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AU COEUR DU METIER

Améliorer les activités infirmières dans les centres douleurs

Publié le 05/08/2014

La valorisation financière des activités infirmières au sein des structures de prise en charge de la douleur chronique peut être améliorée en misant sur l'organisation des soins, l'enseignement et la recherche, propose une équipe marseillaise dans la revue de la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFTED).

Valoriser les activités infirmières au sein des centres douleurs

L'infirmier ressource douleur est un élément indispensable des structures spécialisées en douleur chronique (SDC), occupant un poste transversal, avec à la fois des missions cliniques, organisationnelles, institutionnelles ainsi que de l'enseignement et de la recherche, rappellent Nathalie Agnes et le Dr Virginie Piano du Centre de l'hôpital de La Timone à Marseille (AP-HM). S'appuyant notamment sur leur expérience, elles rappellent que les infirmiers sont nombreux à suivre de nouvelles formations diplômantes en techniques psychocorporelles (hypnose, relaxation), en éducation thérapeutique, en thérapies cognitivocomportementales. Ces formations demandent un investissement de l'infirmier, de l'ensemble de l'équipe et de l'institution. Leur pertinence commence à être prise en compte, sous réserve qu'elles reposent sur des formations reconnues et validées, même si elles ne donnent pas lieu à une rémunération.

Sur le plan organisationnel, l'infirmier participe à la réalisation d'enquêtes ou d'audits, aux analyses de pratiques et à l'évaluation des pratiques professionnelles, aux réunions des référents douleur ou du centre de lutte contre la douleur (Clud), à l'organisation des rendez-vous et des groupes de patients et la formation dans les services. Globalement, il participe à l'amélioration de la traçabilité de la prise en charge de la douleur, indicateur Ipaqss qui permet la certification d'un établissement de santé par la Haute autorité de santé (HAS)Les activités réalisées par l'infirmier en SDC sont chronophages et ne sont pas valorisées sur le plan monétaire en règle générale", pointent les auteurs, ajoutant que "la plupart des missions réalisées n'apparaissent pas dans la nomenclature des actesUn financement des actes [infirmiers] doit être proposé en plus. Faut-il encore que ces actes soient reconnus par les données scientifiques, estiment les auteurs.

Pour une valorisation sur le plan financier, il est nécessaire d'abord de coter tous les actes infirmiers réalisés lors d'une hospitalisation de jour en SDC selon le système de la tarification à l'activité (T2A), de tracer toutes les consultations infirmières même s'il n'y a pas de rémunération et de faire de l'enseignement et de la recherche. Les SDC ayant un hôpital de jour ou une unité d'hospitalisation conventionnelle bénéficient d'un financement T2A. En l'absence d'unité d'hospitalisation, elles peuvent bénéficier d'une dotation Migac (missions d'intérêt général et d'aide à la contractualisation), rappellent les auteurs.

Elles peuvent aussi percevoir un financement spécifique à des missions d'enseignement, de recherche, de référence et d'innovation (Merri). La part variable permet de financer des surcoûts de la recherche en fonction d'indicateurs d'activité, comme les publications scientifiques, les essais cliniques et l'enseignement. Il serait intéressant de privilégier l'accès aux revues indexées, notamment françaises afin de pouvoir bénéficier du financement des points Sigaps obtenus lors d'une publication, suggèrent les auteurs.

Les acteurs de santé publique et le ministère soulignent le rôle primordial de l'infirmier au sein de la SDC et de l'établissement, la valorisation financière est loin d'être optimale, ne reposant à ce jour que sur la MIG. Il est donc important de miser sur l'aspect organisationnel, l'enseignement et la recherche, concluent-ils.


Source : infirmiers.com