Favoriser une compréhension commune de la prescription par les infirmières parmi les décideurs politiques, les enseignants, les régulateurs, les planificateurs de soins, les infirmières et les autres professionnels de santé
: voici comment le Conseil International des Infirmières définit l'objectif des directives qu'il a publiées ce mercredi pour promouvoir le pouvoir de prescription de la profession. Un plaidoyer documenté et argumenté d'une cinquantaine de pages, essentiellement élaboré par des professionnels de culture anglo-saxonne, généralement plus favorable à l'autonomie de la profession. Après un rappel historique sur l'antériorité de la compétence, introduite voilà plus d'un demi siècle dans certains pays, le CII évoque son processus continu d'évolution nécessitant aujourd'hui un leadership fort
et la nécessité de son extension en raison d'une pratique infirmière devenue plus complexe
et de rôles et niveaux de pratique étendus et innovants
assurés par les professionnels concernés à travers le monde. Et ce en fonction du contexte de chaque pays car les disparités en matière de maturité du système, de modèles de prescription, de cadre juridique... sont nombreuses (par exemple, la Loi médicale canadienne autorise depuis plusieurs années les infirmiers, sous certaines conditions, à prescrire médicaments, produits et pansements, tandis que leur pouvoir de prescription est restreint en France, sauf pour les infirmiers en pratique avancée et ceux exerçant de manière coordonnée). Plusieur arguments sont avancés par le Conseil, parmi lesquels la continuité des conseils et services de santé (éloignement des soins en zone rurale, pénurie de personnel médical...), l'optimisation des consultations, une meilleure reconnaissance de la profession, la satisfaction des IDE d'exercer un métier en autonomie au plus haut de leurs compétences... Des souhaits qui se heurtent, dit le CII, au manque de soutien de la part de la profession médicale, dont la crainte de la perte de pouvoir et de contrôle [...], la méconnaissance et le manque de compréhension des rôles et responsabilités des infirmiers prescripteurs
constitue un obstacle majeur
à l'évolution des choses. Partisan d'un cadre règlementaire défini et sûr ainsi que du maintien qu'il juge essentiel
de l'interprofessionnalité, le Conseil en appelle à un environnement réglementaire et politique propice, des structures de gouvernance, une culture organisationnelle ainsi qu’une formation et des modalités de perfectionnement professionnel appropriées
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La Rédaction Infirmiers.com
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