Chez les infirmiers des Deux-Sèvres (79), la colère monte. L’Union syndicale départementale CGT 79 santé et action sociale appelle ces professionnels, du public comme du privé, à un rassemblement dans la matinée 19 janvier 2024 sur le parvis de l’hôpital de Niort, Elle entend faire suivre cette manifestation par un défilé jusqu’aux locaux départementaux de l’Ordre des infirmiers. Un préavis de grève a d'ores et déjà été déposé pour permettre aux infirmiers qui le souhaiteraient de participer à la manifestation. Dans ses revendications, la CGT 79 réclame l’abrogation du décret de 2018 qui demande aux établissements à transmettre les listes de leurs infirmiers et instaure l’obligation de s’inscrire au tableau de l’Ordre (ONI), sous peine de sanctions.
Affirmant que 53% des infirmiers ne sont toujours pas inscrits à l’Ordre, l’Union syndicales s’insurge contre des méthodes qui selon elle « relèvent du racket ». En creux ici, c’est bien sûr la question des cotisations obligatoires qui se dessine. Elle était déjà au cœur des tensions entre l’ONI et certains infirmiers des Pays de la Loire, qui s’étaient retrouvés convoqués devant la police ou la gendarmerie. « Ce sont des moyens pour bien travailler qu’il nous faut, ce sont de meilleurs salaires qu’il nous faut, c’est la reconnaissance de la pénibilité de notre profession par un départ à la retraite qu’il nous faut », revendique la CGT 79 dans une communication faite au journal Ouest-France.
Des missions encore mal identifiées
Pour légitimes qu’elles soient, les revendications portées par l’Union syndicale se trompent toutefois de destinataire. L’Ordre, s’il a pour mission de diriger et d’accompagner l’évolution de la profession et de veiller à la sécurité des patients, ne compte pas dans ses attributions les négociations sur les salaires ou, plus généralement, sur les moyens financiers alloués à la profession. Celles-ci relèvent avant tout des syndicats, qu’ils soient professionnels ou généralistes. La non-inscription à son tableau « ne permet pas le repérage des situations à risque », rappelait-il récemment. « À défaut d’inscription à l’ordre, les fautes et manquements commis par un infirmier ne sont en effet retracés nulle part, échappent au contrôle des pairs et privent les patients des voies de recours ordinales inscrites dans le code de la santé publique». Actuellement, selon son décompte, plus de 500 000 infirmiers sont inscrits au tableau.
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