Une centaine de professionnels des services d'urgences de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris manifestaient le vendredi 19 avril à Paris, avenue Victoria, siège de l'institution parisienne, à l'appel de leurs syndicats (7 syndicats) alors que la totalité des personnels de l'AP-HP étaient appelés à une grève de 24h. Sauvons l'hôpital public
, proclamait une banderole. Plusieurs services d'urgences de l'AP-HP étaient d'ailleurs en grève illimitée depuis le jeudi. Les raisons ne sont pas nouvelles : conditions de travail dégradées, impossibilité de faire son travail correctement, heures d'attente en salle d'attente et/ou sur les brancards pour les patients...Depuis des mois la colère gronde, les soignants n'en peuvent plus, sans parler des conditions de sécurité qui ne s'améliorent pas non plus avec des agressions qui se multiplient un peu plus chaque jour
. Les syndicats s'opposent à la suppression de 1.000 postes par an sur 5 ans, à la fermeture de deux tiers des lits de gériatrie
.
Le mardi 23 avril au matin, une nouvelle manifestation a eu lieu devant le siège de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Soignants gisant sur le sol, pansements et balafres sur le visage... Une mise en scène choc pour dénoncer la violence dans les services d'urgences.
Selon l'AP-HP, le taux de mobilisation (personnels absents et personnels assignés) mardi 23 avril 2019 reste stable autour de 35% environ dans les services d'urgence de l'AP-HP
La direction de l'institution parisienne, sous pression, ne semble pas sourde aux revendications. Elle a annoncé par voie de communiqué, le mardi 23 avril, qu'afin de mieux ajuster les réponses , des négociations seront menées localement, hôpital par hôpital
. Elles porteront plus spécifiquement sur la mise en oeuvre de 61 postes supplémentaires (45 dans les SAU adultes et 16 dans les SAU pédiatriques ), à répartir dans l'ensemble des service d'urgences, où les effectifs devraient évoluer proportionnellement à l'activité
. Sur la gestion des lits d'aval des urgences, toujours selon le communiqué de l'AP-HP, au niveau des groupes hospitaliers, les discussions doivent permettre de s’assurer que le nombre de "lits disponibles" dans les services d’aval correspond bien aux besoins des services d’urgences
. Mais cela parait bien insuffisant face aux 700 emplois exigés par les syndicats.
La direction de l'AP-HP confirme également avoir détaillé, le 23 avril au matin, devant les organisations syndicales et le collectif de personnels des urgences, les propositions faites la semaine dernière en matière de rémunérations. Martin Hirsch, directeur de l'institution, a annoncé une multiplication par 10 de la prime de dangerosité ("indemnité pour travaux dangereux, incommodes ou insalubres") qui, pour 20 jours de travail représentera pour les personnels des urgences, 65 euros nets (actuellement 5.76 euros par mois). En complément, la direction a également rappelé sa proposition d’un versement exceptionnel d’un forfait spécifique d’heures supplémentaires d’environ 250 € nets, soit un forfait de 20 heures pour les aides-soignants et de 15 heures pour les IDE, non imposable
. Des propositions sur les rémunérations qui pourraient être mises en œuvre service par service, dès la sortie de la grève
.
Enfin, la direction générale a proposé que, dans le cadre du projet de loi "Ma santé 2022", les protocoles de coopération puissent être mobilisés d’une manière beaucoup plus importante dans les services d’urgences. Cela peut représenter 100€ de plus par mois pour les personnels concernés. La direction a proposé de faire accélérer le protocole "prescription radio par l’infirmière d’annonce et d’orientation" et de concevoir, avec les équipes des urgences, d’autres protocoles adaptés au fonctionnement en équipe de ces services
.
A suivre...
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