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LEGISLATION

Alcoolémie/Stupéfiants – Un dépistage étendu aux infirmiers des urgences

Publié le 29/08/2011

Récemment un infirmier de notre communauté nous interpellait sur la question suivante : « Le communiqué de presse du Comité Interministériel de la Sécurité Routière (CISR) du 11 mai 2011 souligne le point suivant : "La possibilité de procéder à une prise de sang permettant de vérifier le taux d’alcool ou la présence de stupéfiants à la suite d’un dépistage positif effectué par les forces de l’ordre sera étendue aux infirmiers." Savez vous si une loi ou un décret a été créé pour cette mesure et quelles sont les voies pour pouvoir effectuer ces missions ? ». Infirmiers.com répond et vous fait partager ses précisions en la matière.

Le 11 mai dernier, jour de lancement de la décennie mondiale d’action pour la sécurité routière (2011- 2020) par les Nations Unies (ONU) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), décision à laquelle la France a largement contribué, le Premier ministre, François Fillon, présidait le quatrième Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) de la mandature. Pour mémoire, l'ensemble des décisions prises par le CISR ont pour objectif de lutter contre l’augmentation de la mortalité routière constatée sur les routes françaises depuis le début de l’année et au relâchement des comportements qui en est la cause.

La mesure 6 du document découlant du point « Lutter contre l'alcoolémie et les stupéfiants au volant » concerne les infirmiers. En effet, à l'heure actuelle, seuls les médecins des urgences sont autorisés à effectuer (ou faire effectuer) les prises de sang destinées à vérifier le taux d’alcool ou la présence de stupéfiant à la suite d’un dépistage positif, ce qui désorganise tant les services des urgences des hôpitaux que les services des forces de l’ordre, qui doivent souvent patienter plusieurs heures avec la personne dépistée, au risque de dissipation de la concentration d’alcool.

Le CISR décide donc « que les prises de sang aux fins de vérification de l’alcoolémie et des stupéfiants, à l’occasion d’un contrôle routier, pourront être effectuées par des infirmiers dans le cadre d’un protocole ».

Eric Revue, médecin urgentiste, précise pour sa part les éléments suivants : « Après vérification auprès de la Société française de médecine d'urgence (http://www.sfmu.org), il n'y a pas de nouvelle directive actuelle sur cette décision du CISR et donc de protocole écrit. Il existe plusieurs conférences de consensus (1992 réactualisée en 2007) sur la prise en charge aux urgences d'un patient suspect de prise d'alcool et/ou de stupéfiants. Les recommandations actuelles privilégient une filière spécifique rapide de prise en charge de ces patients accompagnés des forces de police afin de traiter dans les délais les plus courts les formalités nécessaires. Pour la réalisation de la prise de sang, il y a plusieurs remarques : elle est théoriquement (et légalement) réalisée par un médecin (des urgences ou des unités médicojudiciaires), ce qui peut être exigé par les forces de l'ordre , mais en pratique réalisée par une infirmière, devant les forces de l'ordre avec un kit de prélèvement spécifique avec étiquetage scellé. Les protocoles utilisés par les SAU restent cependant assez variables d'un site à l'autre et ce, malgré les recommandations de la SFMU. »

Pour répondre à notre internaute, à notre connaissance, il n'y a donc rien de plus officiel sur cette question. A suivre...

Bernadette FABREGAS
Rédactrice en chef IZEOS
bernadette.fabregas@izeos.com


Source : infirmiers.com