La crise sanitaire comme moteur de changement pour la profession infirmière ? C’est en tout cas la question qui ressort de la consultation menée par l’Ordre National des Infirmiers entre le 30 avril et le 5 mai 2021 et à laquelle 30 000 infirmiers ont répondu. Dans un communiqué daté du 8 mai, l’ONI en a transmis les conclusions, notant que les infirmiers s’interrogent sur leur avenir et souhaitent des évolutions profondes de leur métier.
Manque de reconnaissance, absence de perspective d’évolutions de carrière, impact de l’épidémie de Covid sur la profession, efficacité du système actuel de santé… l’enquête balaie une multiplicité de sujets afin de cibler les attentes globales des infirmiers. Ainsi, si 90 % des répondants sont encore fiers de leur profession
et si 86 % d’entre eux jugent que la crise sanitaire a révélé leur rôle essentiel dans le système de soins
, seuls 51 % déclarent être satisfaits de leur profession. Et 40 % indiquent même que la crise « leur a donné envie de changer de métier ».
En cause, un manque de reconnaissance constant par les pouvoirs publics (77%) malgré le rôle joué par les infirmiers dans la lutte contre le virus, et l’impression que la profession infirmière n’est pas reconnue à sa juste valeur au sein du système de santé
(90 %). Et en parlant du système de santé, ils sont 91 % à juger que celui-ci n’est pas en capacité de répondre aux grands enjeux sanitaires de demain
. Si la majorité souhaitent que des enseignements soient tirés de la crise afin de faire évoluer le système de santé, plus de la moitié des répondants (56 %) se montrent sceptiques quant à une vraie transformation sur les moyen et long termes. Dernière pierre d’achoppement révélée par l’enquête : le manque de perspective d’évolution de la profession (51 %), et une attente forte de sa revalorisation, aussi bien en termes de compétences que d’organisation. Renforcement du rôle infirmier dans l’éducation thérapeutique (97 %), meilleur positionnement dans la gouvernance du système de santé (95 %) ou encore possibilité d’être acteurs de la gestion et de la coordination des parcours des patients (53 %) sont autant d’aspirations mentionnées dans les conclusions l’enquête. Enfin, souligne l'ONI, à court terme, la profession estime à 90 % qu’il est nécessaire de faire évoluer le décret de compétences, dont la dernière révision date de 2004.
Fort de ces résultats, l’Ordre a annoncé le lancement d’une démarche de réflexion sur l’avenir de la profession à 10 ans, rassemblant aussi bien les infirmiers que les patients. L’objectif : améliorer l’attractivité de la profession et la rendre plus apte à répondre aux enjeux de santé à venir, qui couvrent aussi bien le vieillissement de la population que le renforcement nécessaire du recours à l’e-santé.
La Rédaction Infirmiers.com
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