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SANTÉ PUBLIQUE

Aide médicale d'Etat : le "cadre général" ne "changera pas", assure la ministre de la Santé

Publié le 16/10/2024

La ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq a affirmé mercredi que «le cadre général» de l'Aide médicale d’État (AME), destinée aux étrangers en situation irrégulière, ne changerait pas même si «quelques lignes peuvent bouger», d'un point de vue budgétaire.

patient hôpital

Un patient dans son lit au CHU Laennec a Saint Herblain
Crédit photo : ADIL BENAYACHE/SIPA/2409161146

Sur la question de l'Aide Médicale d'Etat, chaque jour contient son lot de revirements. Dernier rebondissement en date sur ce dossier : le gouvernement s'est finalement dit favorable, mardi 15 octobre, à un gel des crédits consacrés à l'AME, un changement de pied après avoir prévu initialement de les augmenter dans le budget 2025. Et la ministre de la Santé de rectifier, à son tour : «Sa modification peut se faire à la marge, comme le préconise potentiellement le rapport de messieurs Évin et Stefanini (rapport publié fin 2023, ndlr). Il y a quelques lignes que l'on peut bouger, mais ça ne changera pas le cadre général, bien sûr, de l'AME», a rassuré Geneviève Darrieussecq sur France Inter. «Je crois que le Premier ministre s'est d'ailleurs exprimé dans ce sens en disant, pas d'idéologie, on regarde ce rapport et on adapte si c'est nécessaire», a-t-elle ajouté.

L'Aide Médicale d'Etat, qui permet la prise en charge des personnes sans titre de séjour, sous conditions de ressources et présentes depuis plus de trois mois sur le territoire, est au coeur de toutes les attentions depuis le projet de loi immigration de novembre 2023, où les sénateurs avaient voté pour la transformer en une Aide Médicale d'Urgence (AMU) plus restrictive et réservée aux maladies graves. Une idée reprise, plus récemment, par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui souhaiterait la réformer pour en restreindre le périmètre. Dans plusieurs tribunes pourtant, le corps médical appelle à son maintien, pour des raisons de santé publique (car ne pas prendre en charge les personnes malades à temps reviendrait à laisser se répandre des maladies dans la population), et pour des raisons économiques (parce que les soins urgents reviendraient finalement plus cher à la société qu'une prise en charge plus précoce), selon les soignants. Enfin, la question de l'hôpital est également concernée, avec un report probable de ces prises en charge tardives sur les urgences.

L'AME : 0,5% des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécu

En 2024, l'enveloppe de l'AME prévue par l'Etat s'établit à 1,2 milliard d'euros, soit environ 0,5% des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécu (PLFSS). Fin 2023, elle comptait un peu plus de 450 000 bénéficiaires.

Pour Geneviève Darrieussecq, l'AME «est le système le plus contrôlé, le plus sûr». Interrogée sur la possibilité que l'AME soit un sujet de la future loi immigration annoncée pour début 2025, la ministre de la Santé s'est une nouvelle fois prononcé contre sa suppression : «l'aide médicale d'État, c'est un sujet de santé et de santé publique, voire même de salubrité publique. (...) Je ne suis pas pour sa suppression».

Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a confirmé mardi 15 octobre au soir une information de RMC selon laquelle le gouvernement déposera un amendement dans le cadre de l'examen au Parlement du budget 2025 pour que les dépenses de l'AME ne progressent plus l'année prochaine. Le projet de budget présenté jeudi dernier prévoyait une hausse des crédits de l'AME de 8%, à 1,3 milliard d’euros, ce qui avait suscité des protestations chez certains élus du Rassemblement national, opposés à cette mesure.

La Rédaction d'Infirmiers.com avec l'AFP

Source : infirmiers.com