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ESI

ESI - Chasser ses dernières craintes avant d'entrer en IFSI

Publié le 11/07/2017
Plaie jambe

Plaie jambe

Sur le forum d'Infirmiers.com, MelLay, qui intégrera une prépa en septembre prochain, souhaite devenir infirmière, mais elle appréhende certains aspects de la profession. La communauté lui donne quelques conseils pour se préparer au mieux.

Certains soins techniques peuvent effrayer les futurs étudiants en soins infirmiers.

MelLay, membre de la communauté d'Infirmiers.com, intégrera une prépa en septembre prochain en vue de passer les épreuves du concours infirmier . Malgré son envie d'exercer la profession infirmière , certaines craintes subsistent et la font douter de son orientation.

Bonjour tout le monde,

Voilà, j’intégrerai une prépa à la rentrée prochaine, car je veux devenir infirmière . Le hic, c'est que j'ai peur d'être bloquée par le fait de craindre certaines choses (comme exemple escarre stade IV). J'ai peur de ne pas y arriver et de me tromper de voie. Pourtant, au fond de moi, je sais que j'ai envie de faire ce métier, de prendre soin des patients... Je voulais savoir si vous aussi en rentrant en institut de formation en soins infirmiers (ifsi) vous étiez dans un état de crainte qui s'est par la suite estompé. Merci d'avance pour vos messages.

Une future ESI qui a besoin d'être rassurée.

Patt, membre de la communauté d'Infirmiers.com, se veut plutôt rassurante. Pour ce qui est des escarres et plaies cracras en tout genre, tu verras une fois le "nez" dedans, raconte-t-elle. Ceci dit, ce n'est pas si fréquent que ça (heureusement) ;). En entrant à l'ifsi et pendant une bonne partie de ma première année de formation, je craignais les toilettes. Je détestais ça ! Un vrai stress. Il faut dire que je n'avais jamais été confrontée à ce type d'exercice et qu'on m'a laissée seul à faire des toilettes dès mon premier jour de stage... ça m'a créé un bon gros blocage. Maintenant j'aime mieux QUAND je décide de mon organisation et que je peux faire une toilette en étant sereine :). J'avais aussi un peu peur de faire des toilettes mortuaires, d'être en contact avec un "corps mort" mais au final ça se passe bien. J'ai vécu un dernier stage avec beaucoup de décès et je me suis bien rendue compte que la fin de vie (bien accompagnée) ne me dérange pas, au contraire c'est parfois un moment très riche ». De son côté, lafolldingue considère qu'avoir peur est plutôt sain. « Au moins, tu te remets en question, estime-t-elle. Si tu fais une prépa, tu auras l'occasion de voir si tu te sens prête, ça peut être une solution. J'avais également la même crainte que toi et finalement, dès mon premier stage, j'ai été servie niveau soins qui peuvent faire peur et je m'en suis sortie. eprex conseille une méthode personnelle pour dépasser ses craintes. Face à une plaie qui me rebute, je me rappelle que mon travail participe à la guérison de l'individu à qui cette plaie appartient.

Patt rappelle par ailleurs qu'assister à un soin et le faire est quelque chose de totalement différent. Sache que voir et faire est totalement différent et au final on supporte souvent mieux les choses qu'on ne l'aurait cru. Quand tu es dans ton soin, tu oublies un peu le fait que c'est impressionnant, l'odeur, l'aspect… Du moins tu les observes avec du recul pour les analyser. Quand tu es spectateur, c'est bien plus compliqué. Tu vois à quel point ça suinte, tu respires l'odeur nauséabonde, tu admires les berges qui font floc-floc, tu entends des bruits qui te font grincer les dents… Je pense qu'au final, on a tous nos sensibilités. Certaines plaies sont jugées horribles par certains infirmiers mais n'en dérangent absolument pas d'autres.

Il faudrait voir ce qui te motive réellement à faire ce métier et pas un autre, prévient NursePralinée. Parce que tu dis que dis vouloir prendre soin des patients, mais tous les professionnels de santé prennent soins des patients. Ce n'est pas le propre de l'infirmière. Après je peux comprendre qu'on n'aime pas forcément la vue de certaines plaies, mais ça ne doit pas te gêner au point de ne pas pouvoir faire tes soins. On a forcément une appréhension, parce qu'on se lance dans l'inconnu. Mais ces questionnements disparaissent en général à la fin du premier semestre.

Sache que voir et faire est totalement différent et au final on supporte souvent mieux les choses qu'on ne l'aurait cru. Quand tu es dans ton soin, tu oublies un peu le fait que c'est impressionnant, l'odeur, l'aspect…

Effectuer des stages pour conforter son choix

Pour être sûr de son choix, mieux vaut effectuer, si possible, plusieurs stages. C'est ce qu'a fait Shubye qui est passée par une prépa . Je ne suis pas (encore) infirmière, mais si j'ai effectué une prépa à 39 ans, c'était surtout pour conventionner un max de stages et pouvoir m'immerger après avoir beaucoup échangé avec les professionnels de santé dans ma démarche de reconversion, explique-t-elle. J'ai pu ainsi conforter mon choix ainsi qui l'a aussi été au travers des infirmières, aide-soignantes et médecins dont le feedback sans langue de bois a été très encourageant. Je ne peux que partager cette expérience de mon point de vue mais j'ai pu être confrontée à la mort, aux escarres... à diverses situations imprévues et sensibles qui auraient pu m'entraver peut-être… Et, bien, loin de rester insensible à ces expériences, avec le fait d'être dans l'action, une certaine distance professionnelle s'est imposée et a pris le dessus sur l'affect en conservant l'empathie nécessaire à ce métier. Teste-toi et tu sauras.

Et vous, quelles sont vos appréhensions à quelques semaines de votre entrée en ifsi ?

Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com  @ATrentesse


Source : infirmiers.com