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Anesthésie - L'incidence des réactions allergiques plus élevée que prévue

Publié le 23/08/2011

L'incidence des réactions allergiques en anesthésie apparaît plus élevée que les estimations antérieures dans une enquête nationale de huit ans menée en France, selon un article publié dans Journal of Allergy and Clinical Immunology (JACI).

Dans cette étude, le Dr Paul Michel Mertes du CHU de Nancy et ses collègues ont analysé les données collectées par le Groupe d'études des réactions anaphylactiques peranesthésiques (Gerap) par le biais d'un système de déclarations spontanées des réactions allergiques survenant en anesthésie depuis 1985.

L'étude a porté sur 2.516 cas enregistrés entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2004.
Les cas de réactions d'hypersensibilité ont été combinés avec les données de la base nationale de pharmacovigilance et l'incidence a été estimée à partir de l'étude nationale sur l'anesthésie réalisée en 1996 par la Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar).
Un diagnostic de réaction induite par les IgE a été établi dans 1.816 cas (72,18%).

Les principaux médicaments responsables d'allergie en anesthésie étaient les agents utilisés pour les blocs neuromusculaires (58,08%, avec principalement la succinylcholine, le rocuronium, l'atracurium et le vécuronium), le latex (19,65%) et les antibiotiques (12,85%).
Les auteurs notent pour le latex et les antibiotiques que les réactions étaient en hausse jusqu'en 2000 et 1998 respectivement pour ensuite se stabiliser jusqu'en 2004.
Les hypnotiques, les opioïdes et les anesthésiques locaux sont peu impliqués dans les cas d'allergie déclarés.

L'incidence médiane des réactions IgE-médiées relatives à l'anesthésie a été estimée à 100,6 cas pour un million de procédures par an, ce qui est plus élevé que de précédentes estimations.
L'incidence présente une forte différence entre les hommes et les femmes, avec respectivement, 55,4 cas et 154,9 cas, et atteint même 250,9 cas par an chez les femmes en se limitant aux curarisants.

Chez les enfants (122 cas), les principales causes de réactions allergiques en anesthésie étaient les mêmes que les adultes mais avec le latex en premier (41,8%), suivi des curarisants (31,97%) et des antibiotiques (9,02%).
A la différence des adultes, l'incidence estimée était globalement similaire selon le sexe.

Ces résultats constituent la première tentative, selon les chercheurs, d'estimation de la fréquence des réactions allergiques en utilisant la méthode de capture-recapture et la plus grande cohorte de patients disponible dans la littérature.
Ils suggèrent que les hormones sexuelles pourraient jouer un rôle dans le fait que les réactions allergiques sont plus fréquemment observées chez les femmes.

Les chercheurs considèrent qu'il faudrait en particulier réduire le risque allergique chez les femmes en évitant les expositions superflues à des produits potentiellement sensibilisants et prendre en compte ces nouvelles données lors de l'évaluation du risque relatif entre une anesthésie générale et une anesthésie locale.

Globalement, si l'on tient compte du nombre important de médicaments disponibles, des agents diagnostiques, des dispositifs contenant du latex ou d'autres produits sensibilisants utilisés en routine en anesthésie, il faudrait favoriser l'identification des patients à risque, fournir des avis d'experts aux anesthésistes ou encore adresser les patients à des centres expérimentés en explorations allergologiques, ajoutent-ils.

Webographie


Source : infirmiers.com