Violences contre les soignants : le nombre de plaintes en hausse à l'AP-HM

Lors de son dernier Conseil de surveillance de l’année 2024, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM) a réalisé un point sur sa politique de sécurité, et notamment sur les violences physiques dont sont victimes ses soignants. Entre janvier et septembre 2024, 934 faits ont été signalés, contre 1 084 sur la même période en 2023, dont 506 atteintes aux personnes, 432 violences verbales et 74 violences physiques ; en 2023, ces dernières atteignaient le chiffre de 85. Soit une baisse de 13% entre les deux années, avance l’AP-HM dans un communiqué. « Malgré une politique de signalement renforcée, le nombre de faits déclarés tend à diminuer de près de 15% », note-t-il. S'il y a donc moins de faits de violences remontés, ils sont plus nombreux à donner lieu  à un signalement à la justice. Des plaintes ont d'ailleurs été déposées systématiquement dès lors qu’il y a eu agression physique.

Une coopération renforcée avec la police

Dans ce contexte, l’AP-HM indique avoir affermi ses coopérations avec polices municipale et nationale et avec le Parquet, avec pour objectif de renforcer les passages réguliers d’équipages dans les services d’accueil des urgences pour la première, et de garantir l’efficacité des dispositifs des appels d’urgence et la fluidité du parcours des dépôts de plaintes pour la seconde. Le renforcement du lien avec le Parquet, lui, doit conduire à améliorer la qualité des procédures et à s’assurer que les plaintes aboutissent à des décisions de justice. « L’AP-HM est intransigeante à l’égard des auteurs de violences verbales et physiques envers les soignants », assure l’institution, qui indique en outre que des mesures d’éloignement peuvent être immédiatement prononcées par la direction. Des comparutions immédiates ont également donné lieu à des condamnations. En tout, l’institution déclare avoir engagé un budget de 8 millions d’euros pour renforcer la sécurité physique de ses infrastructures.

Un sujet brûlant pour la profession infirmière

La lutte contre les violences faites aux soignants constitue un sujet prioritaire, aussi bien pour les employeurs que pour les pouvoirs publics, dans un contexte où les professionnels de santé fuient des conditions de travail dégradées. Récemment, ce sont 14 soignants du service d’urgence d’Annemasse qui ont été victimes d’une agression. Lors de ses vœux à la profession infirmière, Sylvaine Mazière-Tauran, la présidente de l’Ordre national des infirmiers, a quant à elle réaffirmé la volonté de l’organisation d’accompagner ses adhérents lorsqu’ils sont victimes de violences.

Consulter le communiqué de l'AP-HM