Annoncée en septembre 2019 par Agnès Buzyn, l'arrivée de l'infirmière en pratique avancée (IPA) aux urgences est désormais effective : en effet, le décret du 25 octobre 2021 relatif à l'exercice en pratique avancée de la profession d'infirmiers, dans le domaine d'intervention des urgences vient de paraître au Journal Officiel pour une entrée en vigueur le lendemain de sa publication. Concrètement, celui-ci inscrit le domaine d'intervention "urgences" dans le diplôme de l'IPA, et met en place un "parcours paramédical" aux urgences. C'est le 5e domaine d'exercice des IPA qui vient ainsi d'être acté (après les pathologies chroniques stabilisées ; prévention et polypathologies courantes en soins primaires ; oncologie et hémato-oncologie et maladie rénale chronique, dialyse, transplantation rénale et enfin psychiatrie
). Les motifs de recours et les situations cliniques sur lesquels peuvent intervenir les IPA après décision du médecin de structure de médecine d'urgence et sous sa conduite diagnostique
sont, eux, définis dans l’arrêté publié dans le Journal Officiel du mercredi 27 octobre, parmi lesquels : tachycardie, dyspnée, insuffisance cardiaque, intoxication médicamenteuse et non-médicamenteuse, ou encore brûlures graves. De plus, le texte précise que ces professionnels de santé sont compétents pour prendre en charge un patient et établir des conclusions cliniques, dès lors qu'un médecin de la structure de médecine d'urgence intervient au cours de la prise en charge
, pour certaines situations présentant un moindre degré de gravité telles que : hypertension artérielle sans signes fonctionnels, hyperthermie isolée, céphalées et migraines habituelles, troubles de l’audition et acouphènes, ou encore abcès ou infection localisée de la peau.
Du côté le l'UNIPA, on se réjouit de cette parution, tout en notant que les textes ont tardé à sortir :on l'attendait pour la rentrée universitaire
, souligne Tatiana Henriot, sa présidente. Pour elle, ce décret va en tout cas dans le sens de l'engagement sur le pacte de la refonte des urgences
. De son côté, Sophie Chrétien de l'ANFIPA se réjouit également de cette avancée, obtenue après d'âpres négociations
. Nous savons que le cheminement a été long, qu'il y a eu des freins énormes
, réagit-elle, notamment chez les urgentistes. Pourtant, juge-t-elle, l'exercice en pratique avancée aux urgences permettra de répondre aux problèmes d'engorgement
que rencontrent souvent ces services et donnera l'opportunité aux IPA de démontrer la plus-value qu'elles peuvent apporter dans la prise en charge des patients
. Nous sommes dans une période de changement, et le changement bouscule, crée des résistances. Mais tout finit par s'apaiser
, tempère-t-elle ainsi. Prochaine étape pour Tatiana Henriot : On attend à présent les conclusions du
rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS)
qui doivent dresser le bilan de la pratique avancée et lever les freins à l'implantation de ce mode d'exercice dans le système sanitaire français.
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