« Il y a de fortes chances que des cas sporadiques » du nouveau variant clade 1b de mpox « apparaissent, et sans doute prochainement » en France, a prévenu Frédéric Valletoux, le ministre démissionnaire de la Santé dans un entretien à La Tribune, dimanche 18 août. La détection jeudi 15 août en Suède d’un premier cas importé, alors que l’Organisation mondiale de la santé venait de déclarer une urgence de santé publique de portée internationale, le laissait déjà prévoir. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé vendredi 16 août le placement du système de santé en « état de vigilance maximale ». À ce jour, aucun cas de ce variant, plus dangereux et plus transmissible, n’a toutefois été détecté en France, indique Santé publique France. « Le risque d’infection par un virus Mpox de clade I pour la population européenne est considéré à ce jour comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) », rassure parallèlement l’Agence.
Une stratégie en place depuis 2022
Et cela grâce à une stratégie de réponse mise en place par les autorités sanitaires depuis l’épidémie de mpox de 2022, fait-elle valoir, via la surveillance, la prévention, le diagnostic rapide et la prise en charge des cas et des contacts, ainsi que la vaccination. « En particulier, cette réponse repose sur une sensibilisation des populations les plus à risque » (notamment les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les travailleurs-ses du sexe, les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle, les personnes atteintes du VIH…), et sur une action préventive de vaccination. « Cette stratégie est réévaluée actuellement en lien avec les agences sanitaires afin de s’assurer qu’elle soit pleinement efficace vis-à-vis du clade I », précise Sante publique France.
« Environ 150 000 personnes » ont été vaccinées en France contre le virus au cours des 3 dernières années, suite au déclenchement de l’épidémie de 2022. Mais « il est trop tôt pour avoir des certitudes sur le niveau d'efficacité des vaccins » contre le nouveau variant, a poursuivi Frédéric Valletoux. « Aujourd’hui, nous avons des stocks robustes qui permettent une réponse adaptée. Nous en avons plus qu’en 2022 et nous pouvons en commander rapidement si besoin », a-t-il assuré, ajoutant que la poursuite de la vaccination serait circonscrite « au public le plus exposé. » Quant à l’information et la sensibilisation, elles seront notamment effectuées par le biais d’associations et de réseaux, mais aussi par les autorités auprès des personnes ayant « voyagé dans les zones touchées, au départ et à l'arrivée de chaque vol », a-t-il indiqué.
À la différence des autres souches, qui provoquent des éruptions cutanées sur des zones localisées (bouche, visage et parties génitales), le nouveau variant les fait apparaître sur l’ensemble du corps, multipliant ainsi les risques de propagation. Au total, 18 737 cas suspectés ou confirmés de mpox ont été comptabilisés ainsi que 541 décès depuis le début de l’année en Afrique, selon l’agence de santé de l’Union africaine (Africa CDC). C’est plus en quelques mois que durant toute l’année 2023, où 14 838 cas avaient été recensés, selon elle.
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