L’usage de la cocaïne dans l’année concerne désormais plus d’un million de Français. C’est l’une des conclusions du dernier rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), publié ce mercredi 15 janvier. Ce chiffre a presque doublé depuis le dernier rapport qui examinait les chiffres de 2022 : à l’époque, la France comptait 600 000 usagers de cocaïne dans l’année. « L'usage au cours de l'année (au moins une fois dans les 12 derniers mois) concerne désormais 1,1 million de Français (11-75 ans) pour la cocaïne et 750 000 pour l'ecstasy/MDMA », précise ainsi la publication. Les nombres d’expérimentateurs, eux, s’élèvent à 3,7 millions et 3,2 millions respectivement. Ce qui fait que la France occupe désormais le 7ème rang européen en matière de consommation. En juin dernier déjà, l’OFDT notait l’accélération de l’usage de la cocaïne, alertant sur le fait qu’un adulte sur 10 en avait au moins fait l’expérimentation.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette augmentation : une disponibilité plus grande, favorisée par une production mondiale élevée – 2 700 tonnes de cocaïne ont été produites en 2022, contre 1 134 en 2010 – mais aussi « l’évolution des conditions de travail, avec des actifs qui l’utilisent pour tenir au travail », pour supporter d’importantes cadences ou une forte pénibilité, analyse Ivana Obradovic, directrice adjointe de l'OFDT, auprès de l’AFP. À noter également la hausse du nombre d’expérimentateurs d’héroïne : ils étaient 850 000 en France, soit 350 000 de plus que lors de la précédente étude.
Baisse de la consommation d'alcool et de tabac
De manière générale, la consommation de drogues illicites autres que le cannabis a continué d’augmenter en près de 10 ans, passant de 1,8% de la population en ayant fait l’usage dans l’année en 2014 à 3,9% en 2023. Le cannabis, drogue la plus consommée en France, demeure stable, avec 5 millions d’usagers dans l’année en 2023, 1,4 millions d’usagers réguliers et 900 000 consommateurs quotidiens. Côté tabac et alcool, les nouvelles sont moins mauvaises : « la consommation d'alcool (-2,3 % depuis 2014) et de tabac (-5,4 % sur la même période) diminue chez les Français. Cette baisse est encore plus marquée chez les jeunes de 17 ans (-3,3 % pour l'alcool et -15,9 % pour le tabac par rapport à 2011), malgré la popularité croissante du vapotage (34,5 % des élèves de 3e l'ont essayé) », constate l’OFDT.
Un coût social important
Pour autant, le coût social que ces deux substances reste élevé : en 2023, 246 000 hospitalisations ont été motivées par un diagnostic lié à l’alcool et, avec le tabac, il est jugé responsable de 115 000 décès par an. 156 000 personnes avaient également été prises en charge en Centres de Soin, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) en 2022 suite à une addiction à l’alcool. « Le coût social du tabac est estimé à 156 milliards d’euros et celui de l’alcool à 102 milliards d’euros. » Concernant les substances illicites, 638 décès étaient liés à un usage abusif en 2022, la cocaïne étant associée à 22% d’entre eux, contre 19% pour l’héroïne. « 14 000 personnes » ont été prises en charge en CSAPA pour un problème de consommation à la cocaïne, « dont 81 % pour consommation sous forme de poudre et 19 % sous forme basée », ajoute l’OFDT.
- Expérimentation : au moins un usage au cours de la vie.
- Usage dans l’année : au moins un usage dans les douze derniers mois.
- Usage régulier : au moins 10 usages au cours des 30 derniers jours.
- Usage quotidien : au moins un usage par jour au cours des 30 derniers jours.
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