A l'occasion de la Journée internationale des infirmières, le 12 mai 2014, le collectif Ni Bonnes Ni Nonnes Ni Pigeonnes (NB3NP) appelait à la mobilisation dans sept villes de France. Un rassemblement suivi par très peu d'infirmiers...
Chaque année, le 12 mai 2014 est l'occasion pour les infirmiers de « fêter » leur profession
. Le collectif Ni Bonnes Ni Nonnes Ni Pigeonnes (NB3NP) a ainsi appelé au rassemblement dans sept villes françaises : Paris, Nantes, Dijon, Besançon, Bordeaux, Lyon et Nice. Devant le ministère des Affaires sociales et de la Santé, à Paris, une dizaine d'infirmiers se sont mobilisés. Encore une fois, le mouvement a été très peu suivi, ce que déplorent les participants : Sur Facebook, nous sommes près de 40.000 membres... Lorsqu'il s'agit de se mobiliser réellement, il n'y a plus personne
, constate Aurélie. Sur la page Facebook des NB3NP, les réactions ne se sont pas faites attendre. Ainsi, Nathalie s'interroge : aujourd'hui, j'ai accompagné une amie infirmière à la manifestation prévue depuis de longue date à Paris, devant le ministère de la santé. J'ai bien compris que ce collectif avait été créé pour faire bouger le mal-être des soignants et des soignés. Mais lorsque je suis arrivée à cette manifestation, j'ai pu à ma grande surprise découvrir qu'il n'y avait qu'une poignée d'infirmiers mobilisés. Là je viens de rentrer chez moi, et je me demande « Est-ce que tout va si mal dans le milieu de la santé ? ». Il semblerait que non au vu de la mobilisation soignante...
Peu mobilisés, mais écoutés...
Pour Christine1, infirmière depuis plus de trente ans, cette mobilisation, bien que très peu suivie, est l'occasion de faire entendre sa voix. En plein burn-out, elle avoue avoir honte de son métier. Pourtant, je l'ai aimé, mais il nous ronge et se dégrade... Les nouveaux infirmiers sont juste de la chair à canon, ils sont mal préparés...
, ajoute-t-elle. Quand je vois que de jeunes infirmiers ou aides-soignants doivent aller aux Restos du cœur, je me dis que la société va vraiment très mal...
, conclut Christine.
A quinze heures, une délégation de trois personnes a néanmoins été reçue au ministère des Affaires sociales et de la Santé par une représentante des ressources humaines, et une du service exercice et déontologie, pour faire part de leurs revendications : reconnaissance salariale, reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle, mise en place d'un ratio soignant/soigné... A sa sortie du ministère, la délégation a le sentiment d'avoir été écoutée, mais avons-nous été entendus ?
, se demande Monia Brun, infirmière libérale et représentante des NB3NP. Bref, les questions restent les mêmes, et on peut s'interroger sur la pertinence de la stratégie de la plainte... Les prochaines manifestations
changeront-elles cette tendance ?
Note
- Son prénom a été modifé
Aurélie TRENTESSE Rédactrice Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com
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