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« Nous ne sommes pas là pour retirer des vies », affirme le Président du Syngof

Publié le 12/09/2018
tweet président UFML

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gynecologue contre IVG

gynecologue contre IVG

Le président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens refuse de pratiquer des IVG qui s'apparente, selon lui, à "un homicide". Depuis la diffusion de ces déclarations sur TMC durant l'émission Quotidien le mardi 11 septembre, la polémique enfle. Le gouvernement dénoncent ces propos. Les réactions fusent et s'enflamment sur les réseaux sociaux.

Bertrand de Rochambeau, gynécologue et président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof) a déclaré ne pas pratiquer les IVG car, pour lui, cela équivaut à retirer des vies.

Moi, je fais un métier avec mes tripes. Et donc aux choses auxquelles je ne crois pas, je ne les fais plus. Nous ne sommes pas là pour retirer des vies, a délaré Bertrand de Rochambeau, gynécologue et président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof), en référence à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).  Interviewé par Valentine Oberti, celle-ci a tenu à faire remarquer au praticien que ce n'est pas un homicide de faire une IVG. Ce que le médecin contredit : Si, madame. La journaliste insiste : Non, au sens du Code pénal, ce n'est pas ça, c'est faux (...) Toutes les femmes – j'en suis une – ne considèrent pas qu'avoir un embryon dans le ventre, c'est une vie. Réponse du professionnel de santé : Ça, c'est son opinion. Moi, en tant que médecin, je ne suis pas forcé d'avoir votre opinion. Et si je ne l'ai pas, la loi me protège et ma conscience aussi, rappelant la clause de conscience qui permet aux gynécologues de refuser de pratiquer l'IVG.

L'IVG "un droit fondamental"

Ces propos ont été diffusé dans "Quotidien" mardi 11 septembre provoquant de vives réactions notamment sur les réseaux sociaux. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et Marlène Schiappa, Secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, ont réagi fermement en condamnant ces déclarations.  Nous ne devons laisser passer aucune attaque, d’où qu’elle vienne, contre le droit des femmes à accéder librement à l’avortement,s'est insurgée Marlène SCHIAPPA.  L’IVG doit être un droit réel, que chaque femme doit pouvoir exercer en toute liberté. Cela fait maintenant plus de 40 ans que ce droit leur est acquis. Rien ni personne ne doit l’entraver, affirme, quand à elle, Agnès BUZYN.

Le Conseil National de l'Ordre des sages-femmes (CNOSF) a publié un communiqué rappelant que l'IVG est un droit fondamental. Le CNOSF estime que les sages-femmes doivent être présentes pour accompagner les femmes durant leur grossesse, quelle qu’en soit l’issue. L'Ordre déplore qu'actuellement, l’accès à l’IVG se complexifie pour les femmes, comme en témoigne la fermeture d’activités IVG dans certains hôpitaux faute de praticiens exerçant cet acte et que plus de quarante ans après l’entrée en vigueur de la loi du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de grossesse, le droit à l’IVG, essentiel à l’autonomie et à l’émancipation des femmes, demeure menacé.

De son côté, le conseil de l'Ordre des médecins a également condamné les déclarations du Dr Bertrand de Rochambeau car s'il exprime une opinion personnelle, cela ne peut effacer le fait qu'il est également président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens, ce qui pose le problème de la portée de ses propos tenus dans une émission de grande écoute. Le conseil souligne que si un médecin contacté pour une IVG a parfaitement le droit d'invoquer la clause de conscience, le code de déontologie précise que, lorsqu’il se dégage de sa mission, quel qu’en soit le motif, le médecin doit impérativement en avertir le patient, et transmettre sans délai à un autre médecin désigné par ce patient, toutes les informations utiles à la poursuite de la prise en charge. La clause de conscience ne saurait donc être un moyen de se soustraire à la loi et aux dispositions de la déontologie médicale qui sont parfaitement claires.

Contacté par FranceInfo, le Syngof s'est désolidarisé de son président. Bertrand de Rochambeau s'est exprimé en son nom personnel et non au nom du Syngof, soulignant que le syndicat ne remet nullement en cause l'IVG.

A son tour, le Collège National Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) a envoyé un communiqué affirmant être soucieux de pouvoir maintenir la continuité du service public, que ce soit dans le domaine de l’IVG, véritable droit des femmes, mais aussi dans tous les autres domaines des soins gynécologiques et obstétricaux apportés aux femmes. Le texte rappelle que l'IVG est légal depuis 1975 et que certains praticiens ont milité pour cette légalisation. Pour faciliter l'accès à l'avortement, il est désormais gratuit et la semaine de réflexion obligatoire a été supprimée avec l’assentiment du Conseil. Les Gynécologues et Obstétriciens de France sont attachés à ce que les femmes de France puissent exercer leurs droits fondamentaux dans les conditions les plus favorables tant sur le plan de leur sécurité physique que psychologique. Ils se sont toujours engagés à chaque évolution du droit, aux côtés du législateur, à faire en sorte que les textes de loi soient les plus adaptés possibles aux besoins des femmes. En ce qui concerne la clause de conscience, elle reste un droit fondamental des médecins, mais la loi leur impose de l’expliciter immédiatement à la femme en demande et de l’orienter sans délai vers un confrère prêt à effectuer cet acte.  

Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com  @roxane0706

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Source : infirmiers.com