Au-delà des dégâts sanitaires liés au virus-même, la pandémie de Covid-19 a entraîné à l’échelle mondiale un véritable phénomène de renoncement aux soins, y compris pour les malades atteints de pathologies sévères. La revue The Lancet Child and Adolescent Health a ainsi publié le 3 mars une étude révélant son impact sur la prise en charge des cancers pédiatriques. Menée entre les moins de juin et d’août 2020 auprès de 311 professionnels travaillant dans 213 établissements répartis dans 79 pays, elle souligne que ce phénomène s’avère plus important que les études réalisées jusque-là de manière localisée ne le laissaient présager. Diminution des soins et des actes chirurgicaux, baisse des diagnostics de nouveaux cancers, augmentation des abandons de traitement… le constat est unanime, même si, sans surprise, l’étude observe de fortes disparités entre pays riches et pauvres ou en développement. La pandémie de Covid-19 a considérablement affecté les services de cancérologie pédiatrique dans le monde, entraînant des perturbations importantes dans la prise en charge et le diagnostic du cancer
, notent ses auteurs.
78% des établissements interrogés constatent ainsi que la pandémie a eu un impact sur leur capacité à prendre en charge les enfants atteints de cancer. 43% estiment avoir réalisé moins de diagnostics de nouveaux cancers, dont 2% qui indiquent ne pas en avoir diagnostiqué un seul sur la période concernée. 34% des hôpitaux relèvent également une augmentation du nombre de patients qui abandonnent leur traitement, tandis que 7%, essentiellement situés dans les pays les plus pauvres, déclarent avoir procédé à des fermetures de leur service d’oncologie (pour une durée moyenne de 10 jours). L’étude du Lancet démontre toutefois que les hôpitaux ont su faire preuve de résilience en adaptant certaines de leurs procédures dans leurs services essentiels (56%) ou de communication avec les patients et leur famille (63%).
La pandémie de Covid-19 a profondément modifié la prise en charge des enfants atteints de cancer dans le monde en créant des barrières dans le continuum de soin.
, relève l’étude dans sa conclusion. En cause, la peur du virus chez les patients, qui les a découragés à se faire soigner, mais également les mesures de confinement, qui ont drastiquement limité l’accès aux centres de traitements, et donc aux soins et aux essais cliniques. Outre l’impact encore peu mesurable de la pandémie sur la prise en charge des cancers pédiatriques sur le long terme, l’étude alerte sur l’urgente nécessité de mettre en place une réponse globale et équitable afin de soutenir le traitement de l’oncologie pédiatrique
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La Rédaction Infirmiers.com
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