Près de deux millions de tonnes de CO2 rejetées, soit environ 312 kg par journée d’hospitalisation, c’est le bilan carbone de l’AP-HP (qui réunit 38 établissements hospitaliers de la région parisienne), sur l’année 2022, a-t-elle dévoilé. Le secteur du soin -achats de médicaments, de dispositifs médicaux, de consommables de laboratoire, de gaz médicaux et de produits de soin à usage unique- représente plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’AP-HP et arrive en tête des postes d'émissions*.
58% des émissions proviennent des activités de soin
Dans le détail, la majorité des émissions de gaz à effet de serre de l’AP-HP (toutes structures confondues) proviennent à hauteur de 58% de ses activités de soin, avec notamment les achats de médicaments (33%), les consommables de laboratoire (14%) et dispositifs médicaux (7%), la consommation de gaz anesthésiques (2%) et les produits à usage unique (2%). Inversement, celles liées à la consommation d'énergie (-12%), à l'alimentation (-17%), aux déplacements (-18%), aux déchets (-10%) ou encore aux transports (-3%) diminuent.
On observe une augmentation des émissions de plus de 6 % entre 2019 et 2022, principalement portée par les activités de soins.
On observe une augmentation des émissions de plus de 6 % entre 2019 et 2022, note l'AP-HP, «une augmentation principalement portée par le poste soins, dont les émissions augmentent significativement sur la période, alors que les émissions liées à la consommation d’énergie, à l’alimentation, aux déplacements et aux déchets diminuent».
Chaque année, plus de 50% des émissions de gaz à effet de serre de l'AP-HP sont liées aux achats de médicaments, de dispositifs médicaux, et de consommables de laboratoire.
L’AP-HP ambitionne ainsi de réduire ses émissions de 2,17% pour l’année 2024, afin de se rapprocher des préconisations gouvernementales sur le secteur hospitalier, fixées à -2,5% par an. Avec près de 46 millions de tonnes de CO2 émises chaque année, le secteur de la santé est responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre françaises d’après les estimations du Shift Project. La décarbonation du secteur de la santé constitue donc un enjeu de premier ordre.
Suivi des émissions et diminution de l'empreinte environnementale
L'AP-HP a présenté sa stratégie de décarbonation, en dégageant deux axes de travail : celui de la prévention et celui de la responsabilisation. La prévention passera par la diffusion de campagnes de sensibilisation, la création d’une plateforme de partage des bonnes pratiques et par la constitution de groupes de travail interprofessionnels.
Quant à la responsabilisation, elle passera notamment par un suivi des émissions, via Carebone®, un outil créé par l’AP-HP et mis à disposition des six groupements hospitalo-universitaires (GHU) qui la composent - et fonctionnel depuis le 22 avril. Celui-ci permet aux équipes soignantes d’estimer l’empreinte carbone du matériel qu’elles emploient, et de modifier leurs pratiques en fonction. Il s'apparente à un tableur en quatre onglets de calculs permettant d'estimer l'empreinte carbone des médicaments, dispositifs médicaux, actes médicaux et parcours de soins. Enfin, l'AP-HP s'engage à évaluer et à publier son bilan carbone chaque année «pour s'assurer du respect de sa trajectoire décarbonation et de la tenue de ses engagements».
- Pour en savoir plus :
- Outil Carebone.
- Le bilan carbone 2022 (synthèse) [PDF]
- La feuille de route décarbonation [PDF]
*Le code de l’environnement rend en effet obligatoire la réalisation d’un bilan d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES), actualisé tous les trois ans pour toute structure publique de plus de 250 agents.
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