« Faites-vous plaisir », et troublez par la même occasion ceux qui ne veulent voir en vous qu’une cancéreuse à perpétuité. La maladie, vous ne l’oublierez hélas jamais, quand bien même vous l’aurez vaincue. Mais la malade, elle, a (parfois) bien le droit à l’oubli. A fortiori quand elle est guérie… » écrit dans l'édito de Rose Magazine automne/hiver 2015/2016 Béatrice Lorant, rédactrice en chef du Magazine. Le ton est donné et, une fois encore, il est concernant, vivifiant, encourageant, et surtout vivant !
Et oui, le temps passe et Rose Magazine sort donc son neuvième numéro, automne-hiver 2015/2016… Soulignons d'emblée une première victoire : Rose Magazine et ses deux créatrices Céline Lis-Raoux et Céline Dupré s'étaient engagés depuis de longs mois déjà sur le droit à l'oubli : pétition, manifestation en ligne, lobbying… ont porté leurs fruits puisque dans la nuit du mercredi 30 septembre au jeudi 1er octobre, les sénateurs ont voté, comme les députés en avril 2015, un amendement encadrant le « droit à l’oubli » pour les anciens malades du cancer. La mesure vise à faciliter la signature de contrat d’assurance et de prêt immobilier pour ces personnes considérées comme des « emprunteurs à risque » ; une disposition importante du troisième plan cancer, lancé en 2014 par le gouvernement.
Rappelons, une fois encore, que Rose est un magazine gratuit, haut de gamme, qui s’adresse aux femmes concernées par le cancer. Il est à la fois un outil de connaissance de la maladie et de ses effets secondaires, mais aussi un objet de plaisir, de partage, de convivialité entre femmes. Car une femme malade est, avant tout, une femme.
Depuis le cancer, j'essaie de vivre dans l'absolu.
Avec ce 9e numéro, Rose Magazine continue donc sa belle route engagée et militante, mettant de la légèreté dans la lourdeur du quotidien, et de la profondeur dans des sujets traités « légèrement » ; un défi qu'il n'est pas évident de relever quand on parle du cancer. Au fil des pages, on retrouve de beaux sujets qui mettent en avant mais surtout en perspective des portraits, des parcours, des histoires de vie car on ne le sait que trop bien, le cancer change la vie à jamais, même après en avoir été guéri…
Marina de Nicola, chanteuse et mannequin, le raconte, elle qui à l'age de 24 ans se voit diagnostiquée un cancer. Depuis le cancer, j'essaie de vivre dans l'absolu. Désormais, je respecte mes convictions, je suis à l'écouter de ma conscience.
Autre expérience mise en lumière, celle de 50 femmes, pour la plupart touchées par le cancer du sein, et qui sont parties le 3 octobre pour une « virée » vers la méditerranée : 450 km à vélo en 7 jours… Quand on va mieux on a l'impression de reprendre le pouvoir sur son corps
, témoigne l'une d'entre elles. Parce que les patients sont les à même de parler de ce qui les concerne, à savoir leur maladie, les « patients experts » trouvent aujourd'hui de plus en plus leur place dans les centres de soins et dans les équipes soignantes. Rose magazine pose la question : qu'en est-il dans le domaine de la cancérologie ? Place, rôle, compétences, valeur-ajoutée, formation ? ; une analyse objective et courageuse…
Rire de sa maladie implique de pouvoir rire de soi
L'optimisme est toujours au rendez-vous et des femmes en témoignent. Quand cancer et grossesse cohabitent, quand la mort frôle la vie d'aussi près, restent l'amour et le courage. Immenses et farouches. « Ma fille a senti qu'elle devait sortir parfaite » explique Nathalie. Quant à Sabrina, c'est clair : « je vis pour elle parce qu'elle me fait vivre ! ». Un sujet sur l'impact du rire dans le vécu de la maladie nous fait prendre conscience d'une chose : « parce que le cancer peut engloutir patients et proches sous un torrent de larmes, d'angoisse cet de souffrance, certain(e)s malades le prennent par surprise. Avec humour. Le rire est une bonne claque aux petites mauvaises humeurs »
Autre sujet d'importance traité sur le fond : Cancer en héritage » ou comment pour les porteuses de gène BRCA, le cancer est une histoire de famille et comment elles doivent vivre sous la menace…
Il y aurait tant à dire sur ce numéro de 163 pages, alors il ne vous reste plus qu'à le feuilleter pour vous apercevoir à quel point, au travers de rubriques beauté, mode, tendances, Rose Magazine respire l'optimisme, la gaieté et la légèreté parce qu'il en connaît leur prix. L'édito de Béatrice Lorant l'illustre à merveille : La maladie est un moloch qui dévore tout, jusqu'à la dernière miette du plus petit plaisir. Arracher au monstre quelques fragments de joie, c'est faire acte de résistance. Non, tout ne lui est pas dû, tout ne lui sera pas sacrifié. Alors faites-vous plaisir.
Rose Magazine existe aussi pour cela.
Dernière info… Les hommes malades du cancer, pourraient aussi voir émerger en novembre prochain, un magazine « Bleu » dédié à leurs problématiques… A suivre car nous en reparlerons !
Rose Magazine en pratique
- Edité à 200 000 exemplaires, Rose Magazine est gratuitement disponible dans 1 500 services de cancérologie des hôpitaux publics, dans tous les centres de lutte contre le cancer et dans les relais H hospitaliers en France.
- Suivre Rose sur sa page facebook
- Suivre Rose sur son compte twitter @ROSEMAGAZINE1
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern
PRENDRE SOIN DES SOIGNANTS
La santé et la qualité de vie au travail, une priorité au CHU de Nice
AFFAIRE JUDICIAIRE
Strasbourg : une infirmière mise en examen pour meurtre sur deux patients
SECRÉTARIAT INTERNATIONAL DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS DE L'ESPACE FRANCOPHONE
Rendez-vous au 9e Congrès mondial des infirmiers francophones
DÉBAT VIDÉO
Infirmier en psychiatrie : un métier motivant au-delà de la crise