Un nombre important
de cas d’échec du vaccin unidose contre le Covid-19 de Janssen aurait été signalé en France, a indiqué l’Agence du médicament (ANSM) lundi 13 septembre dans son rapport périodique de surveillance des vaccins. Des échecs vaccinaux qui ont notamment entraîné des formes graves (décès réanimation)
mais aussi une surreprésentation des patients vaccinés par Janssen en réanimation
au sein des CHU de Marseille et de Tours. 32 cas auraient ainsi été relevés (soit un taux d’incidence de 3,78 pour 100 000 individus), dont 29 graves (91 % des cas) et 4 décès, ces derniers concernant des personnes âgées de 73 à 87 ans, avec 14 patients admis en service de réanimation ou de soins intensifs ; dans 17 de ces cas d’infection, le variant Delta était en cause. L’ANSM précise toutefois que ces malades présentaient majoritairement des comorbidités à risque de forme grave
, les rendant plus vulnérables face au virus. Au regard de ces données, l’Agence estime nécessaire de mener des investigations supplémentaires
. Pour rappel, le taux d’efficacité du vaccin Janssen, autorisé
sur le marché européen depuis le mois d’avril 2021, est estimé à 66,9 % contre les formes modérées ou graves du Covid-19 et à 85,4 % contre les formes sévères pouvant entraîner une hospitalisation. La Haute Autorité de Santé a, elle, enjoint dans ses recommandations
portant sur la campagne de rappel vaccinal d’utiliser un vaccin à ARNm (Pfizer ou Moderna) pour toutes les personnes ayant reçu une injection de Janssen.
Sur le champ des campagnes de rappel vaccinal, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a réitéré ses critiques quant à l’idée d’administrer une dose supplémentaire à l’ensemble de la population déjà vaccinée, les vaccins demeurant très efficaces contre les formes graves du virus. Il s’agit, pour l’organisation, de conserver les doses disponibles pour les pays les plus pauvres, où la vaccination ne progresse pas. Ces vaccins, qui sont en quantité limitée, sauveront le plus de vies s'ils sont fournis aux personnes qui ont un risque important d'être atteintes par une forme grave (du Covid) et n'ont pas encore été vaccinées
, a ainsi souligné un groupe composé d’experts de l’OMS et de la Food and Drug Administration (FDA), l’agence américaine du médicament, dans la revue "The Lancet". Ils préconisent en revanche de travailler à l’élaboration de rappels conçus pour lutter spécifiquement contre les variants qui pourraient apparaître à l’avenir et s’avérer plus résistants.
Par ailleurs, le laboratoire franco-autrichien Valneva, qui avait entamé sa demande d’autorisation
de commercialisation de son candidat-vaccin au Royaume-Uni, a essuyé un revers lundi 13 septembre, le gouvernement britannique ayant décidé de résilier son contrat portant sur l’achat de 100 millions de doses. La déception de Valneva est d’autant plus grande qu’il s’agissait à ce jour de sa seule commande. Dans un communiqué, le laboratoire a affirmé poursuivre le plan de développement
de son vaccin, qui fonctionne selon la technologie du virus désactivé. Les résultats de Phase 3 sont attendus au début du quatrième trimestre et que ces résultats feront partie de la soumission progressive du dossier de demande d’autorisation conditionnelle de VLA2001 auprès de l’agence de santé britannique MHRA
, a-t-il indiqué.
De son côté, l'entreprise américaine de biotechnologies Moderna a déclaré au début du mois avoir commencé les essais sur des humains d'un vaccin contre la grippe utilisant la technologie de l'ARN messager, la même que celle employée dans son vaccin contre le Covid-19. Ces essais incluront 180 adultes pour évaluer la sécurité et l'intensité de la réponse immunitaire provoquée par l'injection de ce produit, baptisé mRNA-1010. Si ces essais étaient concluants, ils pourraient donner naissance à une nouvelle génération de vaccins plus performants contre la grippe. Les actuels vaccins contre la grippe utilisent des virus inactivés. La souche utilisée doit être sélectionnée des mois à l'avance, et leur efficacité est comprise entre 40 et 60 %. Moderna espère que cette technologie permettra un développement plus rapide des vaccins contre la grippe, responsable selon l'OMS de 3 à 5 millions de cas de maladies graves chaque année, et de 290 000 à 650 000 décès. Différentes souches peuvent par ailleurs être ciblées dans une seule et même injection.
Enfin, plusieurs laboratoires (Moderna, Novavax dont le vaccin Covid est en attente de validation par les autorités de santé américaines et européennes) planchent en ce moment sur un projet de vaccins multiples
, c'est à dire un vaccin combiné Covid/grippe. Dans un communiqué du 24 août, la Haute Autorité de Santé (HAS) avait proposé de coupler l'injection des deux vaccins sous réserve d’absence d’interférence immune significative entre les deux types de vaccins
, de façon à éviter tout retard à la vaccination anti-grippale et simplifier le parcours vaccinal
.
La Rédaction Infirmiers.com
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