Les "Bus du cœur" en route pour le dépistage des femmes les plus vulnérables

L'association "Agir pour le Coeur des Femmes" a lancé, depuis septembre, les "Bus du Coeur", des dispensaires roulants offrant examens médicaux et échanges avec médecins et gynécologues à des femmes en situation de précarité ou vulnérabilité. Une population qui cumule les facteurs de risques cardiovasculaires.

Jusqu'à présent, 1.065 femmes de 15 à 90 ans ont été reçues et leurs données, anonymisées, ont été analysées par une équipe de chercheurs de la direction de la recherche et de l'innovation du CHU de Lille, pilotée par Patrick Devos, statisticien, et par le Pr Claire Mounier-Véhier, cofondatrice d'"Agir pour le Coeur des Femmes". Et le constat est édifiant.

Au total, 43% des femmes de l'étude ont une hypertension non contrôlée et plus d'un tiers des femmes la découvrent lors du dépistage. Près d'une femme sur 5 présente par ailleurs une hypertension artérielle sévère, un facteur de risque critique de l'accident cardiovasculaire.

Le Covid et le confinement, des facteurs aggravants

"Le Covid et le confinement sont aussi passés par là, avec des conséquences sur une population déjà fragilisée", relève la cardiologue. Ainsi, 68% des femmes reçues sont en surpoids ou en obésité. Autre conséquence aggravante de la pandémie: 67% déclarent se sentir dans un état de stress, 26% ont un syndrome dépressif.

Au total, 90% des femmes examinées "cumulent au moins deux facteurs de risque cardio-vasculaires", selon la cardiologue.
Et pourtant, elles sont insuffisamment prises en charge: dans la population des femmes dépistées, 11% n'ont plus de médecin traitant.70% des femmes avec au moins deux facteurs de risques cardio-vasculaires ne sont pas suivies par un cardiologue et/ou un médecin vasculaire.

Les "bus du coeur" ont prévu une tournée 2022 dans 20 villes de France pour dépister au moins 4.000 femmes en situation de vulnérabilité.

Rédaction Infirmiers.com avec AFP