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EN BREF

Plusieurs organisations syndicales dénoncent la "situation catastrophique" de l'hôpital public

Publié le 10/11/2021

Le 9 novembre lors d’une conférence de presse commune, 9 organisations syndicales et collectifs (AMUF, APH, CFE-CGC, CGT, SUD, les collectifs Inter hôpitaux et Inter Urgences, le printemps de la psychiatrie, la Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité) ont tenu à alerter sur la situation jugée catastrophique de l’hôpital public. En cause, le mouvement des fermetures de lits qui se poursuit, corrélé à la pénurie des professionnels de santé, médicaux comme paramédicaux déjà dénoncé par la CNI . Manque de reconnaissance, conditions de travail dégradées (multiplication des heures supplémentaires et des tâches…), perte de sens expliquent notamment cette fuite des soignants, qui s’est accélérée après la crise sanitaire et malgré les promesses, jugées « insuffisantes », du Ségur. Nous payons 20 ans de politiques de santé marquées par l’austérité et les restrictions budgétaires, qui ont poussé à fermer des lits, déplore Emmanuelle Seris, porte-parole de l’AMUF, pointant le fait qu'au sein des paramédicaux, « les départs n’ont pas été compensés, ce qui conduit ceux qui restent à un cumul des tâches » qui n’est bon ni pour les professionnels de santé ni pour les patients. Il existe une vraie maltraitance institutionnelle, des soignants et des patients, poursuit-elle. Aux urgences, les retards de prise en charge, provoqués par le manque de personnel, augmentent la mortalité. La maltraitance des soignants entraîne une maltraitance des patients, car nous en venons à trier ceux que nous prenons en charge, abonde Olivier Milleron, membre du Collectif Inter-Hôpitaux. Selon Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI CFE-CGC, il manquerait ainsi 60 000 infirmiers au sein de la fonction publique. De quoi estimer « fantaisistes » les projections énoncées par la FHF dans un communiqué indiquant qu’il sera nécessaire de recruter 25 000 IDE et aides-soignants d’ici 2025.

Face à ce constat alarmant et pour renforcer l’attractivité de l’hôpital public, les représentants des professions de santé préconisent une nouvelle revalorisation des salaires de base, à la suite de celles déjà opérées dans le cadre du Ségur, ainsi qu’une compensation plus importante pour les services effectués de nuit et le week-end, et de mettre l’accent sur les formations, aussi bien initiales que continues. Il serait également pertinent de fixer des ratios clairs : 6 ou 8 patients par infirmier selon les pathologies, souligne Thierry Amouroux. En faisant ainsi, nous pourrons recruter les 60 000 soignants qui manquent car ils sauront qu’ils peuvent travailler dans des conditions normales. Nous manquons de tout : de médecins, d’infirmiers, d’aides-soignants. Nous demandons donc un deuxième Ségur et une meilleure reconnaissance du travail du personnel médical et paramédical hospitalier. L’hôpital s’appuie sur l’esprit d’équipe, et nous sommes en train de le perdre, a conclu Carole Poupon, Vice-Présidente du mouvement Action Particiens Hôpital.

La Rédaction Infirmiers.com


Source : infirmiers.com