Pour endiguer l'épidémie de coronavirus Covid-19, les établissements scolaires ont été fermés et le télétravail systématisé au maximum. Or, selon des travaux de l'Inserm, cette double barrière sanitaire permettrait à elle seule d'abaisser le pic épidémique de près de 40%.
Vittoria Colizza, directrice de recherche Inserm, et ses collègues de l’EPIcx lab à Paris, ont été mobilisés pour examiner en temps réel l’évolution de l’épidémie sous l’effet de différents événements, notamment des prises de décisions politiques. Les chercheurs ont ainsi regardé à la loupe les trois régions françaises qui enregistraient plus de 300 cas de Covid-19 confirmés à la date du 13 mars 2020 : l’Île-de-France, les Hauts-de-France et le Grand Est.
À partir d’un modèle épidémiologique utilisant des données existantes sur les caractéristiques démographiques de la population, et les types de contact observés entre enfants et adultes au sein de chacune de ces régions, les chercheurs ont simulé l’effet de la fermeture des écoles et de l’augmentation de la pratique du télétravail. Leurs résultats, exposés dans un rapport préliminaire publié le 14 mars, sont très encourageants. Il suffit que 25% des adultes travaillent de chez eux et que les écoles soient fermées pendant 8 semaines pour que le pic épidémique de Covid-19 puisse être retardé de deux mois, explique la chercheuse. Cette combinaison de mesures permettrait également de réduire de 40% le nombre de cas au moment du pic, par rapport à une situation où ces mesures n’auraient pas été prises
, précise les scientifiques.
Réduire autant que possible le nombre de cas au moment du pic épidémique, c'est justement ce que recherchent les pouvoirs publics afin d'éviter que les structures de soins ne soient complètement submergées. Retarder le pic épidémique de deux mois permettrait également aux structures hospitalières d’avoir davantage de temps pour se réorganiser en vue d’absorber au mieux l’afflux de malades
, affirme Vittoria Colizza. La probabilité de disposer, à ce moment-là, de traitements permettant de mieux soulager les symptômes de certains types de patients serait également augmentée.
Les résultats de l’équipe étant assez uniformes sur les régions étudiées, on peut s’attendre à ce que la fermeture des écoles et l’augmentation du télétravail soient efficaces sur l’ensemble du territoire.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l'Inserm
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