Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

PUERICULTRICE

600 puéricultrices en formation à Metz

Publié le 17/06/2014
Sébastien Colson

Sébastien Colson

Puéricultrice spécialiste de la santé de la naissance à l

Puéricultrice spécialiste de la santé de la naissance à l

Du 18 au 20 juin, la ville de Metz va accueillir les Journées nationales d'Etudes de l'Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Étudiantes (ANPDE). A la veille de l'ouverture, Sébastien Colson, son président, répond à nos questions.

Les 39e Journées nationales d'Etudes de l'Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Étudiantes réuniront quelque 600 participants à Metz

Infirmiers.com - A la veille de vos journées nationales d'Etudes, les 39e, le président est-il serein ?

Sébastien Colson - L'édition 2014 qui s'ouvre demain 18 juin, devrait réunir près de 600 puéricultrices et étudiants durant trois jours ; un nombre d'inscrits un peu en deçà des années précédentes, essentiellement dû aux limites des capacités d'accueil du centre des congrès de Metz. Nous constatons avec plaisir que l'attractivité du congrès se fait tant à l'échelle nationale qu'européenne, car nous recevons également des infirmières pédiatriques luxembourgeoises et belges. Cela démontre également la volonté des infirmières puéricultrices à se former, à mettre à jour leurs connaissances, à échanger sur leurs pratiques et à progresser dans les réflexions en lien avec la santé de l'enfant et de sa famille.

Infirmiers.com - La récente obligation du DPC change-t-elle la réalité de votre congrès et surtout son programme lors des conférences plénières ?

Sébastien Colson - En effet, la période n'est pas simple à gérer pour obtenir des crédits de formation, car nous sommes dans la transition entre la formation continue et le Développement Professionnel Continu (DPC). Aussi, les modalités de prise en charge des salariés semblent un peu plus complexes. Cependant, l'ANPDE s'est engagée dans le processus de DPC et propose 3 demi-journées spécifiques pour les professionnels, intégrant deux étapes d'analyse de pratiques professionnelles et une étape d'apport de connaissances. Les thématiques qui seront abordées tentent d'être transversales entre les différents lieux d'exercice des infirmières puéricultrices. Les regards pluriels sur la naissance permettront d'envisager le jeune enfant différemment, comme l'enfant en bonne santé accueilli dans un lieu d'accueil parents/enfant afin de favoriser l'accompagnement à la parentalité. Le débat actuel sur la notion de famille en France nous donne l'occasion de débattre afin de repositionner l'enfant dans les différents schémas familiaux car quoi, qu'il arrive, notre rôle et nos missions professionnelles sont de les accompagner, qu'il s'agisse d'une famille nucléaire, monoparentale ou homoparentale. Je souligne également la thématique spécifique sur le management en établissement d'accueil de jeunes enfants, l'un des rôles clé de l'infirmière puéricultrice en poste de directrice de crèche, ou de multi-accueil. Autre thème : les urgences pédiatriques, leur contexte français, avec des techniques de soins innovantes, comme l'utilisation de la tablette comme moyen de distraction. La journée du vendredi portera dans un premier temps sur le langage de l'enfant, thème interdisciplinaire et trans-sectoriel, puis la mise en oeuvre du DPC, encore très méconnu de la plupart des professionnels.

Le débat actuel sur la notion de famille en France nous donne l'occasion de débattre afin de repositionner l'enfant dans les différents schémas familiaux...

Infirmiers.com - Les conférences plénières favorisent plutôt l'acquisition de savoirs théoriques, avez-vous prévu également des ateliers, où, en petit comité, le partage des expériences, de façon plus pratique, est privilégié ?

