En Guyane, des dispositifs anti-agression distribués aux infirmiers libéraux

Relié à un téléphone via une application, ce bouton d'urgence offre une solution rapide et discrète, expliquent les forces de l'ordre. «Pas besoin de composer le 17, ni de parler», résume Christian Nussbaum, le directeur territorial de la police nationale en Guyane, en marge d'une réunion d'information et de distribution à Cayenne. Lorsque le bouton est pressé, le dispositif transmet une alerte géolocalisée à la police, qui rappelle immédiatement pour vérifier l'urgence. En l'absence de réponse, une patrouille est dépêchée sur place.

En phase expérimentale

En phase expérimentale jusqu'en février, 140 de ces dispositifs ont été remis aux professionnels les plus visés, comme les infirmiers libéraux ou les médecins ainsi que des commerçants, également exposés. Après avoir composé le 17, il faut mentionner l'adresse, prendre le temps de décrire les faits. Cette fois le dispositif permet une grande réactivité. 

Il faut faire attention quand on circule tôt le matin ou tard le soir, dans des endroits à risques, quand on descend de la voiture

Pour Ulysse Magny, infirmier libéral, le dispositif répond à un besoin urgent : «Dans notre profession, ce sont surtout les femmes qui sont visées. Il faut faire attention quand on circule tôt le matin ou tard le soir, dans des endroits à risques, quand on descend de la voiture», explique-t-il.

Une insécurité parmi les plus élevées sur un territoire français

Collectivité française comptant le plus d'homicides par habitant (20,6 pour 100 000 habitants en 2023 contre 1,3 en moyenne en métropole), la Guyane est aussi particulièrement touchée par des crimes ou des délits. En 2024, 254 vols à main armée ont été recensés à Cayenne (50 000 habitants), selon les chiffres de la police nationale, et la ville de Saint-Laurent-du-Maroni (ouest), frontalière du Suriname, concentre à elle seule 25% de l'ensemble des vols à main armée recensés en zone gendarmerie.