"Pour des soignants heureux"... Par les temps qui courent l'expression interpelle... Telle est la thématique du dossier de novembre 2014 de la revue Soins qui considère que "même si les organisations sont contraintes, il reste encore des marges de manoeuvre pour être satisfait au travail". Voici l'avant-propos.
Pour des soignants heureux
Depuis plus de 5 ans, la question des risques psychosociaux émerge dans les établissements de santé et médico sociaux grâce à des études internationales qui ont démontré l’existence de liens entre les conditions de travail des salariés, le type de management appliqué et la qualité et la sécurité des soins. La performance et l’efficience sont devenues une réalité et une obligation. Les tensions et les contraintes sont pléthoriques et exponentielles. Certains professionnels souffrent de ces bouleversements qui ont un impact sur leur activité et sur leur façon d’appréhender le travail.
En 2010, la Haute Autorité de santé (HAS) a décidé de se saisir de ces constats pour intégrer dans le manuel de certification des établissements de santé V2010 un critère sur la qualité de vie au travail. Elle s’est associée avec l’Agence nationale de l’amélioration des conditions de travail (Anact) pour participer au déploiement de la qualité de vie au travail dans les établissements de santé (1). La prise de conscience se veut individuelle et collective.
Évoquer la qualité de vie au travail amène de facto à un détour par le concept de bien-être. Celui-ci comporte des éléments à prendre en compte afin d’éviter cette souffrance qui a un impact négatif sur le collectif, les soins et l’organisation.
Un professionnel de santé heureux au travail éprouve plus d’émotions positives que négatives, trouve du sens et de la cohérence dans ce qu’il fait, est reconnu pour la qualité des soins qu’il prodigue et sa conscience professionnelle. Trouver du plaisir dans son travail, c’est pouvoir se forger une véritable identité soignante empreinte de valeurs indissociables du “prendre soin” ; c’est aussi appartenir à un collectif de travail qui avance dans le même sens en se recentrant sur le patient et sa famille ; c’est enfin, concilier son activité professionnelle et et sa vie personnelle.
Même si les organisations sont contraintes, il reste encore des marges de manoeuvre pour être satisfait au travail. Les managers ont bien conscience de ces problématiques et savent qu’un soignant qui a la possibilité d’exprimer son “art de soigner” sera un professionnel épanoui et reconnu pour la qualité de ses prestations. Une organisation pérenne et structurée favorise le positionnement des soignants au coeur de celle-ci, mais aussi grâce à une flexibilité dédiée à la créativité, aux échanges, à la réflexion sur les modes d’organisation et les pratiques d’accompagnement dans les soins.
Note
Florence MICHONCadre de santé Centre de soins et de rééducation Vaucresson (92)Flo.michon.kossmann@free.fr
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts.
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