Sébastien Colson - Oui, en effet, car les ateliers sont toujours des temps forts également très recherchés par les participants pour cette raison justement. D'une année sur l'autre nous conservons certaines thématiques comme les responsabilités professionnelles, l'allaitement maternel, les moyens analgésiques, le portage... Nous avons d'ailleurs tenu cette année à reconduire les "ateliers débats" sur des thématiques spécifiques à chaque secteur d'activité : l'exercice libéral, les fiches de postes spécifiques des puéricultrices en milieu hospitalier, l'accueil de l'enfant handicapé ou atteint de maladie chronique en EAJE, la consultation de puéricultrice en PMI. De nouvelles thématiques ont fait aussi leur entrée, notamment le projet PANJO de l'INPES, programme d'accompagnement à la parentalité qui fait l'objet d'une expérimentation dans quatre départements français, sur la base de visite à domicile par la PMI, et la construction de projet de santé publique, comme sur la prévention du bébé secoué par exemple. Ces journées seront donc très riches et ont vraiment pour objectif de couvrir très largement l'exercice des puéricultrices.

D'une année sur l'autre nous conservons certaines thématiques comme les responsabilités professionnelles, l'allaitement maternel, les moyens analgésiques, le portage...

Sébastien Colson, dynamique président de l'ANPDE, conscient des nombreuses batailles à mener pour la formation et la reconnaissance des puéricultrices

Infirmiers.com - Cette année encore, vous abordez une thématique qui nous tient à coeur puisqu'il s'agit de "l'écriture professionnelle". Pourquoi ce choix ? Est-il le résultat d'une demande de la part de la communauté infirmière alors que l'on constate un peu plus chaque jour combien le passage à l'écrit lui est douloureux...

Sébastien Colson - J'ai récemment été sollicité par l'INPES pour intervenir en qualité de conférencier lors d'un colloque scientifique. J'ai pu mettre en valeur l'exercice des puéricultrices dans les dispositifs d'accompagnement à la parentalité, en m'appuyant sur leurs écrits, parus dans des revues professionnelles. Le monde scientifique n'en tient pas souvent compte mais, dans l'état actuel des connaissances, ces écrits pas si rares que ça finalement mais peu partagés il est vrai, sont précieux pour justifier notre mandat social et la valeur ajoutée notre spécialité aux yeux du monde (universitaire, professionnel ou grand public). Cependant, si écrire un article prend du temps et de l'énergie, il permet de valoriser la pratique du terrain, et parfois même, de se remettre en question, d'envisager d'autres pistes de réflexion... La profession de puéricultrice est très mal connue de la profession infirmière, mais aussi de toutes les autres professions de santé, voire même du grand public, souvent confondue avec l'auxiliaire de puériculture. C'est notamment par l'écriture que les puéricultrices pourront afficher leur différence et leurs compétences dans le système de santé actuel. Un atelier, le 19 juin, sur le sujet, sera donc le bienvenu pour convaincre de l'utilité de l'écriture professionnelle et susciter l'envie !

C'est notamment par l'écriture que les puéricultrices pourront afficher leur différence et leurs compétences dans le système de santé actuel

Infirmiers.com - Autre question, quelque peu récurrente au fil des éditions de vos journées, où en est la réingénierie de votre formation, à quand le Master pour les puéricultrices ?

Sébastien Colson - Nous aborderons, bien sûr, l'actualité professionnelle, bien qu'elle ne soit pas très riche depuis la dernière manifestation que nous avons menés en septembre 2013. En effet, nous ferons le point avec nos collègues du CEEPAME sur le dossier de la réingénierie et l'évolution de l'exercice. Cette année, nous invitons également la Coordination Nationale Infirmière (CNI) car notre spécialité souffre d'une iniquité regrettable, notamment dans les grilles salariales entre la fonction publique hospitalière et la fonction publique territoriale, cette dernière n'ayant pas obtenu la même valorisation salariale que la première. Ces questions, nous ne pouvons les traiter en qualité d'association, car elles sont d'ordre syndical, c'est pour cela que l'intervention de la CNI sera importante et suscitera, n'en doutons pas, un vif débat tant les attentes des professionnels sont nombreuses...

Question récurrente au fil des éditions : le dossier de la réingénierie et l'évolution de l'exercice...

Infirmiers.com - Vous entamez votre troisième mandat de président, parmi les nombreux sujets qui vous occupent, quel est le principal ?

