Comme l’avait annoncé Olivier Véran, le ministre de la Santé, la campagne de rappel de vaccination anti-Covid-19 a débuté mercredi 1er septembre. Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé, elle s’ouvre auprès des plus de 80 ans, des personnes immunodéprimées ou considérées à risque de développer une forme sévère du virus, tels que les patients atteints de cancers. Elle sera par la suite étendue aux plus de 65 ans. Les EHPAD, eux, lanceront une campagne spécifique de rappel à partir du samedi 11 septembre. Pour rappel, toutes les injections s’effectueront à partir des vaccins à ARNm (Pfizer et Moderna), dans un délai de six mois suivant la primo-vaccination. En tout, ce sont 18 millions de personnes qui sont concernées en France.
Pour autant, sur le plan international, l’idée de cette troisième dose fait débat et les politiques divergent d’un pays à l’autre : Israël a ouvert l’accès au rappel vaccinal dès le début du mois d’août. En Europe, certains Etats se sont mis en ordre de bataille sur le sujet quand d’autres préfèrent encore attendre. Ainsi la Hongrie et l’Allemagne ont-elles débuté leur propre campagne de rappel, respectivement le 1er août et le 1er septembre. Au Royaume-Uni, le gouvernement a annoncé mercredi 1er septembre qu’une partie de sa population (plus de 12 ans dont le système immunitaire est grandement affaibli par des maladies telles que la leucémie ou le sida, personnes transplantées...) se verra proposer une troisième dose de vaccin. Les adolescents de 12 à 17 ans bénéficieront d’une injection du vaccin Pfizer, les plus de 17 ans ayant le choix entre ce dernier et le Moderna. Il appuie sa décision sur une recommandation du Comité conjoint sur la vaccination et l’immunisation (JCVI), qui supervise la campagne de vaccination anti-Covid sur le territoire. Nous savons que les personnes atteintes de maladies spécifiques qui les rendent particulièrement vulnérables au Covid-19 peuvent avoir reçu moins de protection contre le virus après deux doses de vaccin
, a justifié Sajid Javid, le ministre de la Santé britannique. De l’autre côté de l’Atlantique et sur la base de ses essais (350 patients ayant reçu une 3ème dose 6 mois après la 2ème injection), le laboratoire Moderna a annoncé le même jour avoir initié un processus de demande d’autorisation pour une dose de rappel auprès de l’Agence américaine des médicaments. La firme prévoit également de soumettre ces données à l'Agence européenne des médicaments (EMA) dans les prochains jours.
De son côté, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a estimé dans une note technique qu’il n’y a pas de besoin urgent
d’administrer une dose supplémentaire en population générale, mais s’est toutefois dit favorable à une dose supplémentaire pour les personnes ayant des système immunitaires affaiblis. La priorité doit être de vacciner les personnes éligibles qui n'ont pas encore terminé leur vaccination
, a-t-il déclaré. Une politique en ligne avec l’avis de l’OMS qui dénonçait le 18 août dernier la ruée des pays riches alors que certains pays plus pauvres, notamment en Afrique, n’ont pas encore pu entamer leur première campagne vaccinale. Une position contre laquelle s’est depuis élevé Thierry Breton, le commissaire européen chargé de coordonner l’approvisionnement en vaccins anti-covid de l’Union Européenne. Selon lui, les 300 à 350 millions de doses nécessaires ne représenteraient qu’un mois de production européenne. Je comprends le message, mais les chiffres ne le soutiennent pas dans la mesure où on va produire en Europe et aux Etats-Unis 500 à 600 millions de doses par mois
, a-t-il ainsi déclaré. À ce jour, 53,5 % de la population européenne aurait reçu une première dose, 47 % étant complètement vaccinés, des chiffres dont s’est félicitée Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qui en a profité pour rappeler l’engagement de l’UE à soutenir la vaccination dans le reste du monde
grâce au mécanisme Covax.
La Rédaction Infirmiers.com
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