La Fédération hospitalière de France s'inquiète d'un budget de la Sécurité sociale, actuellement en discussion, qui ne prend pas suffisamment en compte les besoins des établissements, en particulier dans le cadre actuel de l'inflation.
Dans son projet de loi de financement de la Sécurité sociale , le gouvernement a pris un engagement : ne pas faire d’économies sur l’hôpital. Une décision que salue la Fédération hospitalière de France (FHF) mais qui, selon elle, demeure trop limitée. L’ Objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam), même revalorisé, pourrait bien ne pas suffire pour compenser l’inflation, craint-elle notamment.
Un Ondam, sujet d'inquiétudes
En premier lieu, pointe-t-elle dans son communiqué, aucun financement n’a été prévu pour couvrir les nécessaires mesures de revalorisation (heures supplémentaires, gardes, etc.) décidées cet été ou intervenue pendant les vagues COVID
, laissant ainsi planer le risque de dégradation des budgets des établissements de santé et médico-sociaux publics
. Quant à la compensation de l’inflation, une rallonge de 800 millions d’euros serait accordée, quand les besoins estimés par la FHF sont de l’ordre de 1,3 milliard d’euros uniquement pour le volet Grand Âge. Autre sujet d’inquiétude, l’annonce de la création de 3 000 postes supplémentaires pour le médico-social, qui fait craindre que le gouvernement ne parvienne pas à créer les 50 000 postes promis lors de la campagne électoral d’ici la fin du quinquennat, alors même qu’aucun calendrier ou plan de financement n’a été précisé
pour leur déploiement. Enfin, la FHF regrette l’absence d’extension du CTI aux personnels administratifs et techniques exclus du dispositif qu’elle réclamait
, dont le nombre est estimé à 3 000, induisant une inégalité persistante
avec les autres personnels des établissements.
3 priorités définies par la FHF
La FHF appelle à profondément réinventer le système de santé, et rappelle que les établissements attendent en urgence des mesures de sécurisation financière pour rester à flot
, martèle l’institution. Cette inquiétude est par ailleurs partagée par 4 autres fédérations, celles des établissements privés (FHP), associatifs (Fehap), des centres anti-cancer (Unicancer) et de l’hospitalisation à domicile (Fnehad). Dans un courrier commun, elles estiment ainsi l’enveloppe nécessaire à 1,1 milliard d’euros pour l’ensemble des établissements de santé, auxquels s’ajoutent 867 millions d’euros pour les maisons de retraite et les structures pour personnes en situation de handicap.
La FHF table enfin sur le Conseil national de la refondation (CNR) et son volet santé , qui sera lancé le 3 octobre, dans l'après-midi, par François Braun, le ministre de la Santé. Dans le cadre de cette instance de dialogue, la FHF entend ainsi défendre 3 priorités : les ressources humaines (formation, révision de la place et des rôles des différentes professions, nécessaires revalorisations…), le maillage territorial pour répondre partout aux besoins de santé, et l’adaptation des organisations et des modes de financement pour mieux utiliser l’argent public tout en améliorant les parcours de soin.
La Rédaction d'Infirmiers.com
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