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7 mars 2017 - "Nous demandons juste de pouvoir faire correctement notre travail"

Publié le 07/03/2017
manifestation paris 7 mars 2017

manifestation paris 7 mars 2017

manifestation 7 mars 2017

manifestation 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

manifestation 7 mars 2017

manifestation 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

manifestation infirmiers 7 mars 2017

Dans la continuité des mobilisations infirmières des 8 novembre 2016 et 24 janvier 2017 , les organisations associatives et syndicales1 ont appellé les étudiants en soins infirmiers, les infirmiers, les infirmiers spécialisés (infirmiers anesthésistes, infirmiers de blocs opératoires, infirmières puéricultrices) et les infirmiers cadres de santé à se mobiliser en nombre le 7 mars 2017 à Paris. Le rendez-vous, donné dès 12h30, place Denfert Rochereau à Paris pour converger ensuite vers le ministère des affaires sociales et de la santé puis vers l'Assemblée Nationale, a été honoré par de très nombreux soignants. Des actions avaient également lieu en région dans le même temps

En direct de la manifestation parisienne...

Une nouvelle mobilisation infirmière a lieu le 7 mars 2017 avec une grande manifestation à Paris mais aussi des cortèges en province. Les préoccupations des soignants sont simples : travailler selon leurs missions et leurs valeurs !

Ils ont venus nombreux de tous les coins de France pour défendre le service public, le LEUR, celui pour lequel aujourd'hui ils défilent massivement à Paris mais aussi partout en province. L'hôpital est en souffrance, en danger, et son personnel exactement dans le même état. "Manque de personnel et de moyens", "épuisement professionnel", course "à la rentabilité", perte de sens : les griefs dénoncés par les hospitaliers et leurs collègues du secteur social sont nombreux et ne cessent de s'aggraver.

Coralie, infirmière à Alençon, diplômée depuis 2014, le souligne :nous aimerions exercer des soins humains et c'est de plus en plus difficile de le faire car la charge de travail laisse de moins en moins de temps au relationnel. Nous sommes sans cesse sollicités, interrompus dans nos tâches. Ces conditions sont de vraies sources d'erreurs et ce n'est pas sécuritaire pour le patient. Sa collègue Isabelle, infirmière à Saint-Nazaire, diplômée depuis 2014, exprime elle aussi son désarroi : j'ai commencé mes études en soins infirmiers en me disant que je trouverais facilement du travail en sortant de l'IFSI. Aujourd'hui je suis sans emploi, j'ai du mal à trouver du boulot, la profession est actuellement dans une situation précaire.

A l'occasion de cette nouvelle mobilisation qui semble-t-il est beaucoup plus suivie, l'exaspération des professionnels de santé ne cessant de croitre, le collectif des 16 syndicats et associations qui appelait à la grève lance un appel à tous les candidats à l'élection présidentielle. Aujourd'hui, plus de 600 000 professionnels et près de 100 000 étudiants sont en contact quotidien avec la population. Nous concerter est donc un véritable enjeu de santé publique. Nous attirons l'attention des candidats sur 10 points, 10 points cruciaux pour lesquels nous exigeons réponse :

  • Urgence à mettre en place un moratoire sur les plans d'économies, source de souffrance au travail.
  • Mettre en adéquation les effectifs à la charge de travail réelle.
  • Faire bénéficier les professionnels de santé d'un suivi médical attentif.
  • Faire des soins de ville libéraux la filière naturelle du retour à domicile, après une hospitalisation.
  • Impliquer les infirmières libérales dans l'organisation de la permanence des soins ambulatoires (PDS).
  • Faire de la sécurité des infirmières une priorité.
  • Prise en compte de la singularité d'exercice, par la reconnaissance d'une spécialité.
  • Reconnaissance salariale à hauteur de nos compétences et de nos responsabilités.
  • Actualisation des textes régissant notre exercice.
  • Reconnaissance de la pénibilité par un départ anticipé en retraite (public, privé, libéral).

Manque de personnel et de moyens, épuisement professionnel, course à la rentabilité, perte de sens : les griefs dénoncés par les hospitaliers et leurs collègues du secteur social sont nombreux et ne cessent de s'aggraver.

L'Ordre national des infirmiers , soutient une fois encore cette mobilisation et, comme l’affirme Didier Borniche, son président de l’Ordre, continuer de négliger cette profession serait mettre en danger le système de soins dans son ensemble. Pour prendre soin des patients, prenons d’abord soin des infirmiers. L'ONI a également appelé les infirmier(e)s à faire entendre leur voix à l'occasion des Présidentielles 2017. Quelques 8000 professionnels infirmiers y ont déjà répondu ! 

L'Association Nationale Française des Infirmières et Infirmiers Diplômés et Etudiants (ANFIIDE), de son côté, vient d'adresser un appel, co-signé par plusieurs organisations infirmières, aux instances infirmières européennes et internationales afin de dénoncer les conditions d'exercice actuelles et le silences de tutelles : JAMAIS la profession infirmière en France n’avait connu une telle souffrance au travail (suicides, dépressions, épuisement professionnel, stress) et un tel désarroi … JAMAIS la profession infirmière ne s’était heurtée à un tel mur d’indifférence et de silence de nos instances. Et de poursuivre : la détresse observée partout en France démontre la nécessité de l’attribution urgente de fonds nécessaires au fonctionnement du système de santé. Les professionnels infirmiers sont le maillon incontournable de la chaîne pluriprofessionnelle du soin. Qu'on se le dise et le partage ! 

