Projections au bord du seuil...

Le journal Libération est allé à la rencontre des plus de 75 ans pour tenter de percevoir comment on vieillit dans une société qui vous invisibilise. Ce très beau dossier, richement illustré, nous rappelle qu'on aime toujours aussi peu nos vieux. On les planque tant bien que mal, puisqu’ils sont de plus en plus nombreux. En janvier 2016, les plus de 75 ans représentaient 9,1 % de la population française, 3 % si on resserre le segment aux plus de 85 ans. Selon la Cour des comptes, ces derniers devraient passer de 1,4 million de personnes à 5 millions en 2060. Ce sont nos grands-parents, nos parents et, qu’on se le dise, ce sera nous. C’est probablement ce qui explique cet angle mort : nous rechignons à voir ce que nous deviendrons, à nous projeter au bord du seuil écrit la journaliste Charlotte Belaich. Au travers de différentes thématiques - le corps, l'esprit, l'entourage, la mort - étoffées de très beaux témoignages et analyses, la vieillesse, ses rouages, ses représentations et sa réalité, si plurielle, nous saute en pleine face. Plus on est âgés, plus on a le désir de transmettre, or quand on a l’impression que la génération à qui on essaie de transmettre dit « ça m’emmerde », ça peut être cause de souffrance. Commencer une phrase par « de mon temps=», ça veut dire qu’on ne ressent plus le temps actuel comme étant le sien souligne Jérôme Pélissier, docteur en psychogérontologie.

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