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IBODE

Brigitte Ludwig engagée pour les Ibode

Publié le 18/06/2012

Élue présidente de l'Union nationale des associations d'infirmiers de bloc opératoire diplômés d'État (Unaibode), lors des 29émes Journées Nationales à Metz en mai 2012, Brigitte Ludwig, cadre supérieure Ibode aux Hospices civils de Colmar, fait le point sur les éléments forts à défendre durant son mandat.

Infirmiers.com - Rappelez-nous votre parcours professionnel et le pourquoi de votre engagement associatif ?

Brigitte Ludwig - Ibode depuis 1991, je me suis engagée assez naturellement dans l’Unaibode afin de partager mes expériences et poursuivre la mise à jour de mes pratiques lors de mon exercice professionnel. Cadre formateur en école d’Ibode, puis responsable d’un bloc opératoire, j’assure aujourd’hui la responsabilité pédagogique de l’école d’Ibode et des missions transversales sur les blocs opératoires de mon établissement. Au sein de l’Unaibode, j’ai pu participer à de nombreux groupes de travail, puis j’ai intégré le conseil d’administration et enfin les postes de trésorière puis de vice présidente. J’ai participé également à la création, en 2008, de la société savante de l’Unaibode, la Soferibo (Société Française d’Évaluation et de Recherche Infirmière en Bloc Opératoire) qui a pour finalité la promotion de la production et de l’utilisation des savoirs en science infirmière dans le champ du bloc opératoire et d’impulser une dynamique de réflexion et d’anticipation nécessaire au fonctionnement de toute communauté scientifique.

Infirmiers.com – Vos journées nationales se sont tenues en mai 2012, quel est sa finalité et quels sont les grands thèmes débattus cette année ?

Brigitte Ludwig - Les objectifs de l’Unaibode sont de défendre l’exercice de la profession, promouvoir la qualité des soins au bloc opératoire, regrouper les Ibode de France, d’Europe et du monde, développer la recherche en soins infirmiers et assurer la formation continue des adhérents. De fait, la formation des Ibode et plus largement des infirmiers exerçant au bloc opératoire se concrétise par l’organisation des Journées Nationales d'Étude et de Perfectionnement (JNEP) qui permettent le partage des connaissances et l’échange sur les pratiques professionnelles. Elles sont aussi l’occasion de rencontres et de travaux. Cette année, le programme scientifique a fait une large place aux nouvelles technologies et nous a permis de penser la place de l’Ibode dans cette évolution. Il nous a également proposé de réfléchir aux questions éthiques que posent ces évolutions et de repenser nos organisations de travail.

Infirmiers.com – En tant que présidente de l’Unaibode pour un mandat 3 ans, quels sont axes forts de votre discours ?

Brigitte Ludwig - Les professionnels s’adaptent aux évolutions et étendent leurs actes sans réelle reconnaissance de la spécialisation d’Ibode. Nous voulons cette reconnaissance par l’obtention d’actes exclusivement réservés aux Ibode qui donneront une vraie plus-value au métier et la reconnaissance de la formation par un niveau master.
Autre sujet, aujourd’hui, un infirmier qui veut présenter l’école d’Ibode doit préalablement travailler deux ans. Nous voulons supprimer ce délai pour que la spécialisation soit accessible en continuité d’études. Cela faciliterait l’accès à la formation pour les étudiants. Nous avons l’accord de principe du précédent gouvernement, ainsi qu’un avis favorable du haut conseil des professions paramédicales, mais aucun décret d’application n’a encore été publié. Parallèlement, la validation des acquis de l’expérience pour nos collègues infirmiers travaillant en bloc opératoire depuis plusieurs années doit se mettre en place et favoriser ainsi l’accès au diplôme d’infirmier de bloc opératoire. Enfin, l’Unaibode et l’AEEIBO (association des enseignants en écoles d’infirmiers de bloc opératoire) vont lancer une enquête vers tous les établissements de santé ayant un bloc opératoire, afin de recenser le nombre d’Ibode et d’Ide en exercice et transmettre ces chiffres au ministère. A ce jour et selon les dernières statistiques de la Drees1 il y aurait 6667 Ibode en France métropolitaine au 1er janvier 2012.

Infirmiers.com – Qu’en est-il du projet de réingénierie de la formation engagé depuis déjà plusieurs années ?

Brigitte Ludwig - Nous allons reprendre avec le nouveau gouvernement les travaux entamés par l’Unaibode et l’AEEIBO ces dernières années. Nous attendons un rendez-vous avec le cabinet de la ministre de la Santé, Marisol Touraine. La réingénierie de la formation Ibode est quasi aboutie mais, il nous a été proposé un cadrage « Master 1 et demi » que nous avons refusé (90 ECTS au lieu de 120). Nous sommes en attente d’un cadrage ministériel en faveur d’un master pour travailler avec le ministère de l’enseignement supérieur.
Le diplôme Ibode doit être le socle qui permet aux professionnels d’évoluer vers des « sur-spécialisations » tels que l’assistant de chirurgie ou le développement de compétences en logistique, gestion des risques ou tutorat. Le syndicat des chirurgiens hospitaliers s’est montré en faveur, sur le principe, des actes « sous exclusivité d’exercice ».
Nous sommes déterminés et allons poursuivre le travail entamé, mais nous ne pouvons plus perdre de temps : les formations sont aujourd’hui en danger faute de lisibilité professionnelle, les infirmières hésitent à s’engager dans la formation, la qualité des soins en pâtit et la gestion des compétences se complexifie dans les blocs opératoires. Bref, autant d’arguments sur lesquels notre combativité associative devra une fois encore faire preuve de pugnacité...

Note

  1. Document de travail, « Les professions de santé au 1er janvier 2012 », Daniel Sicart, n° 168 – mars 2012


Propos recueillis par Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef Infirmiers.com
bernadette.fabregas@infirmiers.com


Source : infirmiers.com