200 infirmières scolaires formées aux allergies de l'enfant

Le 7 novembre 2013, au Ministère de la Santé, le Comité Français d’Observation des Allergies (CFOA)/Fondation Stallergenes en partenariat avec l’Association Française pour la Santé Scolaire et Universitaire (AFPSSU) et le Rectorat de Paris, a formé aux allergies, 200 infirmières et 50 médecins du rectorat de Paris prenant en charge les élèves des collèges et lycées.

Communiqué de presse du CFOA – 4 décembre 2013

Cette initiative est née du constat que les allergies touchent de plus en plus les enfants et que les professionnels de santé en milieu scolaire sont souvent les premiers à pouvoir dépister une allergie et réagir face à une situation d’urgence, en cas de choc anaphylactique par exemple.

Les allergies, classées au 4ème rang des maladies chroniques par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)¹, touchent aujourd’hui un Français sur quatre². Elles concernent les plus jeunes puisque 9% des enfants ont un asthme allergique³ et 10 à 20% des adolescents souffrent de rhinite allergique⁴.

Les allergies chez les enfants, un impact conséquent sur la vie scolaire de l’enfant

Selon une étude du CFOA et du Syndicat national des infirmières en milieu scolaire (SNAIMS)⁵, les élèves allergiques vivent une scolarité plus difficile que leurs camarades. Ils souffrent d’un sommeil de mauvaise qualité qui peut provoquer des somnolences pendant la journée. Leurs difficultés respiratoires limitent leur capacité de concentration entraînant des difficultés scolaires, ainsi qu’une plus grande fatigabilité. Quand les symptômes sont trop lourds, il peut même leur arriver de manquer un ou plusieurs jours d’école. Quant aux adolescents, ils constituent une population à risque, notamment parce qu’ils ne respectent pas la conduite à tenir en cas d’allergies et ne procèdent pas à un régime d’éviction dans 60% des cas d’allergies alimentaires. Les jeunes souffrant de ce type d’allergie sont par ailleurs victimes d’isolement. 16% ne vont plus au restaurant, 10% ne participent plus aux événements festifs, tels les anniversaires^6-7.  De nombreuses études montrent que le poids des allergies est très important au niveau du parcours scolaire des élèves. L’école a par ailleurs un véritable rôle à jouer dans l’amélioration de sa prise en charge indique Catherine Akari, déléguée générale de la Fondation Stallergenes.

Une formation bénéfique dans un contexte où le nombre d’allergiques a doublé en 15 ans

Après avoir rappelé la définition de l’allergie et ses différentes formes, le Dr Nhân Pham-Thi, allergologue pneumo-pédiatre à Paris a répertorié les principales allergies touchant les élèves de 10 à 20 ans, leurs signes cliniques et leur prise en charge. Cette formation était la bienvenue, il y a des notions qu’il faut réactualiser et pour lesquelles nous ne possédons pas forcément d’informations récentes, c’est bien de pouvoir remettre à jour nos connaissances commente une infirmière scolaire participante.

Pour les participants, « une formation bienvenue »

L’éducation thérapeutique : un rôle important des infirmières et des médecins scolaires

Le Dr Nhân Pham-Thi a souligné l’importance du diagnostic éducatif et de l’éducation thérapeutique de l’enfant allergique. L’information et la prévention des allergies en milieu scolaire sont fondamentales car elles vont permettre de dépister de nouveaux cas et de bien les prendre en charge grâce aux acteurs de santé présents dans les établissements précise le Dr Nhân Pham-Thi.

Par ailleurs, certains cas d’allergies peuvent relever de l’urgence. Ainsi, les professionnels de santé en milieu scolaire doivent être en mesure de les identifier, de les prendre en charge immédiatement et de contacter si nécessaire les services d’urgences. Cette formation va offrir la possibilité de développer l’éducation thérapeutique et d’améliorer la prise en charge parfois urgente des cas sévères, comme par exemple des crises d’asthme ou des réactions allergiques graves ajoute le Dr Nhân Pham-Thi.

Le PAI, bien le connaître pour mieux prendre en charge les enfants souffrant d’allergies chroniques

La formation a également consacré une large part au PAI, Projet d’Accueil Individualisé, qui s’inscrit dans l’éducation thérapeutique du jeune patient allergique et pour lequel les médecins et infirmières jouent un rôle primordial. Il représente dans 30%, des cas d’allergies et dans 33%, des cas d’asthme. Cette partie du programme a suscité l’intérêt des médecins et infirmières scolaires participantes. C’est une remise à jour utile des informations que nous possédons, on est en charge du suivi toute l’année avec les PAI, cela reste une mission majeure dans l’accueil des enfants précise un médecin scolaire participant.

Notes

1. International classification of diseases (ICD) – www.who.int/classifications/icd/en/
2. Bauchau et al. Prevalence and rate of diagnosis of allergic rhinitis in Europe. Eur Respir J 2004;24:758-764
3. « Prévalence de l’asthme chez l’enfant en France », MC Delms, N Guignon, B Leynaert, LCom Ruelle, I Annesi-Maesano, JB Herbet, C Fuhrman. Archives de pédiatrie 2009 ;16 : 1261-1269.
4. Allergy, A Khaled et al. 2009 ;134 :123-148.
5. Étude du CFOA en partenariat avec l’institut de sondage Opinion Way et le Syndicat national des infirmières en milieu scolaire (SNAIMS), réalisée, entre septembre 2007 et janvier 2008, sur un échantillon de 149 infirmières en milieu scolaire.
6. Bolinger ME et al. Ann Allergy Asthma Immunol 2006 : 415
7. Teufel MJ et al. Gastroenterol 2007 : 3456

CFOA http://www.cfoa.fr/