Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

ESI

Une belle synergie d'équipe à Annecy... Bravo !

Publié le 09/07/2013
Crédits photo : Promotion Bahia IFSI Annecy

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Le 6 avril 2013, un très léger séisme (magnitude 3) secouait le nord de l’agglomération d’Annecy… Deux jours auparavant, hasard farceur, l’IFSI d’Annecy et le Service Départemental d’Incendie et de Secours (S.D.I.S.) de Haute-Savoie terminaient ensemble un exercice de sauvetage impliquant plusieurs dizaine de victimes. Cette simulation permet de mettre en avant le rôle important joué par les étudiants infirmiers.

« Le 2 avril 2013, un séisme de magnitude de 6.9 sur l’échelle de Richter secoue la région d’Annecy. Le 3 avril 2013, les secours français du Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Haute Savoie (S.D.I.S. 74) sont appelés en renfort par les autorités suisses. Les conséquences de cette catastrophe naturelle sont terribles, un village est totalement dévasté. Le premier bilan provisoire est lourd, les disparus se comptent par dizaines. À l’arrivée des secours, une scène apocalyptique s’offre aux yeux des sauveteurs, de nombreuses victimes hurlent et appellent à l’aide. La situation rencontrée est anxiogène et génératrice de stress. »

Vue du haut du site

Vue du bas du site

C’est dans ce contexte qu’un exercice de simulation de masse fut proposé aux équipes de sauvetage déblaiement et au Service de Santé et Secours médical (S.S.S.M.) du S.D.I.S. 74. Le but était de tester leurs réactivités techniques et psychologiques en situation d’exception. Pour cette manœuvre, la participation de l’ensemble de l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) d’Annecy ne se limitait pas seulement aux jeux d’acteurs. Pendant deux ans, étudiants et formateurs ont monté l’ensemble du projet en collaboration étroite avec des sapeurs-pompiers. Plusieurs groupes organisationnels composés d’étudiants, de cadres de santé formateurs et d’officiers et sous-officiers de sapeurs-pompiers furent créés pour développer une conduite de projet avec comme support la catastrophe.

Retour sur 36 heures d’exercice

Au petit matin du 3 avril 2013, 96 étudiants, 6 formateurs et le Directeur de l’IFSI d’Annecy sont acheminés par bus vers le petit village d’Avully dans le canton Genevois. À cette étape, c’est majoritairement le groupe fonctionnel logistique qui est intervenu pour organiser ce départ pour un temps pédagogique particulier. Après avoir aménagé le site d’hébergement et, malgré le froid matinal, c’est encore lui qui avait la responsabilité de décharger et stocker le matériel et les vivres nécessaires pour deux jours d’actions.

Aménagement du site par le groupe logistique

Vers 10 heures, Madame le Maire du village accueille les secours. Elle réalise un bilan provisoire et accompagne les officiers sur site. Pendant cette reconnaissance, les secours tentent de quantifier le nombre de victimes et de « chantiers ». On entend ici ou là des cris, on lit la panique sur le visage de personnes qui voient passer les secours sans s’arrêter, on découvre des patients atteints de pathologies traumatiques plus ou moins sévères… Fidèles aux scénarii imaginés par le groupe fonctionnel plastrons (en charge des scénarios et fiches cliniques), ces premiers « patients » ont d’emblée installé une ambiance particulière. Forts de leurs connaissances cliniques, ils ont proposé un tableau cohérent et semblable à un théâtre d’opération de type séisme.

Après avoir organisé les différents sauvetages à venir, les sapeurs-pompiers du groupe « sauvetage déblaiement » se sont attelés à la prise en charge et à la recherche de blessés suite à l’effondrement d’un immeuble d’habitation. Ils ont pu découvrir des victimes atteintes d’amputations, de plaies et de fractures multiples ou encore d’empalements. Le groupe fonctionnel « maquillage » a réussi à contextualiser les nombreuses de heures de formation dans cette thématique. En effet, ces étudiants « spécialisés » dans le grimage et la mise en scène de tableaux cliniques ont été capables de réaliser quarante-cinq cas en moins d’une heure (maquillages, « accessoirisations » et briefings en lien avec le groupe plastron).

