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62 % des IDEL se sentent menacés par l'épuisement professionnel

Publié le 02/12/2014
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mgraine maux de tête

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Une enquête menée par l'Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) Infirmiers Libéraux et Masseurs-Kinésithérapeutes Île-de-France et l'Association d'Aide Professionnelle aux Médecins Libéraux (AAPML) révèle que 62 % des IDEL se sentent personnellement menacé(es) par l'épuisement professionnel. Des solutions existent pour éviter le pire...

Infirmiers libéraux : des solutions pour éviter le burn out

Tâches administratives, manque de temps pour sa vie privée, charge de travail trop lourde, patients de plus en plus exigeants, telles sont les causes contribuant à l'épuisement professionnel chez les infirmiers libéraux selon les résultats d'une étude menée par l'Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) Infirmiers Libéraux et Masseurs-Kinésithérapeutes Île-de-France et l'Association d'Aide Professionnelle aux Médecins Libéraux (AAPML)1. L'enquête indique également que 62 % des infirmiers libéraux se sentent personnellement menacés par l'épuisement professionnel, un chiffre élevé qui démontre que la profession est bien trop souvent malmenée. Par ailleurs, 72 % des sondés sont plutôt pessimistes quant à leur avenir professionnel. Pour Jean-Jules Mortéo, président de l'URPS Infirmiers Libéraux Île-de-France, cette étude a le mérite de lever les tabous, un premier pas nécessaire pour mettre en place des solutions efficaces.

Prendre en charge la détresse des soignants

Comme l'a souligné Jean-Jules Mortéo, les soignants sont pudiques lorsqu'il faut parler de leurs problèmes, alors qu'ils sont principalement concernés par l'épuisement professionnel. Depuis juin 2014, les infirmiers libéraux peuvent se faire aider en appelant le 0826 004 580 (appel anonyme 24h/24 et 7j/7 -  0,15 euro/minute). Mise en place par l'AAPML depuis 2005 pour les médecins libéraux franciliens, cette plateforme téléphonique, qui s’étend désormais aux infirmiers et masseurs-kinésithérapeutes, permet aux soignants en détresse de se faire accompagner lorsqu'ils traversent une période difficile. Régis Mouriès, président de l'AAPML, explique qu' il s'agit d'un service de soutien psychologique et d'entraide anonyme pour les soignants. Les proches peuvent également nous appeler. De plus, si les appels ne permettent pas de résoudre le problème, des cliniques spécialisées hospitalisent sous anonymat les personnes en difficulté, loin de leur lieu d'exercice.

Depuis juin 2014, les infirmiers libéraux peuvent se faire aider en appelant le 0826 004 580 (appel anonyme 24h/24 et 7j/7 - 0,15 euro/minute)

Quid de la sécurité

Comme l'atteste une nouvelle fois un article publié le 26 novembre 2014 , les professionnels de santé sont souvent confrontés à la violence dans le cadre de leur exercice. Afin d'endiguer le phénomène, plusieurs solutions sont d'ores et déjà mises en place localement et pourraient se développer au niveau national. Ainsi, depuis onze mois, les médecins parisiens disposent d'une ligne directe pour joindre le commissariat en cas de problème. Ce dispositif a déjà permis une baisse des violences, constate-t-on. De plus, pour faciliter les démarches, le dépôt de plainte s'effectue au cabinet. Enfin, certains masseurs-kinésithérapeutes expérimentent, en Seine-Saint-Denis, le port d'un bracelet de géolocalisation pourvu d'une alarme lors des soins effectués à domicile. Ainsi, des solutions se développent petit-à-petit mais pour être efficaces, la problématique de la violence doit être analysée. Rappelons qu'en 2012, l'Ordre national des infirmiers a mis en place un observatoire permettant aux professionnels de déclarer en ligne les violences subies. Pour l'heure, aucun chiffre n'a été dévoilé sur le sujet.

Quelques chiffres

  • 87 %  des infirmiers interrogés trouvent qu'il y a trop de procédures administratives.
  • Pour 77 %, l'action des soignants n'est pas reconnue à sa juste valeur.
  • 79 % des sondés indiquent que les patients sont de plus en plus exigeants.
  • 72% estiment manquer de temps pour leur vie privée.
  • 72 % des infirmiers sont relativement pessimistes sur leur avenir.

Pour les personnes interrogées, il est nécessaire de :

  • améliorer la protection sociale des soignants libéraux ;
  • prendre en compte le soignant pour lui-même ;
  • reconnaître le syndrome d'épuisement professionnel comme maladie professionnelle ;
  • instaurer une prise en charge médicale et psychologique dédiée aux professionnels de santé.

Note

  1. Enquête URPS-AAPML menée en juin 2014 auprès de 5 425 infirmiers et 8 591 masseurs-kinésithérapeutes exerçant en Île-de-France. Taux moyen de réponse : 6 %, soit 854 professionnels répondants.

Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com  @ATrentesse


Source : infirmiers.com