Sébastien ColsonEn effet, me voici à nouveau en mission pour trois nouvelles années avec un bureau renouvelé en grande partie. Nous travaillons bien évidemment, de concert (24 membre au bureau), sur tous les dossiers en lien avec la santé de l'enfant et de sa famille. Notre cheval de bataille reste l'évolution de la formation et de l'exercice des puéricultrices, ainsi que leur reconnaissance et leur valorisation dans le système de santé français. De plus, nos liens étroits avec de nombreuses sociétés savantes - infirmières  ou de pédiatres - nous permettent de promouvoir, ensemble et sans concurrence, la santé de l'enfant. Notre assemblée générale sera aussi l'occasion de prendre position sur les actions à entreprendre auprès des pouvoirs publics pour que ces questions soient enfin prises en compte et rapidement. Nous regrettons cependant de ne pas avoir reçu d'invitation pour la présentation des orientations de la loi de santé par Marisol Touraine le 17 juin. Notre spécialité l'interprète négativement, comme un sentiment d'être mise de côté et que la santé de l'enfant et de sa famille, une fois de plus, fasse les frais d'autres lobbyings que nous ne maîtrisons pas. Enfin, et pour finir sur une note positive, le 18 juin, jour de l'ouverture de nos journées, un "live chat "sera organisé sur notre page facebook. A destination du grand public, nous pourrons répondre aux questions des parents sur les soins donnés à leur enfant. Nous espérons être largement interpellés pour accompagner les parents dans la grande aventure de la parentalité !

Notre cheval de bataille reste l'évolution de la formation et de l'exercice des puéricultrices, ainsi que leur reconnaissance et leur valorisation dans le système de santé français

• 39emes Journées Nationales d’Etudes de l’ANPDE, Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Étudiantes, www.anpde.asso.fr Metz du 18 au 20 juin 2014

Propos recueillis par Bernadette FABREGAS  Rédactrice en chef Infirmiers.com  bernadette.fabregas@infirmiers.com

Auprès de Sébastien COLSON Président de l'ANPDE Infirmier puériculteur  Doctorant en Sciences infirmières en co-tutelle universités d'Aix-Marseille et de Montréal (Québec)

Trois grandes personnalités, symboles de la défense et de la promotion des puéricultrices, nous ont quittés ces derniers mois. L'hommage de Sébastien Colson

  • Adrienne Nau, l’une des premières puéricultrices de France, faisant partie de la promotion de 1947. Elle a participé aux avancées majeures ayant permis de promouvoir la santé de l’enfant et de sa famille dans le contexte d’après-guerre. Elle a toujours milité pour la reconnaissance et la valorisation de la profession, et participé à la vie de l’ANPDE, en rappelant chaque année dans son courrier de meilleurs vœux combien il est important que les puéricultrices se fédèrent pour protéger l’intérêt de l’enfant et celui de la famille.
  • Genevière Terriou, première secrétaire générale de l’ANPDE, qui a formé en tant que monitrice, puis directrice, de nombreuses promotions de l’Institut de Puériculture à Paris. Les membres de l’ANPDE ne seront jamais assez reconnaissants à l’équipe de puéricultrices (Edwige Lauer, Françoise Maire et Genevière Terriou) qui a fait naître notre association. Nous pouvons être fiers de leur héritage.
  • Enfin, dernièrement, Jeanine Dorbes, présidente de l’ANPDE de 2002 à 2010, ancienne directrice de crèche à Toulouse, jeune retraitée depuis 2009. Femme volontaire, à la forte personnalité, elle a géré des dossiers particulièrement sensibles, notamment les réformes des établissements d’accueil de jeunes enfants, la promotion et la création de l’Ordre des Infirmiers avec le Groupe Ste-Anne et les débuts de la réingénierie du diplôme d’Etat de puéricultrice. Elle a été reconnue pour sa carrière professionnelle et associative : Chevalier de l’Ordre National du Mérite, au titre de la réserve personnelle du Président de la République (1999), et Médaille d’Or de la Ville de Toulouse (2005).

Ces trois grandes personnalités sont des exemples, des modèles, pour la profession de puéricultrice, dans leur engagement et leur volonté de défendre d’une part, l’intérêt supérieur de l’enfant et de sa famille, et d’autre part, les professionnels qui les prennent en soins.


Source : infirmiers.com