de la République, la Fondation ARC fait le point, dans un ouvrage, sur les récents progrès de la recherche et sur les enjeux à venir.

Rendre accessible un sujet complexe, tel est l'objectif que s'est donné la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer dans son livre « Les révolutions de la recherche sur le cancer ». Lancé à la veille du 4 février 2014, à l'occasion de la Journée Mondiale contre le Cancer et de l'annonce du troisième Plan cancer, cet ouvrage grand public fait le point sur la recherche des 15 dernières années et aborde les solutions qui permettront de prévenir et soigner la maladie. Comme le souligne Jacques Raynaud, président de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, dans sa préface, la recherche sur le cancer connaît une phase d'accélération vertigineuse. Passionnante, stimulante, exigeante, parfois déroutante, elle a révolutionné l'approche que nous avions jusqu'à peu de la maladie. Au plus grand bénéfice des personnes malades, les avancées de la recherche fondamentale ont permis d'améliorer considérablement la prise en charge et les soins. Les résultats sont manifestes : alors que nous ne parvenions qu'à guérir qu'un cancer sur trois il y a vingt ans, nous guérissons un cancer sur deux aujourd'hui !. La Fondation ARC pour la recherche sur le cancer ne compte pas s'arrêter en si bon chemin puisqu'elle ambitionne de guérir deux cancers sur trois d'ici une dizaine d'années.

Si l'amélioration des traitements fait partie des enjeux principaux à venir, la Fondation ARC espère également faire évoluer les mentalités et les comportements à risque. La prévention primaire du cancer, dont le but est de limiter l'apparition de la maladie, pourrait permettre de faire disparaître entre 30 et 50 % des cas de cancers aujourd'hui imputables à des facteurs évitables, rappelle-t-on. Les mesures à prendre sont connues : arrêter de fumer, limiter la consommation d'alcool, pratiquer une activité physique régulière, éviter le contact avec des substances cancérigènes, se faire vacciner contre les virus dont l'infection peut entraîner un cancer et limiter les expositions au soleil.

350 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en France en 2012, soit environ 1 000 par jour

L'après cancer : un autre combat à mener

Alors que huit salariés sur dix reprennent le travail après un cancer, l'un des axes du troisième Plan cancer (2014-2018) sera consacré au retour au travail des anciens patients, une chose rarement aisée. De son côté, l'Institut Curie, a mis en place un dispositif d'accompagnement sur-mesure pour faciliter la réinsertion professionnelle. Géraldine Deblaye, coach professionnel, explique il n' a pas de solution unique pour tous : il ne s'agit pas de choisir une voie confortable si elle risque d'être ennuyeuse pour l'ancien malade, ni de lui imposer un projet trop ambitieux qui risque d'aboutir à un échec. Certains n'ont besoin que d'un ou deux entretiens en solo pour vaincre la peur de reprendre, de renouer avec des collègues. D'autres ont besoin d'un travail plus en profondeur.

Parallèlement, l'Institut met à disposition des patients et des employeurs un livret conçu par Monique Sévellec, psychosociologue à la Maison des patients et des proches de l'Institut Curie. Il contient des conseils et témoignages pour aider les patients à anticiper les difficultés du retour au travail, à en prendre conscience, à demander des aménagements de poste... Rappelons en effet que malgré la guérison, des traces de la maladie peuvent subsister, notamment une grande fatigue pouvant conduire à un nouvel arrêt de travail. D'où l'intérêt de se pencher sur cette phase essentielle de la reconstruction du patient.

Pour compléter cet article, une table ronde intitulée « Cancers : Les défis de l’innovation » s’est tenue le 4 décembre 2013, à l’initiative du laboratoire Lilly. Cette table ronde a réuni des professionnels de santé, des philosophes, des sociologues, des économistes, des patients et membres d’association de patients et des institutionnels. Les actes de cette journée peuvent contribuer à nourrir le débat sur l’innovation pour lutter contre le cancer.

Aurélie TRENTESSE Rédactrice Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com