La présence de Jaen-Luc Mélenchon, candidat à la Présidentielles 2017, n'est pas passée inaperçue. Christian, infirmier anesthésiste à Strasbourg, réagit : nous avons attiré l'attention de Monsieur Mélenchon sur le fait qu'à ce train là, l'hôpital public n'existera plus dans cinq ans et que nous touchions le fond. Il nous nous a dit qu'il prenait connaissance de la situation, qu'il n'avait pas conscience que la situation était aussi préoccupante et qu'il nous comprenait... Parole d"'homme ou de candidat, la question est posée !

Valérie, infirmière en gériatrie à Lyon, souffre de pas pouvoir exercer selon ses valeurs soignantes : la réduction des postes fait que je me retrouve seule pour 36 patients âgés. Les aides-soignants ne sont que trois pour tout le service. Quand on aime son métier, c'est frustrant de ne plus pouvoir consacrer du temps aux patients qui ont besoin de nous à leurs côtés. D'autant plus les personnes âgées qui ont tous leurs besoins perturbés et qui réacquièrent une attention particulière.

Pour prendre soin des patients, prenons d’abord soin des infirmiers ! 

Roselaine, aide-soignante en gérontopsychiatrie à Valognes réagit à son tour : On nous demande de travailler toujours plus pour gagner moins. Nous nous sentons abandonnés, nous n'avons aucun soutien des politiques. Il y a de plus en plus d'absences, les agents en arrêt maladie sont licenciés... c'est totalement injuste. Croisé aussi Éric, étudiant IADE de 2e année à la Pitié-Salpetrière : c'est totalement fou ce qui se passe actuellement dans les services. Il y a une énorme pression. Le droit de grève est bafoué. Selon les établissements, 90 à 100% des IADE sont réquisitionnées et ne peuvent pas venir manifester. J'ai du poser un jour de repos pour être présent aujourd'hui sans menacer la validation de mon stage, mais certains de mes collègues n'ont pas eu cette chance. On a refusé à beaucoup le droit de venir revendiquer notre valorisation aujourd'hui. Sur une promotion de 100 étudiants, nous ne sommes que 10 à manifester.

Quand on aime son métier, c'est frustrant de ne plus pouvoir consacrer du temps aux patients qui ont besoin de nous à leurs côtés.

Rappel des événements...

S'il ne nie pas l'ouverture de dialogue avec le cabinet de la ministre des affaires sociales et de la santé, le mouvement unitaire déplore cependant le manque de cohérence dans les propositions ou annonces faites par le ministère, notamment sur les conditions de travail, laissant à penser qu'aucune avancée n'est envisageable avant la fin du présent quinquennat. Cette attitude renforce le sentiment de mépris et d'abandon ressenti par les étudiants et les professionnels de la filière infirmière.

Le collectif de 16 syndicats et associations infirmières appelle en effet la profession à rejoindre la mobilisation, aux côtés d'autres organisations. Mi-décembre 2016, les fédérations de la santé et de l'action sociale CGT, FO et SUD avaient déjà invité les professionnels hospitaliers à participer à cette manifestation nationale le mardi 7 mars à Paris

Quels que soient nos secteurs d'activité, les témoignages mettent en exergue une dégradation des conditions d'exercice menaçant des vies de soignants mais aussi d'usagers. Jamais la profession n'avait connu une telle souffrance au travail (suicides, dépressions, épuisement professionnel, stress). Malgré ce constat partagé et largement argumenté, la stratégie d'amélioration de la qualité de vie au travail présentée par la ministre ne prend pas la pleine mesure de la gravité et de l'urgence de la situation.

A ce contexte, viennent s'ajouter les attentes d'actions concernant la formation et son actualisation afin de répondre aux besoins de la population. Les organisations signataires demandent également la prise en compte les évolutions des champs de compétences de tous les secteurs de la profession d'infirmier par la reconnaissance d'un diplôme de licence en sciences infirmières. Qu'un vrai travail de reconnaissance universitaire soit attribué à toutes les spécialités infirmières par un diplôme de master ainsi que pour certains secteurs singuliers tels que ceux de la psychiatrie, de la santé au travail et de l'éducation nationale.

De plus, malgré la légitimité de nos demandes, les salaires des infirmiers et des infirmiers spécialisés ne sont pas en cohérence avec leur niveau de responsabilités et leur niveau d'études. Là encore, le ministère fait « la sourde oreille ! »

Qu'ils exercent en établissements publics ou privé, en libéral ou à l'éducation nationale, les infirmiers sont des interlocuteurs incontournables et les pivots de la prise en charge pluri professionnelle du parcours de santé. Il est impératif de leur accorder reconnaissance et moyens afin qu'ils puissent remplir leur mission auprès de la population.

Dans le cadre de la journée d'action du 7 mars 2017, les organisations signataires informent également qu'elles adresseront leurs propositions aux candidats à l'élection présidentielle.

1-AEEIBO, ANFIIDE, ANPDE, CEEIADE, Convergence infirmière, CNI, FNI,  SNIA, SNICS-FSU, SNIES-UNSA, SNIIL, SNPI CFE-CGC, SNIPUERLIB, UNAIBODE, UNEF, UNIDEL - Communiqué de presse des organisations associatives et syndicales infirmières


Source : infirmiers.com