  • Exemple de plaies profondes et de plaies par empalement

  • Préparation pour un tableau mêlant fracture ouverte et contusion multiple

Au total, pas moins de dix chantiers furent imaginés. Malgré un minutage précis envisagé a priori, le retard fut au rendez-vous lors de l’extraction des victimes. Le groupe fonctionnel « R.H. » (ressources humaines) a donc su être réactif. En effet, les étudiants en charge de cette fonction devaient gérer les temps de travail, d’acteurs et de repos de leurs pairs. La réalisation et l’élaboration des plannings en coordination avec les demandes de la DIREX (Direction de l’exercice) fut une de leurs prérogatives principales. En lien avec le contexte particulier d’un site potentiellement dangereux, ils ont été attentifs aux contre-indications (phobies, incapacités médicales, …) tout en recensant au préalable certains « talents cachés » chez les participants.

Les étudiants face aux plannings des « chantiers »

Vers 22h, l’administrateur de garde de l’hôpital local, joué par un formateur, demande l’envoi de secours car du personnel manque à l’appel. Au total, 21 étudiants sont enfouis dans les décombres dans l’obscurité. Les flashs des appareils photos des étudiants du groupe fonctionnel communication crépitent. Une dizaine d’étudiants devaient assurer la communication en amont et en aval de l’exercice. Deux types de communication étaient à leur charge :

  • la communication fictive pour les apprenants sapeurs-pompiers comme la réalisation d’une fausse conférence de presse multilingue (français et anglais bien sûr, mais aussi russe et wolof, grâce au recensement des talent du groupe RH) ou encore l’omniprésence de faux journalistes sur le terrain ;
  • la communication réelle, quant à elle, consistait en l’accueil des journalistes (des vrais) et le reporting sous forme de photographies et de films.

Même la nuit, pas de répit pour les sauveteurs

La conférence de presse : les questions en wolof, russe et italien ont particulièrement déstabilisées les officiers sapeurs-pompiers présents

Après une courte nuit, entrecoupée d’un afflux massif de malades atteints d’une toxi-infection alimentaire collective, la fatigue pouvait se lire sur les visages des membres de la DIREX ; deux étudiantes en soins infirmiers ont rejoint le groupe de cadre de santé formateur, du directeur et des sapeurs-pompiers dans une cellule restreinte chargée de coordonner l’exercice. C’est un véritable travail d’appui de commandement qui fut mis en œuvre. La réponse aux évènements indésirables, la communication entre les groupes, ou encore la coordination avec les formateurs sapeurs-pompiers étaient entre autre les rôles qui leur étaient dévolus.

Le talent des étudiants et l’organisation ont permis un enchainement continu des chantiers à la satisfaction des officiers sapeurs-pompiers qui ne souhaitaient laisser aucune minute de répit à leurs troupes. Le résultat de l’organisation fut donc présenté à une délégation de personnes représentant l’Agence Régionale de Santé, la Région Rhône-Alpes et la Direction des Soins du Centre Hospitalier de la Région d’Annecy.

Les officiers du SDIS et le directeur de l’IFSI présentent le travail effectué aux représentants de la Région, de l’ARS et du CHRA

Le 4 avril 2013, vers 15 heures, les secours français ont rempli leur mission. La zone est sécurisée et l’ensemble des victimes a été évacué vers les centres hospitaliers du secteur. Il est temps pour tous de ranger, nettoyer et d’immortaliser l’évènement par une photographie de groupe, symbole d’une coopération réussie entre le S.D.I.S. 74 et l’IFSI d’Annecy.

Au final, le chiffre symbolique de 220 victimes prises en charge au cours des 36 heures peut être retenu pour résumer, mais de manière forcément imparfaite, les trois ans de travail préparatoire nécessaires. Le débriefing nous a permis d’identifier les nombreux apprentissages. De la rédaction d’un article professionnel à la recherche de cas cliniques contextualisés en passant par la complexité de la gestion des ressources humaines, les étudiants ont tous expérimenté la conduite de projet, le travail en équipe et la force de la cohésion de groupe. L’adhésion de l’ensemble des étudiants au projet fut un pré requis indispensable qui aura permis d’inclure ces temps pédagogiques dans le nouveau programme dans le cadre des Unités d’Enseignement Optionnelles des semestres 5 et 6.

Crédits photo : Promotion Bahia IFSI Annecy.

Thomas BIELOKOPYTOFF Cadre de santé, formateur IFSI Annecy tbielokopytoff@ch-annecy.fr ; twitter : @thomas_djop

Laurent THUEZ Cadre de santé, formateur IFSI Annecy lthuez@ch-annecy.fr

Jean-Claude CORDEAUInfirmier en chef SSSM SDIS 74 cordeaujc@sdis74.fr

Commandant Marc SCHMIDLIN Chef de Centre CSP Annecy schmidlinm@sdis74.fr

Cet article fait suite aux cinq précédents sujets dédiés à cette expérience de simulation de masse menée par l'IFSI d'Annecy :


Source : infirmiers.com