L’aide médicale d’État est « un dispositif de santé publique », et il n’est pas question de basculer dans « un dispositif type aide médicale d’urgence », a réaffirmé dimanche 12 novembre Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, sur France Info. Des propos qui interviennent après l’adoption par le Sénat d’un texte visant à remplacer l’AME par une aide médicale d’urgence présentant un panier de soins réduit et recentré sur la prise en charge des soins d’urgence et liés à la grossesse, maladies graves, douleurs aiguës ou encore vaccinations. Débattu dans le cadre de la loi immigration voulue par le gouvernement, cette disposition a immédiatement suscité un tollé au sein de la communauté soignante, qui avance entre autres le risque de surtension qu’elle pourrait faire peser sur les services hospitaliers, qui seraient alors en première ligne pour absorber ces populations en situation irrégulière. « Si on renvoie tout sur l’hôpital, on va faire une erreur énorme », a poursuivi le ministre. De son côté, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui s’était d’abord dit « à titre personnel » favorable à une réforme du dispositif, a finalement souhaité en fin de semaine qu'elle « ne soit pas dans le texte final adopté. »
Un jour avant, 3 500 médecins salariés et libéraux s’engageaient « désobéir » et à « continuer de soigner gratuitement » les malades éligibles à l’AME si celle-ci venait à disparaître. « Moi, médecin, déclare que je continuerai à soigner gratuitement les patients sans papiers selon leurs besoins, conformément au Serment d’Hippocrate que j’ai prononcé », déclarent-ils ainsi dans ce texte initié par deux psychiatres chefs de service dans les hôpitaux Henri Mondor de Créteil et le CHI de Créteil, les Pr Antoine Pelissolo et Jean-Marc Baleyte. Les signataires promettent de rester indifférents aux conditions sociales ou financières et à la langue et à la nationalité des patients. « La déontologie prescrit le juste soin pour chaque personne qui me consulte. La sagesse dénonce la faute éthique et en passant l'erreur épidémiologique » poursuivent-ils. Avant de conclure: « patients d’ici et d’ailleurs, ma porte vous est ouverte. Et le restera ». « Je les comprends, le gouvernement se battra pour qu’ils n’aient pas à exercer de désobéissance civile », a réagi Aurélien Rousseau à la suite de la publication de ce texte. La semaine précédente déjà, plus de 3 000 professionnels de santé, médicaux et paramédicaux, se positionnaient dans une tribune contre la suppression de l'AME.
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