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IBODE

Les IBODE en colère, mobilisés pour dénoncer la pénurie des effectifs

Publié le 18/11/2022

A l'appel du Collectif Inter-Blocs, une cinquantaine d'infirmiers de bloc opératoire se sont mobilisés jeudi 17 novembre à l'occasion du congrès de la FEHAP, pour alerter de nouveau sur la situation dramatique de la spécialité, frappée par une forte pénurie qui met en danger la vie des patients.

Prévue depuis début novembre, cette mobilisation faisait notamment suite au décès d’une patiente aux urgences du CHU de Dijon, qui serait imputable à un jeun prolongé suite à des déprogrammations successives au bloc opératoire – une enquête est en cours pour faire la lumière sur les circonstances de sa mort. Le Collectif Inter-Blocs (CIB) dénonçait alors, dans un communiqué du 15 novembre, une problématique sur laquelle il alerte depuis sa création en 2019 : la pénurie qui frappe durement les infirmiers de bloc opératoire (IBODE), dont la conséquence majeure est la mise en danger des patients.

Une pénurie aux conséquences majeures

 

Déplorant que le ministère de la Santé n’[avait] jamais pris la mesure de l’importance et de l’urgence  du problème ainsi que l’absence de tout dialogue social avec la spécialité, le CIB signalait la survenue de drames [qui] arrivent mettant directement en cause la mauvaise gestion de [la] profession. Les maux sont identiques à ceux qui frappent l’ensemble de la profession infirmière : un manque de reconnaissance salariale et de la pénibilité, et l’absence de plan d’investissement pertinent pour le métier, pourtant indispensable à la chirurgie. La qualité et la sécurité des soins sont menacées au bloc opératoire et l’actualité le prouve malheureusement, martelait le CIB.

Derrière, c’est également la question des mesures transitoires qui est pointée du doigt, notamment au sein des établissements privés, qui jugent la formation à la spécialité trop coûteuse. Pour eux, c’est une problématique de financement, réagit Grégory Chakir, le porte-parole du CIB, qui propose de mettre en place une formation en alternance. Le privé est intéressé par cette formation, mais il renvoie la balle au ministère, qui, lui, ne semble pas vouloir s’emparer du sujet. Pourtant, on voit que le gouvernement est très sensible à la formation en alternance en santé. Mais pas à nos propositions, visiblement, ironise-t-il. Selon une enquête de la Fédération hospitalière de France (FHF) sur la situation des ressources humaines dans les établissements, publiée en juin 2022, la spécialité IBODE arrivait en deuxième position en termes de difficulté de recrutement dans les CHU, derrière la gériatrie.

Un dialogue social au point mort

L’action organisée jeudi 17 novembre avait pour contexte la tenue du congrès de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires (FEHAP), l’une des fédérations d’employeurs en ligne de mire, avec entre autres la FHF et la Fédération d’hospitalisation privée (FHP). Soutenue par Hadrien Clouet, député LFI de Haute-Garonne et membre de la Commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale, la cinquantaine d’IBODE mobilisés n’ont toutefois pas pu rencontrer des représentants de la FEHAP ni François Braun, le ministre de la Santé, dont le déplacement a été remplacé par une intervention en visioconférence lors de l’événement. Une source d’agacement supplémentaire pour le collectif, dont les sollicitations auprès du ministère restent lettre morte. Cela fait plusieurs fois que nous essayons de le contacter, mais nous n’obtenons pas de réponse de la part de son cabinet, s’irrite Grégory Chakir, qui rappelle qu’une tentative de rencontre s’était déjà soldée par un échec lors d’une mobilisation le 20 septembre à Montpellier.

Pour autant, le CIB entend poursuivre ses actions pour sauver [le] métier et le valoriser. Nous sommes en pleine réflexion pour déterminer si nous organiserons une nouvelle action de ce type avant la fin de l’année, explique Grégory Chakir. En attendant, des actions juridiques contre des établissements employant des personnels non qualifiés sont en cours, et le CIB espère porter un projet de loi sur la formation des IBODE à l’Assemblée nationale par la voix d’Hadrien Clouet.

La Rédaction d'Infirmiers.com


Source : infirmiers.com