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AU COEUR DU METIER

Astreintes d'infirmiers de nuit : un plus pour les Ehpad

Publié le 15/05/2015

L'agence régionale de santé (ARS) Pays-de-la-Loire a reçu de premiers retours positifs des expérimentations d'astreintes d'infirmiers de nuit mutualisés entre plusieurs maisons de retraite, initiées en 2013, a-t-elle fait savoir le 6 mai 2015.

Un infirmier de nuit permet de sécuriser la régulation en Ehpad.

Cécile Courrèges a tenu sa première conférence de presse en tant que directrice générale de l'ARS, accompagnée de Christophe Duvaux, directeur général adjoint. L'un des points abordés était l'expérimentation d'astreintes d'infirmiers de nuit à même d'intervenir dans un délai de 30 minutes dans plusieurs établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Le premier appel à projets, lancé en 2013, avait permis de retenir cinq structures pilotes (trois Ehpad, un groupement de coopération et l'hôpital de Doué-la-Fontaine dans le Maine-et-Loire), rappelle-t-on. Désormais, 10 expérimentations sont en cours, dans toute la région, avec 58 établissements participants, accueillant au total 4.900 résidents, indique un dossier de presse diffusé mercredi. Un deuxième appel à projets a été réalisé en 2014. Un troisième va être lancé en 2015 dans le cadre du projet mayennais sur les parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d'autonomie (Paerpa).

L'ARS a voulu tester plusieurs formes d'organisation et non pas un modèle unique, a expliqué Cécile Courrèges. Soit plusieurs Ehpad mutualisent un infirmier d'astreinte, soit un hôpital en met un à disposition, contre remboursement. Il peut s'agir de professionnels hospitaliers, mais aussi libéraux. L'évaluation se déroule en trois temps : un relevé d'indicateurs avant la mise en place du dispositif, un suivi mensuel pendant les trois ans de l'expérimentation, puis une évaluation finale.

Même si l'ARS dispose encore de peu de données, les premiers retours suggèrent que cette astreinte apporte "un plus" aux Ehpad et semble avoir évité des hospitalisations dans "beaucoup de situations", a rapporté la directrice générale.

Le simple fait de la mettre en place a amené chaque établissement à revoir son processus de gestion de l'urgence, de suivi des dossiers, de mise à disposition de l'information médicale et soignante, ainsi que ses conventions avec les établissements de santé, a-t-elle poursuivi.

Plusieurs Samu ont transmis des retours positifs, a noté Christophe Duvaux. La présence d'un infirmier sur place "sécurise bien la régulation" la nuit, car il peut consulter des données auxquelles un aide-soignant n'a pas accès. Son appréciation de la situation permet de déterminer s'il y a urgence ou non, et s'il faut faire intervenir un médecin ou une équipe du Smur.

Le dossier de presse indique que "peu d'appels" aux infirmiers sont apparus injustifiés. Il fait état d'un "sentiment de sécurité partagé des résidents et de leur famille ainsi que des équipes de nuit", ou encore d'un "renforcement de la dynamique de coopération et de mutualisation organisée entre les établissements d'un même territoire qui ne se connaissaient avant peu ou pas".

Le coût global de ces expérimentations sur trois ans est évalué à 1,65 million d'euros, a précisé l'agence à l'APM. Cécile Courrèges a affirmé qu'il serait possible de pérenniser cette dépense en cas de résultats probants, car "à partir du moment où on mutualise, le montant n'est pas inaccessible".

Redéploiements de places d'EHPAD

En septembre 2014, l'ancienne directrice générale de l'ARS Pays-de-la-Loire, Marie-Sophie Desaulle, avait estimé que l'une des priorités de son successeur serait de redéployer des places d'Ehpad à destination des territoires les moins bien pourvus. Lors d'un entretien accordé à l'APM après la conférence de presse, Cécile Courrèges a partagé ce constat, et affirmé que des actions en ce sens étaient en cours.

Les Pays-de-la-Loire présentent le taux d'équipement en places d'Ehpad "le plus élevé de France", mais des disparités persistent entre les départements et au sein même des départements, a-t-elle noté. Le nombre de places ne devrait pas augmenter dans les années à venir, cependant des redéploiements auront lieu. Lorsque des opérations de restructuration ou de réhabilitation d'Ehpad sont menées, des établissements peuvent voir leur capacité réduite, ce qui permet de lancer des appels à projets sur de nouvelles places.

De telles opérations sont menées dans le Saumurois (Maine-et-Loire) en concertation avec les conseils départementaux, a indiqué la directrice générale, citant aussi des appels à projets pour un Ehpad au Mans et un autre à Challand (Vendée).

Par ailleurs, l'ARS travaille à diversifier l'offre d'accompagnement pour sortir de l'alternative "Ehpad ou pas Ehpad", a souligné Christophe Duvaux. Il existe en Pays-de-la-Loire "une dizaine" de plateformes de services médico-sociaux destinés aux personnes âgées à risque de perte d'autonomie. Ces plateformes réunissent des accueils de jour, des hébergements temporaires, des services de soins infirmiers à domicile (Ssiad), ou encore des services polyvalents d'aide et de soins à domicile (Spasad), avec éventuellement une équipe spécialisée Alzheimer (ESA), ou des plateformes de répit et d'accompagnement, rappelle-t-on.


Source : infirmiers.com