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Formations infirmières : les propositions du Cefiec

Publié le 02/06/2016
classeurs études

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Le Comité d'entente des formations infirmières et cadres (Cefiec) a présenté le 2 juin 2016 des propositions pour la mise en oeuvre de 13 mesures de la "grande conférence de la santé". Revue de détails de ce qui pourrait changer dans les années futures.

En faveur de l'universitarisation de la formation infirmière, le Cefiec insiste sur la nécessité de préserver la formation par les pairs professionnels, aujourd'hui réalisée en faisant alterner stages et formation en institut.

Le 11 février, le gouvernement avait annoncé 22 mesures concernant la formation et l'exercice des professionnels de santé. Leur application est prévue pour la plupart d'ici à 2017. Le Cefiec a réuni ses préconisations dans un document, dévoilé lors de ses journées nationales, qui se déroulent à Saint-Malo jusqu'au vendredi 3 juin. Il met l'accent sur la mesure visant à confier à moyen terme aux universités l'encadrement pédagogique des formations paramédicales. Les infirmiers sont actuellement formés dans des instituts (Ifsi) conventionnés à une université et au conseil régional, le plus souvent rattachés à un hôpital, rappelle-t-on. L'intégration à l'université retient toute notre faveur, assure le Cefiec, tout en plaidant pour ne pas laisser le pilotage pédagogique et la gouvernance de manière exclusive à l'université. Plusieurs modèles sont envisageables, estime le comité. Il préconise pour sa part la création à l'université d'un département des sciences de la santé comprenant plusieurs disciplines dont les sciences infirmières. Cela irait de pair avec une territorialisation des structures de formation pour répondre à un besoin des usagers.

Le Cefiec insiste sur la nécessité de préserver la formation par les pairs professionnels, aujourd'hui réalisée en faisant alterner stages et formation en institut. Il recommande donc un dispositif co-construit et une gouvernance partagée entre l'université et les formateurs/enseignants issus du milieu professionnel. Les formateurs des instituts actuels sont formés à la pédagogie, à la démarche de raisonnement professionnel et pour nombre d'entre eux à la recherche, fait valoir le Cefiec. Le corps professoral devra être représenté par trois acteurs essentiels: les enseignants universitaires ou habilités par l'université (dont des enseignants-chercheurs en sciences infirmières), les praticiens de soins, professionnels de santé sur les terrains de stage et les formateurs permanents des instituts, explique le comité d'entente.

Le développement d'un corps d'enseignants-chercheurs pour les formations paramédicales est prévu par une autre mesure de la grande conférence, rappelle le Cefiec. A ce sujet, il demande la création d'écoles doctorales en sciences de la santé avec une mention sciences infirmières (sciences cliniques, sciences de management en santé et sciences de l'éducation). Des laboratoires en sciences de la santé auraient l'avantage de faciliter les interactions pluriprofessionnelles dans les domaines de l'enseignement et de la recherche, expose-t-il.

Pratique avancée: des formations de niveau master

Concernant l'exercice en pratique avancée (pour lequel les textes d'application de la loi de santé sont attendus), le Cefiec juge nécessaire de mettre en place des formations de niveau master. Leur programme serait enseigné majoritairement par des professionnels infirmiers qualifiés et dont l'approche inclurait le concept de développement professionnel continu (DPC). Il faudra définir les champs pertinents de développement de ces pratiques, les modalités d'exercice et de valorisation en ville et à l'hôpital, le calibrage territorial des effectifs concernés et les conditions de mise en oeuvre des formations concernées au sein des universités, prévient-il. Il plaide pour opérer une distinction entre des fonctions d'infirmier spécialiste clinique et d'infirmier praticien, en s'appuyant sur les travaux du Conseil international des infirmiers (CII).

Au sujet des futures communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et équipes de soins primaires, qui intégreront des infirmiers, le comité souligne qu'il conviendra de s'assurer que le coordinateur ne soit pas le seul à être rémunéré pour le temps passé à la coordination. La feuille de route prévoit de confier au Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (HCERES) le soin de rédiger le cahier des charges d'un dispositif d'évaluation des formations paramédicales. Pour le Cefiec, il faudra aussi associer à cette écriture la Haute autorité de santé (HAS), les organisations étudiantes, l'Association des régions de France (ARF) et les représentants des organismes de formation. Le comité propose aux pouvoirs publics de contribuer à la préparation et à la mise en oeuvre des 13 mesures qu'il aborde.


Source : infirmiers.com